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Névralgies faciales (fin)

PLATINA (le platine) 


            La névralgie faciale provoque des douleurs qui augmentent et disparaissent graduellement, accompagnées d'une sensation d'engourdissement des zones douloureuses.  Il  s'agit soit d’une douleur crampoïde ressentie au niveau du malaire ou d’une douleur perforante et creusante du côté droit de la face. Le patient décrit parfois une sensation de pression avec paresthésies des muscles de la face ou de froid local. 

       

            PLATINA concerne plus souvent une femme à l'élégance voyante, au regard arrogant, hautain, méprisant, à la limite de la paranoïa (elle voit les autres plus petits qu’ils ne le sont), souffrant de problèmes sexuels (troublée par des désirs obsédants mais avec une hyperesthésie génitale au contact, métrorragies, douleurs...). PLATINA 7 ou 15 CH deux à trois fois par jour. 


SPIGELIA ANTHELMIA (la spigélie vermifuge) 


            Il s’agit d’une plante de la famille des Logonaciées, sa pathogénésie a été faite par HAHNEMANN en 1819. Mais elle est surtout connue comme « l’herbe de la BRAINVILLIERS », la célèbre empoisonneuse. Elle provoque une névralgie faciale ou dentaire, surtout du côté gauche, avec douleurs aiguës paroxystiques, déchirantes, térébrantes, élançantes, irradiantes (oreille, malaire, mandibule), avec larmoiement, hypersensibilité aux bruits, aggravées par le mouvement, le toucher, les secousses, la fumée de tabac, par le froid (mais les douleurs dentaires sont améliorées en buvant froid), améliorées couché, ou en mangeant. Il y a souvent des palpitations ou une cardialgie. Les battements du cœur sont si violents qu’on les voit des l’extérieur ! Quelquefois, le patient ressent une sensation de froid ou de brûlure au niveau de la région douloureuse. HUI BON HOA affirme que la seule latéralité gauche suffirait à sa prescription ! ce qui semble tout de même exagéré, mais que corrobore Jean MEURIS.  


            SPIGELIA 7 CH deux à trois fois par jour.  Dilution plus élevée (15 CH) lorsqu'existe un état d'excitation nerveuse et d'intolérance à la douleur. 


Remarque: SPIGELIA est un remède de céphalée névralgique violente, surtout du côté gauche, commençant à l'occiput pour se fixer ensuite sur l'œil  gauche.  La  céphalée  suit la courbe  solaire,  avec  une intensité  maximale  vers  midi.  On  retrouve  quelquefois  cette évolution solaire lors d'une névralgie faciale.



STANNUM 


            Névralgie faciale ressentie au niveau du malaire ou sus-orbitaire avec des douleurs vives, constrictives ou déchirantes, augmentant et disparaissant graduellement de 10h à midi, aggravées par le froid, améliorées par la pression forte ou en marchant.  La douleur peut  suivre  la courbe solaire,  elle peut être  battante pire  au moment des  règles,  avec quelquefois  des  spasmes  ou tics douloureux de la face. LATHOUD ajoute : « La douleur peut être si violente qu’elle s’accompagne de violentes pulsations battantes que l’esprit paraît engourdi ». Un peu signe peut-être intéressant = la douleur commence souvent à la mandibule puis irradie vers la tempe. Une fois cette localisation atteinte, la première n’est plus douloureuse.  


        En fait, le chirurgien-dentiste a peu de probabilités de voir un sujet STANNUM, autrefois utilisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire (comme Phosphorus). Dans ce cas même peu probable, il est préférable de laisser la prescription au médecin, car la guérison de la névralgie pourrait réactiver une tuberculose mal cicatrisée. KENT affirme avoir rencontré un cas chez une femme = la suppression de la névralgie faciale a fait réapparaître une leucorrhée épaisse, jaune, abondante. Il affirme aussi que cette leucorrhée était vicariante de la tuberculose ! Les sujets sont  particulièrement  asthéniques, épuisés mentalement ou physiquement, souvent bronchiteux chroniques. Ils sont enclins à la rétention d’eau.  STANNUM 5 CH deux à trois fois par jour.



