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            Comme pour toute technique médicale, il est nécessaire de connaître et de comprendre la méthode et ses principes de base pour offrir aux malades ou patients les plus grandes chances de réussite des traitements qu’ils sollicitent.


PREMIER PRINCIPE = LA SIMILITUDE.


            C’est le premier principe de la méthode, le seul même,  c’est un principe obligatoire car tout découle de lui. Tout le reste est secondaire. Sans respect de ce principe il n’y a pas d’homéopathie, terme qui signifie, il faut le rappeler « souffrance semblable ». On doit donner, en dilution, la substance qui est capable de produire chez des volontaires « sains» la même souffrance que celle du patient. Voici une définition empruntée à notre Maître le Docteur Roland ZISSU :


            « Toute substance qui, donnée à un ou plusieurs sujets sensibles et en équilibre de santé, provoque un ensemble caractéristique de symptômes, est susceptible, lorsqu’elle est administrée à dose convenable, à un malade présentant le même ensemble caractéristique de symptômes, de provoquer une réaction salutaire pouvant aboutir à la guérison ».


Premier enseignement de cette définition :


            La pharmacopée homéopathique n’est pas exhaustive et de temps en temps de nouvelles molécules y sont incluses. Cependant, pour qu’une nouvelle souche devienne un médicament à usage homéopathique, il est obligatoire et nécessaire que cette nouvelle substance soit soumise à une expérimentation chez des volontaires en bonne santé. Cette expérimentation est appelée = pathogénésie (de pathos = souffrance, genèse = création). Ensuite, il faut retrouver chez un malade des symptômes semblables. Cette obligation exclut de l’homéopathie tous les médicaments qui peuvent avoir l’aspect ou le goût d’un médicament homéopathique, qui se présentent sous les mêmes formes galéniques, mais qui n’ont pas fait l’objet d’une pathogénésie. Ainsi, certains praticiens utilisent ce qu’ils appellent « l’organothérapie diluée et dynamisée » et peuvent donner par exemple Gencive 4 CH à n’importe quel  malade atteint d’une gingivite et même à tous les malades atteints de cette affection. Ils ne font pas pour autant une prescription homéopathique. Tout simplement parce que la gencive prélevée chez un porc qui est utilisée ici n’a pas été expérimentée et parce que de ce fait on ne peut retrouver chez le patient les signes découlant de cette expérimentation qui n’a pas été faite. C’est donc une pratique qui n’a rien à voir avec l’homéopathie et ceux qui le prétendent mentent et abusent leurs malades.



Deuxième enseignement : la nécessité d’individualiser « le » médicament correspondant à « un » malade.


            Il est classique de dire que l’homéopathie soigne des malades et non des maladies. Le diagnostic de la maladie reste le premier objectif de la consultation médicale, aussi bien en médecine « classique » qu’en homéopathie. Ce diagnostic conditionne le choix de la thérapeutique appropriée à chaque cas. L’homéopathie a des indications préférentielles, mais également des limites. Par exemple, une gingivite scorbutique exige l’apport de vitamine C. Aucun médicament homéopathique ne peut répondre à ce cas précis. Il en va de même pour de nombreuses pathologies, comme une appendicite par exemple qui demande une intervention chirurgicale.


            En médecine « classique », la mise en évidence du diagnostic conditionne le traitement, souvent standard. Par exemple, une infection implique la prescription d’un antiseptique ou d’un antibiotique, une inflammation exige un anti-inflammatoire, une douleur demande un antalgique, etc... Tout au plus est-il nécessaire parfois de choisir parmi tels ou tels médicaments celui qui convient le mieux au malade compte tenu des ses intolérances ou allergies.


            En homéopathie, la connaissance du diagnostic ne suffit pas à la prescription car plusieurs médicaments sont possibles pour chaque maladie. Ainsi, l’expérience de plusieurs générations de praticiens a permis de dresser des répertoires cliniques donnant la liste des médicaments indiqués dans telle ou telle maladie. On trouve ainsi environ 160 médicaments pour la névralgie faciale ou près de 120 pour l’aphtose buccale. Par nécessité, le praticien homéopathe ne peut s’arrêter à la recherche des symptômes pathognomoniques d’une maladie, comme cela suffit en médecine « classique ». Il se voit contraint de poursuivre son observation afin de mettre en évidence les signes, symptômes ou modalités individualisés de chaque malade. Les symptômes pathognomoniques permettent de préciser le diagnostic, puis de dresser une liste de médicaments homéopathiques éventuels, les signes personnels de chaque malade orientent alors vers le médicament qui lui convient = ce dernier comprend dans sa matière médicale les deux groupes de signes et symptômes, pathognomoniques et personnels. Pour bien montrer la nécessité de l’individualisation du médicament pour chaque malade, voici un exemple banal. Il suffit d’imaginer un couple venant consulter pour la même affection = une aphtose buccale récidivante.

LE PRINCIPE DE SIMILITUDE

D'un côté:


Il y a la "Matière médicale homéopathique" qui regroupe pour chaque substance plusieurs dizaines, voire de centaines, de symptômes ou de signes révélés par l'expérimentation sur l'homme "sain" et par l'expérience clinique des praticiens

De l'autre côté:


Il y a le ou la malade.

