"HEPAR SULFUR" DANS LES PATHOLOGIES CHRONIQUES
LES INDICATIONS BUCCO-DENTAIRES
Rappelons que chaque individu arrive au monde avec un bagage génétique hérité de ses parents et de ses ascendants. Ensuite son mode vie conditionne son adaptation à son environnement. Ou bien il trouve dans son alimentation et dans son environnement les conditions idéales ou suffisantes, et il se maintient en équilibre de santé et se développe harmonieusement. Ou bien il ne les trouve pas et les problèmes l'assaillent plus ou moins précocement, pouvant perturber sa croissance et la minéralisation de ses dents. La Palisse l'aurait dit avec nous: lorsqu'un organisme se trouve en déséquilibre il doit réagir pour rétablir l'équilibre de vie. Il met alors en œuvre les modes réactionnels qui sont ses moyens de défense. Le plus naturel parce que physiologique, et donc le plus universel, est le mode psorique qui permet d'assurer ou de rétablir l'équilibre lorsqu'il y a discordance dans le sens de l'excès entre les besoins énergétiques et les apports, et qui est mis en action dès lors que l'organisme se trouve confronté à des déchets métaboliques qui l'encombrent et menacent ses métabolismes fondamentaux. Les trois autres modes réactionnels demandent soit une charge héréditaire importante, soit des facteurs étiologiques circonstanciels importants et répétés. Voyons quelques exemples à l'intention des nouveaux stagiaires ou des néophytes.
Un nourrisson peut développer une morphologie bréviligne, dont le type sensible est CALCAREA CARBONICA, lorsque la charge héréditaire a abouti par générations successives à un ralentissement métabolique avec ses caractéristiques, notamment l'engorgement des formations lymphoganglionnaires, elles-mêmes propices à des perturbations des mécanismes immunitaires. On constate chez eux une sensibilité au froid et au froid humide à l'origine de nombreux troubles ORL et respiratoires. A cela s'ajoutent d'autres facteurs étiologiques:
Les excès alimentaires ou une alimentation non adaptée aux besoins provoquent une surcharge de l'appareil digestif par conséquent la mise en œuvre précoce du mode psorique avec toutes ses caractéristiques = atteintes cutanées et muqueuses qui alternent, récidivent plus ou moins périodiquement. Cela explique la fréquence de l'eczéma et de l'asthme chez ces nourrissons ou enfants.
Les facteurs médicamenteux = vaccinations massives, précoces et répétées dès la naissance et répétition des médicaments anti-infectieux, dont les antibiotiques et les corticoïdes, qui malgré un succès thérapeutique immédiat qui satisfait médecin et parents, aboutissent à la mise en œuvre du mode sycotique avec ses conséquences.
Chez certains nourrissons ou enfants de ce type morphologique, la répétition des troubles digestifs aboutit à des troubles de l'absorption des minéraux, pouvant entraîner des carences minérales, graves de conséquence pour la minéralisation des dents. Et c'est la mise en œuvre du mode réactionnel tuberculinique.
Enfin, le froid et le froid humide et la tendance aux hypertrophies ganglionnaires évoquent le mode réactionnel luétique qui ajoute ses conséquences sur les mécanismes de la croissance, aussi bien sur le plan général que bucco-dentaire.
Bien entendu, ces situations décrites restent souvent potentielles et lorsqu'elles apparaissent, on trouve différentes situations, reflets des multiples brassages génétiques et des modes de vie. Ces menaces restent potentielles aussi longtemps que le nourrisson ou l'enfant reçoit une alimentation adaptée. Lorsque la décompensation reste "classique", c'est-à-dire lorsqu'il n'y a à déplorer que quelques erreurs hygiéno-diététiques, la clinique reste simple, c'est le mode psorique qui est mis en œuvre et qui suffit à rétablir l'équilibre de santé. Dans ce cas, il est habituel de constater l'indication d'un seul médicament, souvent SULFUR, puis le remède constitutionnel, en l'occurrence CALCAREA CARBONICA.