STAPHYSAGRIA


            Névralgie faciale avec douleurs pressives, pulsatives, depuis les dents jusqu'à  l'œil,  ou  douleurs  lancinantes,  brûlantes,  tractives,  déchirantes, avec sensation de gonflement  du  côté  douloureux,  pleurs  spasmodiques,  mains froides, sueurs froides à la face. Les douleurs sont améliorées par la chaleur d’une pièce, par la pression et aggravées par l’effort mental, pendant la mastication, par le mouvement, par le toucher.  

        

            Le sujet est surtout un introverti, susceptible, préoccupé  par  toutes  sortes  de  frustrations,  indignations  ou  colères  non exprimées, mais douloureusement ressenties. LATHOUD précise que STAPHYSAGRIA peut avoir une céphalée (comme s’il y avait entre les deux yeux une boule pesante, fixe ou une douleur sourde, engourdissante…) après une vexation. Mais rien n’est précisé sur le facteur déclenchant de la névralgie faciale qui n’est même pas abordée.  

         

            La femme STAPHYSAGRIA présente des douleurs dentaires pendant les règles et pendant la grossesse. Les douleurs dentaires sont aggravées par les boissons froides, par l’air froid, après le repas et la nuit.



STRAMONIUM (solanée, comme Belladona) 

        

            Bien qu'indiqué au degré fort par KENT pour les névralgies faciales, le même  auteur n’en donne  aucun  signe dans  sa matière Médicale.  Tout  au plus est-il  mentionné une  céphalée  violente  apparaissant après que le sujet a longtemps  marché  au  soleil,  céphalée  s'étant  aggravée  progressivement  la journée et pire le soir, obligeant le patient à s’asseoir dans son lit: aggravation allongé, par la moindre secousse. On le donne en 7 ou 15 CH deux à trois fois par jour. 

         

            N’ayant aucune expérience de ce médicament, nous pensons que l’éventuelle névralgie faciale s’inscrit dans le contexte du remède = troubles nerveux extrêmement violents avec agitation, mouvements spasmodiques, délire, souvent après suppression de sécrétions ou d’exanthème. Mais VANNIER et POIRIER ajoute : « Absence totale de douleur » ! Comprenne qui pourra ! Heureusement, le chirurgien-dentiste n’aura jamais l’occasion de le prescrire.


VERBASCUM THAPSUS (le bouillon blanc = scrofulariacée) 

         

            C’est HAHNEMANN qui a expérimenté le « bouillon blanc » en 1821. Dans sa Matière médicale, il en profite pour lancer une critique contre les « tenants de l’école dominante » qui attribuait à cette scrofulariacée des vertus émollientes, résolutives et adoucissantes en se basant exclusivement sur l’odeur douce des fleurs lorsqu’on les froisse entre les doigts ! 


            C’est un médicament de névralgie faciale surtout du côté gauche avec douleurs broyantes (sensation que  la  partie  douloureuse  est  broyée,  écrasée,  comme par des  pinces),  ou douleurs en éclair, ressenties au malaire ou à l'articulation temporo-maxillaire avec des  paroxysmes  revenant plusieurs fois par jour  aux mêmes heures, souvent vers 9h et  16h. La névralgie est accompagnée de larmoiement ou de coryza. La douleur est aggravée par  le courant d'air froid, en parlant, en mastiquant,  améliorée en serrant les dents. La zone gâchette est le toucher du maxillaire inférieur et un signe concomitant fréquent = l’obstruction nasale.  VERBASCUM 5 CH trois fois par jour, parfois en alternance avec CEDRON sur la notion de retour des signes chaque jour à la même heure.