Chaque malade est unique par l'ensemble de ses signes et sympômes pathologiques

Le seul problème pour le praticien est de déterminer pour chaque malade quel est le médicament de la matière médicale qui regroupe tous les symptômes de ce malade. 


C'est de l'on appelle "Résoudre l'équation de la similitude"

Madame : elle a une cinquantaine d’années. Elle souffre de poussées d’aphtes particulièrement douloureux et plus nombreux du côté gauche. La bouche dégage une haleine désagréable, la gencive est enflammée, ulcérée par endroits, saigne facilement au moindre contact. La patiente a constaté que ses poussées surviennent le plus souvent quelques jours avant ses règles, la douleur disparaît avec celles-ci  et elle présente déjà les prodromes d’une ménopause climatérique, dont les bouffées de chaleur. On constate qu’elle ne supporte aucun vêtement serré notamment au niveau du cou et de la taille. Elle reconnaît ne pas être en forme le matin, elle est même fatiguée et de mauvaise humeur, alors qu’elle déborde d’activité le soir.

  


Monsieur = il est octogénaire. Il est pâle, amaigri, a les traits tirés. L’examen buccal montre une gingivite chronique avec sécheresse buccale, salivation abondante et sanguinolente, haleine fétide, etc... Les aphtes sont particulièrement douloureux au point de le réveiller en pleine nuit. Il soulage sa douleur par une boisson chaude. Par ailleurs, c’est un homme particulièrement anxieux, qui imagine ne jamais guérir, agité au point de ne pas tenir en place, il est maniaque et méticuleux dans toutes ses activités. Ses poussées d’aphtes se reproduisent chaque mois et alternent souvent avec un eczéma sec et pruriant.

            Voici donc deux cas d’aphtose dont le tableau buccal est très proche alors que le contexte général est différent. En médecine « classique », il est courant de prescrire le même médicament, d’ailleurs à action locale sur la douleur, car il n’existe que peu de médicaments efficaces dans la prévention des récidives. Et les plus efficaces exigent une surveillance du fait de leurs effets secondaires et malheureusement l’arrêt du traitement voit réapparaître les poussées d’aphtes. En homéopathie, chacun de ces patients recevra une prescription différente, en l’occurrence LACHESIS pour Madame, ARSENICUM ALBUM pour Monsieur. L’homéopathie permet une action en profondeur et après quelques semaines de traitement, l’aphtose buccale disparaîtra définitivement et sans effets secondaires. Et mieux, si l’on s’amusait à inverser la prescription, ou si l’on se trompait de médicament, il n’y aurait aucune action. Il n’existe pas de médicaments homéopathiques passe-partout que l’on peut donner systématiquement à chaque patient atteint d’une aphtose (ou d’une autre affection).


            Un autre point mérite un commentaire. Lorsque la pathogénésie est réalisée, on constate des symptômes à différents niveaux de l’organisme, le comportement psychique peut être perturbé, même pour des affections localisées, sauf rares exceptions. C’est ce que l’on appelle l’unité biologique réactionnelle. Il est donc logique de retrouver la même étendue d’action chez un malade ou chez un patient. Les signes locaux s’insèrent dans le contexte général. C’est pour répondre à ce critère de globalité qu’un chirurgien-dentiste se voit contraint de poser des questions sur les troubles extra-buccaux éventuels et non pour « jouer au médecin » comme on leur a fait le reproche.


            L’homéopathie est par essence et intrinsèquement une médecine réactionnelle. Les volontaires réagissent à l’action d’une substance active, les patients à un agent agresseur quelconque, que l’on peut identifier très souvent. Il est logique de penser que dans les deux cas, la substance active et l’agent pathogène ont mis en œuvre les mêmes mécanismes réactionnels puisque le résultat est un ensemble de symptômes semblables.  



DEUXIÈME PRINCIPE = LA POSOLOGIE INFINITÉSIMALE.


            Cette nécessité posologique découle de la similitude et s’est imposée à HAHNEMANN par la pratique. Au début, il donnait le médicament « semblable » à la dose habituelle, pondérable. Il a constaté une aggravation, certes souvent temporaire, mais toujours désagréable, parfois dangereuse. Il a donc logiquement fractionné la dose. Pour expliquer cette aggravation il a été avancé l’hypothèse que le médicament « semblable » produisant de ce fait les mêmes symptômes que ceux du malade, il pouvait y avoir sommation des effets.

            

Ensuite, il a constaté, toujours empiriquement, que les substances en dilution infinitésimale étaient encore dotées d’un certain pouvoir pharmacodynamique, certes chez peu de sujets sensibles, et qu’elles faisaient apparaître des symptômes autres qu’avec une posologie pondérable. Il a encore constaté l’influence des succussions données à chaque dilution, d’abord dans un simple souci d’une bonne dispersion de la substance dans son support (l’alcool en l’occurrence). Il a appelé cela la dynamisation, comme si les succussions successives exacerbaient le pourvoir thérapeutique en libérant une énergie. Plus loin seront décrites les techniques de dilution.


  

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