Lorsque les choses sont compliquées, soit par facteurs héréditaires plus nombreux, soit par accumulation de facteurs étiologiques, nécessitant la mise en œuvre des autres modes réactionnels, la clinique est plus complexe et le praticien hésite entre plusieurs médicaments d'action profonde ou plus ponctuelle. Parmi ceux-ci, on peut retrouver HEPAR SULFUR.
Quel que soit son âge, un sujet bon répondeur de HEPAR SULFUR réagit d'abord par le mode psorique, mais ce sujet se défendant mal, les autres modes réactionnels sont sollicités. Ce qui explique les aspects poly-diathésiques de ce médicament.
Michel CONAN-MERIADEC (1921-2000) avait l'habitude de proposer l'image d'un polyèdre pour illustrer les différentes facettes d'un médicament d'action profonde (polychreste).
Par exemple et selon l'angle de vue, un parallélépipède peut apparaître comme un rectangle de surfaces différentes ou comme un carré, ou bien peut laisser voir plusieurs faces en même temps. Pourtant il s'agit du même objet. Il en est de même en homéopathie = un médicament se définit d'abord par son génie propre qui s'exprime lors de la pathogénésie. Puis la clinique montre ses indications chez des malades bien différents les uns des autres.
A la suite de Roland ZISSU, nous allons entreprendre une étude clinique selon les âges, en insistant à l'évidence sur les troubles bucco-dentaires qu'il est impossible de ne pas situer dans leur contexte général. Cette approche selon les âges découle à l'évidence de l'expérience clinique des praticiens, et ne relève en rien de la pathogénésie proprement dite. Elle provient aussi du bon sens car, comme le fait remarquer R. ZISSU, si la pathogénésie montre des signes au niveau de la prostate, ils ne concernent que l'adulte mûr et le vieillard. De même tes pathogénésies ne sont jamais réalisées chez des nourrissons, mais exclusivement chez des adultes. Par conséquent, toutes les études proposées de la pathologie des enfants découlent d'une application adaptée par l'expérience clinique. Cela est rappelé pour bien montrer l'importance de la troisième source de la matière médicale, que certains auteurs tendent à minimiser, notamment pour ce qui concerne les signes ou symptômes psychiques.
HEPAR SULFUR
CHEZ LE NOURRISSON ET CHEZ L’ENFANT
Morphologiquement, les bébés justiciables de HEPAR SULFUR correspondent au type sensible de CALCAREA CARBONICA = enfants brévilignes, plutôt potelés, aux tissus mous et flasques, au comportement dit "lymphatique".. Ces petits sujets peuvent être en parfaite santé bien entendu. Chez eux, on peut éventuellement retrouver quelques indices qui trahissent déjà l'indication de leur médicament de fond, CALCAREA CARBONICA:
La transpiration de la tête, notamment pendant le sommeil;
Sommeil troublé sans doute par des cauchemars ou des peurs.
Le bébé finit rarement ses biberons, ce qui ne l'empêche pas de grossir. Mais si on le force, il vomit de gros caillots de lait non digéré et alors il peut maigrir (attention à la mise en œuvre du mode tuberculinique et au risque sur la minéralisation des dents).
Il s'enrhume facilement au moindre refroidissement avec tendance à l'hypertrophie des amygdales.
Il y a parfois un érythème fessier ou un eczéma plus ou moins important (modes réactionnels psorique et sycotique chez les parents).
Il sent l'aigre ou l'acide = sueurs, selles.
Ce qui menace ces enfants ?
· D'abord des troubles digestifs = le plus souvent par suite d'excès alimentaires. On force l'enfant à terminer ses biberons ou ses repas ou bien chez l'enfant plus grand, il peut avoir un appétit glouton (ANTIMONIUM CRUDUM). Chez le bébé, l'obligation d'avaler le biberon jusqu'à la dernière goutte provoque des vomissements ou une diarrhée avec acidité, le tout peut aboutir à une intolérance au lait (MAGNESIA CARBONICA) = selles verdâtres, coliques abdominales, etc… HEPAR SULFUR n'intervient pas pour ces troubles bien qu'on en trouve dans sa matière médicale.