QUELQUES MÉDICAMENTS DU DEGRÉ MOYEN


  

AGARICUS MUSCARIUS (amanite tue-mouche ou fausse oronge) 


             Névralgie  faciale  avec  des  douleurs  à  celles  que  provoqueraient  des aiguilles de glace piquant la joue ou douleurs aiguës lancinantes comme par une éclisse de bois. De préférence chez des enfants retardés sur le plan psychomoteur, ou chez des adultes prédisposés aux tremblements et présentant un déficit intellectuel ou intoxiqués par les psychotropes.  


          L’action toxique montre surtout une atteinte du système nerveux qui provoque des spasmes musculaires, dont les « tics de la face », du nystagmus, des mouvements choréïques, des spasmes d’origine médullaire avec des contractures douloureuses, une agitation euphorique avec loquacité. Le tout alterne avec une dépression, troubles du comportement et incoordination motrice (action diphasique d’un toxique). 


          La sensation d’aiguilles de glace n’est pas l’apanage de l’amanite tue-mouches, elle n’est donc pas un signe pathognomonique de ce médicament. ARSENICUM ALBUM peut avoir cette même sensation. De plus, cette sensation peut manquer et AGARICUS peut avoir des douleurs déchirantes, lancinantes ou tiraillantes. Le point de départ de la névralgie est souvent dentaire, notamment au niveau des molaires inférieures, surtout du côté droit. Par ailleurs, AGARICUS a une gingivite ulcéreuse, de l’herpès sur les lèvres, des aphtes, des ulcérations phagédéniques (frein de la langue +++), une sensation que les dents sont trop longues, la langue sèche, tremblante avec une papillite. 


          Classiquement, on cite pour AGARICUS l’enfant arriéré mental et physique, paresseux, ayant horreur de tout effort mental, frileux, atteint de tics, maladroit, etc… Mais la névralgie faciale concerne surtout l’adulte le plus souvent surmené intellectuellement ou épuisé par des excès sexuels ou encore un alcoolique décompensé et enfin un vieillard frileux et tremblant. Depuis quelques années, les toxicomanies sont incriminées et même le traumatisme rachidien.  

         

            AGARICUS 5 à 7 CH trois fois par jour.



ANACARDIUM ORIENTALE

       

            Pour ce médicament encore on a de la peine à décrire sa névralgie car, bien qu’indiqué au degré moyen, les Matières médicales n’en parlent pratiquement pas. Remède connu depuis le Moyen-Age par les médecins arabes pour les défaillances de la mémoire, indication confirmée par la pathogénésie réalisée par HAHNEMANN et ses proches en 1823 qui précise : « Perte soudaine de la mémoire des noms, des faits récents ». Mais le plus caractéristique de ce médicament est son hésitation, son indécision, ses impulsions contradictoires comme s’il y avait deux volontés opposées en lui. L’aggravation par le travail mental est fait un remède des écoliers, des étudiants en période d’examen ou de concours.  


            Pour la névralgie, les signes passent au second plan et il faut compulser les ouvrages pour apprendre les faits suivants : douleurs brûlantes, déchirantes au maxillaire inférieur. La céphalée s’exprime par une sensation de lien serré autour de la région douloureuse ou l’impression d’un poids ou d’une pression, comme un « tampon » sur le rebord de l’orbite ou de la région temporale. Est-ce un signe concomitant que l’agressivité, la tendance querelleuse, injurieuse, blasphémateuse que l’on constate lors d’une douleur ?

 


BRYONIA

        

             Il n’est pas possible d’oublier ce médicament même s’il est plus souvent indiqué dans les affections inflammatoires. La nature de la douleur passe vraiment au second plan et il suffit de retrouver les modalités du remède chez un patient pour le prescrire = aggravation au moindre mouvement, amélioration par l’immobilité absolue et par la pression forte. Le signe concomitant quasi-pathognomonique, surtout dans les affections inflammatoires, est l’extrême sécheresse des muqueuses, surtout de la bouche avec la soif caractéristique = grandes quantités d’eau froide à de longs intervalles. Ne pas oublier sa fréquente complémentarité de NATRUM MURIATICUM.


CADMIUM SULFURICUM  

       

            Il est normal pour ce toxique de provoquer des troubles toxiques ! Notamment des troubles par intoxication chronique chez des professionnels travaillant le cadmium, parmi lesquels on cite la « dent jaune cadmique » par dyschromies de l’émail. Il existe aussi des névralgies ou des paresthésies invalidantes liées à des troubles osseux (syndrome de Looser-Milkmann = fissures osseuses au niveau du bassin, des fémurs, des côtes et des omoplates, avec des douleurs diffuses, forme clinique de l’ostéomalacie). 


            C’est encore un médicament surtout de névralgie faciale a frigore, associée à une névralgie faciale avec des douleurs tiraillantes. C’est tout ce que disent les ouvrages ! 


            Cadmium s’adresse de préférence à un alcoolique faible, frissonnant, paresseux, anxieux (il craint l’air froid et n’arrive pas à se réchauffer). Naturellement chez un alcoolique, le foie est congestionné, le patient a des envois rances, des nausées violentes, des vomissements noirâtres après avoir bu (quoi ?), du ballonnement avec sensibilité au toucher de l’abdomen. VOISIN affirme que CADMIUM peut être utile dans les suites de traitements au radium ou aux rayons X. 


          Pour conclure, citons G. DEMANGEAT : « Ce remède est voisin d’ARSENICUM ALBUM pour l’anxiété, la prostration, l’irritabilité gastrique, les vomissements semblables à ceux de la fièvre jaune, des vomissements noirs. Mais comme BRYONIA, il réclame la tranquillité totale et montre une grande indolence et de l’aversion pour le mouvement qui l’aggrave. Tous les symptômes de CADMIUM s’accompagnent de l’asthénie d’ARSENICUM et de l’aversion du mouvement de BRYONIA ».

CHAMOMILLA 

        

            Névralgie faciale paroxystique, intolérable, avec des douleurs lancinantes, déchirantes,  tractives,  parfois  pulsatiles,  aggravées  par  la chaleur,  améliorées par le froid et surtout par  une  vibration  sonore,  mécanique  ou  visuelle,  survenant  après une colère, un abus de café, un coup de froid chez un sujet devenu particulièrement agité, irascible, coléreux, grossier, agressif et capricieux.  Les douleurs sont parfois accom­pagnées de sensation d'engourdissement ou de chaleur  locale (joue rouge) ou encore de sueurs chaudes. CHAMOMILLA 9, 12 ou 15 CH toutes les heures.

 


CHINA RUBRA (ou officinalis) 

        

            Ce médicament est bien connu du chirurgien-dentiste pour son action dans le traitement d’une hémorragie per- ou post-opératoire. Mais c’est également un remède de névralgie faciale avec des douleurs lancinantes dans les joues, la mandi­bule ou sus-orbitaire,  aggravées par l'air froid, ou un simple effleurement, améliorées par la pression forte et la chaleur. Surtout, il y a une tendance à la périodicité (un jour sur deux). Névralgie dentaire chez un sujet anémique ou chez une nourrice pendant la tétée. CHINA se trouve souvent indiqué chez des sujets ayant un antécédent de malaria ou de paludisme. CHINA 5 à 15 CH trois fois par jour.



COLCHICUM (la colchique d'automne) 

        

            Névralgie  faciale,  surtout  du  côté  gauche,  avec  douleur  intolérable, sensation de fourmillements dans la peau comme si  elle avait été gelée à ce niveau.  La  joue douloureuse  est  gonflée,  rouge,  humide avec des douleurs crampoïdes dans l’articulation temporo-mandibulaire, irradiant vers l’oreille ou la tête. Remède indiqué  le plus souvent chez des sujets goutteux ou rhumatisants. COLCHICUM 5 CH trois fois par jour.



DULCAMARA (la douce amère) 


            Névralgie  faciale  ou  dentaire dont  la  principale  caractéristique  est l'apparition ou/et l'aggravation par LE FROID HUMIDE.  La douleur peut être tiraillante, déchirante  ou  lancinante,  elle  est  le  plus  souvent  sourde avec sensation de froid pénétrant dans la partie douloureuse. La douleur est aggravée par les applications froides et améliorée par la chaleur et par le mouvement. Le diagnostic différentiel impose la recherche d’une cause dentaire avant d’incriminer le froid humide comme étant responsable de la névralgie.. DULCAMARA 5 CH deux à trois fois par jour. A donner à titre préventif chez des sujets sensibles au froid humide, s'ils ont déjà eu un antécédent. La constatation de l’indication de ce médicament doit être interprétée comme une sonnette d’alarme de la mise en œuvre du mode sycotique et nécessite la prise en charge du « terrain » pour prévenir les troubles de ce mode, aussi bien sur le plan général que bucco-dentaire.



IRIS VERSICOLOR (le glaïeul bleu) 

         

            Névralgie faciale pire du côté droit, à début sus-orbitaire puis irradiant dans les maxillaires, commençant souvent le matin, ou après le petit déjeuner, donnant parfois  une  sensation de brûlure.  Souvent cette névralgie  survient chez des sujets ayant des brûlures de tout le tube  digestif ou à l’un des segments (bouche, langue) et , migraineux. La sensation de brûlure, la périodicité (hebdomadaire), le contexte digestif en font un complémentaire fréquent de SULFUR. IRIS VERSICOLOR 5 CH trois fois par jour. A noter la fréquence des migraines ou céphalées survenant le week-end chez des sujets surmenés durant la semaine. C’est alors un bon signe d’appel de ce médicament, qui se montre alors très efficace.

LACHESIS 


            Névralgie  faciale  du  côté  gauche  avec  douleurs  brûlantes  ressenties dans les os de la face, avec congestion vasculaire et bouffées de chaleur, hypersensibilité exquise au moindre toucher ou douleurs déchirantes dans les maxillaires. Le contexte général est très important pour la prescription et notamment la dépression matinale et l’excitation vespérale, la thermophobie surtout confinée, l’intolérance aux vêtements serrés à la taille et au cou. C’est un remède plus fréquent d’algies vasculaires de la face en raison de son action sur le système vasculaire, artérielle surtout mais également veineux avec congestion et hypertension artérielle. LACHESIS 7 CH une à deux fois par jour.



MAGNESIA CARBONICA (le carbonate de magnésium) 


          Névralgie de  la face  avec  douleurs élançantes ou fulgurantes  le  long du nerf,  aggravée par  le froid,  le courant d'air,  ressentie au maximum au niveau du malaire. Névralgies dentaires avec aggravation de la dent sensible au moindre contact de  la  langue,  améliorée en gardant de l'eau froide dans la bouche  (comme COFFEA).  Souvent le  patient  se  lève  la nuit en raison de la douleur et transpire quand celle-ci  est  à  son paroxysme.  D'ailleurs,  la névralgie commence souvent la nuit et du côté gauche. Les patients sont souvent amaigris,  déminéralisés,  asthéniques,  frileux,  toutes  leurs excrétions  sont acides (sueurs, selles). C’est un complémentaire habituel de CALCAREA CARBONICA, mais alors le sujet a perdu de l’embonpoint.  MAGNESIA CARBONICA 7 à 15 CH deux fois par jour.

 


MERCURIUS SOLUBILIS 

       

            Névralgie faciale intéressant toute la face avec douleurs déchirantes ou lancinantes,  aggravées  surtout  la nuit à la chaleur du lit,  avec salivation abondante, larmoiement,  sueurs  (face ou tête),  insomnie.  Ou encore douleurs osseuses  profondément  ressenties  dans  les  os  de  la face  avec  sensation de brûlure et sensibilité au toucher. MERCURIUS SOL. 7 CH une fois par jour.



MEZEREUM


            Névralgie faciale  avec  douleurs  crampoïdes  ressenties  dans  les  os de la face, surtout au malaire,  irradiant vers l'œil,  la tempe,  l'oreille, les dents,  le cou, aggravées  par  l'eau froide,  la nuit,  le toucher, améliorées par les enveloppements chauds. Cette névralgie fait souvent suite à la suppres­sion d'une éruption cutanée. MEZEREUM 7 à 15  CH deux à trois fois par jour.



PULSATILLA 

   

            Névralgie  faciale  avec  douleurs  erratiques,  irradiant  à  l'oreille,  ou douleur déchirante ou piquante. La névralgie survient souvent quand le patient entre  dans une  pièce  chaude Névralgie  dentaire  provoquée  par  un  aliment ou une boisson chaude,  améliorée par le froid, ou en marchant au grand air. Le contexte général est important, notamment la congestion veineuse et le comportement maintes fois décrit. PULSATILLA 7 ou 15 CH une à deux fois par jour.



RHODODENDRON 


            Ce médicament est à comparer à DULCAMARA ou à ARANEA DIADEMA par l’influence du froid humide. RHODODENDRON est plus particulièrement indiqué dans les névralgies, faciales entre autres, apparaissant quand le temps devient froid humide et surtout « lorsqu’il y a de l’électricité dans l’air », avant un orage en particulier ou quand la pression barométrique se trouve perturbée. La névralgie faciale est améliorée en mangeant, aggravée à la chaleur du lit et par le toucher. La douleur est variable et sa nature n’est pas importante. Il est rare que la névralgie faciale soit la seule localisation, elle s’inscrit dans un contexte douloureux de toutes les articulations. Penser à un remède de fond du mode sycotique.


RHUS TOXICODENDRON 

        

            Une fois encore le froid humide est à la fois le facteur étiologique majeur et une modalité d’aggravation très importante. La névralgie faciale n’a rien de spécifique. Le patient éprouve des douleurs dans toutes les articulations, souvent annonciatrices des variations du temps dans le sens de la dépression barométrique et du froid humide. D’où les douleurs articulaires, avec des craquements que l’on retrouve notamment au niveau des articulations temporo-mandibulaires. Toutes ces douleurs sont particulièrement aggravées aux premiers mouvements et améliorées par le mouvement lent et continué. Cela suffit à la prescription, mais à condition de rechercher ensuite un médicament de fond, essentiellement du mode sycotique. 

         

            Ne pas oublier son indication très fréquente dans les éruptions vésiculeuses douloureuses comme l’herpès ou le zona, sur lesquelles il peut avoir une action résolutive à condition de le donner dès la sensation de brûlure prodromique. RHUS TOX. 15 CH plusieurs fois si nécessaire.


THUYA

         

            Névralgie  faciale  avec  douleurs  crampoïdes,  lancinantes,  ressenties au  malaire,  au  maxillaire  supérieur,  aux  dents (en particulier au niveau des molaires inférieures gauches),  au  point  sus-orbitaire, avec  sensation de froid  intérieur.  A chaque exacerbation de la douleur,  le visage devient rouge subitement, avec tics douloureux de la lèvre supérieure. Souvent,  la névralgie commence à  3h  du matin. A noter que plusieurs matières médicales précisent que cette névralgie apparaît volontiers chez des grands buveurs de thé, ce que nous avons personnellement observé. Le contexte général  est très important pour la prescription (c’est le principal médicament du mode réactionnel sycotique). THUYA 7 ou 15 CH (selon le contexte) une fois par jour.

  

QUELQUES MÉDICAMENTS AU DEGRÉ FAIBLE  

        

            Dans cette série sont cités quelques remèdes indiqués par KENT au degré faible,  mais que nous  avons  pourtant quelquefois eu l'occasion de prescrire avec des résultats très satisfaisants. 


ARANEA DIADEMA (araignée à croix papale) 


          Névralgie du trijumeau ou dentaire apparaissant soudainement et toujours aux mêmes heures, avec sensation d'augmentation de volume de la région doulou­reuse ou  d'engourdissement  ou  encore  de  courant  électrique,  aggravée vers minuit  (obligeant  le  patient  à se lever)  ou dès que couché,  améliorée par la pression forte. Surtout, le choix s'impose chez des sujets très sensibles à l'humidité, frileux, ayant une sensation de froid continuel. ARANEA DIADEMA 5 CH trois fois par jour.



KALMIA LATIFOLIA (laurier des montagnes) 


      Névralgie en éclairs fulgurants changeant brusquement de place, aggravée par le moindre mouvement, souvent du côté droit, quelquefois donnant l'impres­sion  d'une décharge  électrique.  Le  tout  s'accompagnant  d'une  sensation de faiblesse.  C’est aussi un remède d’algie vasculaire de la face. Cette névralgie peut faire  suite à la suppression d'une éruption ou après un zona. KALMIA LATIFOLIA 5 CH trois fois par jour. 

LAC CANINUM 


          Il s’agit du lait de chienne recueilli environ trois semaines après la mise bas. C’est un « petit » médicament qui ne mériterait pas sa place ici s’il n’avait pas une caractéristique originale = la douleur peut changer de côté en quelques minutes ou quelques heures, et ce quel que soit le trouble en cause. Le contexte concerne surtout une femme atteinte de mammites, de troubles ovariens et du comportement (hystériforme). 

UNE OBSERVATION  CLINIQUE  AVEC   REPERTORISATION PAR

LE PROGRAMME KENT+ ASSISTANT PROFESSIONNEL


            Il  s'agit d'une femme d'une cinquantaine d'années, grande, mince, émaciée avec  un  teint  pâle,  peu  bavarde,  réservée.  Elle  vient consulter  pour une névralgie trigéminale  droite  dont elle souffre depuis environ deux mois. A cette époque, elle traversait une période difficile: divorce. 

       

            La  névralgie  survient  avec  des  douleurs  déchirantes,  paroxystiques, brûlantes (comme  une  plaie  à  vif),  elle  est  soulagée  par des  applications froides. Cette névralgie est particulièrement violente. 


          Cette femme  se dit très  frileuse,  elle  ne  supporte pas  le froid sec, ses rhumatismes sont nettement améliorés par temps humide. Elle est pessimiste, anxieuse pour des riens,  surtout quand vient le soir.  Elle pleure facilement quand elle entend parler des malheurs d'autrui. 


Commentaire:          

                                                                                                                         

      Puisqu'il  s'agit d'un cas aigu,  les signes directement en rapport avec la névralgie sont retenus pour la répertorisation:


1.   La névralgie violente, (degré fort dans le Répertoire).

2.   Nature de la douleur: surtout déchirante.

3.   Douleur déchirante paroxystique.

4.   Douleur brûlante

5.   Modalité: amélioration par les applications froides.

6.   Anxiété vespérale

7.   Sensible aux malheurs d’autrui. 


            L'exemple de répertorisation est réalisé à l'aide du Répertoire de KENT, dans  sa version enrichie de E. PLISNER et M. VAN WASSENHOVEN, édité par M. PIETTEUR, accompagnée d’un CD-ROM. 


            La recherche des symptômes se fait à l’écran de l’ordinateur. Il suffit de sélectionner ceux du patient et le programme établit une grille de recoupement que l’on peut modifier en ajoutant ou retranchant autant de symptômes qu’on le souhaite (dans la limite de 14). La grille de recoupement peut être gardée en mémoire dans un dossier au nom du patient, qu'on pourra ainsi  retrouver ensuite aux consultations suivantes. Il est possible l’imprimer bien entendu. 

        

            En dressant cette grille, on peut constater que  seul  un  remède est  présent dans  les  7 colonnes, c'est CAUSTICUM, avec un total de 17 points, devant PULSATILLA qui obtient 12 points. C'est donc le remède correspondant à la névralgie de cette patiente.  Une vérification dans la Matière Médicale confirme les autres signes: psychisme, frilosité, modalités générales.