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Ensuite la dentition = CALCAREA CARBONICA est un médicament important pour les troubles de la dentition, surtout à titre préventif et en particulier pour les dents de sagesse. Au moment des troubles aigus, on trouve surtout l'indication de BELLADONA, son complémentaire dans les affections inflammatoires le plus souvent fébriles. Pour les troubles digestifs liés à la dentition, on peut hésiter entre MAGNESIA CARBONICA, PODOPHYLLUM, ou parfois CINA s'il y a une verminose. L'hyperesthésie générale peut évoquer encore MAGNESIA CARBONICA, ou CHAMOMILLA, plus rarement HEPAR SULFUR, mais il ne faut pas l'oublier.
Puis des troubles respiratoires: ces enfants brévilignes étant particulièrement sensibles au froid, ils s'enrhument très facilement et passent pratiquement tout l'hiver avec le nez qui coule, une angine qui récidive souvent ou une toux exaspérante par sa ténacité. L'hypertrophie des amygdales et des formations adénoïdes est de règle, leur suppression chirurgicale ne faisant qu'aggraver le problème en le déplaçant (métastases morbides du mode psorique). HEPAR SULFUR se trouve alors indiqué chaque fois qu'une menace de suppuration se fait jour, mais il faut rappeler l'importance de la dilution et le risque de fusée purulente dans des espaces clos (oreille et mastoïde, appendice notamment).
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Enfin des troubles cutanés = HEPAR SULFUR se trouvera indiqué chaque fois q'une éruption cutanée, quelle qu'elle soit, évolue vers la suppuration. Il peut s'agir d'une suppuration aiguë chez un sujet bréviligne encore sthénique, chez lequel SULFUR est évoqué dès lors que l'on retrouve une tendance aux furoncles, à l'impétigo, etc… Ou encore il s'agit d'une suppuration chronique chez un bréviligne frileux, qui se défend mal contre les infections saisonnières suscités par le froid ou le froid humide. Par exemple = abcès des dents de lait, récidivant souvent. On sent pointer l'indication éventuelle de CALCAREA SULFURICA, médicament de suppuration tendant à la chronicité et de SILICEA, médicament de fond de la suppuration chronique.
Il faut penser à HEPAR SULFUR chaque fois qu'une suppuration menace ou est déjà présente, quelle que soit la localisation.
MAIS ATTENTION = pas d'automédication, car c'est un médicament à maniement délicat. Consulter toujours.
Dans l'érythème fessier, notamment après des vaccinations, penser à THUYA et à MEDORRHINUM.
Sur le plan diathésique:
La pédagogie impose très souvent une schématisation dans l'explication de mécanismes qui sont en réalité complexes parce qu'intriqués. L'homéopathe se révèle ici efficace mais hélas très difficile à manier parce que l'on se trouve confronté à l'indication possible de plusieurs médicaments. Alors que la médecine "classique" offre une certaine facilité, le même antibiotique couvrant toutes les manifestations cliniques, associé à divers sirops ou gouttes pour le nez ou la gorge.
En développement, même sommairement ces problèmes, nous avons conscience que dans la plupart des cas, ils ne concernent pas le chirurgien-dentiste. Mais celui-ci se doit de connaître les enfants qui lui sont confiés.
Chez un enfant bréviligne équilibré:
Cet enfant a peu de problèmes, en dehors des signes signalés plus haut, qui restent le plus souvent discrets. Sur le plan bucco-dentaire, les problèmes ont été bien étudiés par Bertrand de Névrezé. Certes la dentition pose parfois quelques difficultés: inflammation de type Belladona, troubles digestifs, retard, etc…. Mais dans l'ensemble, les dents se minéralisent convenablement.
S'il n'y a pas de facteurs externes, comme l'abus de sucreries, l'absence de brossage des dents, cet enfant présentera peu ou pas de caries, il n'aura pas non plus de problème orthodontique. On peut voir parfois une aphtose buccale banale, ou une gingivite érythémateuse, périodiques, dont SULFUR 15 CH, une fois tous les 15 jours, vient rapidement à bout.
C'est donc le prototype de l'enfant bréviligne équilibré, qui réagit avec une sthénicité suffisante, que l'on peut maintenir en bonne santé avec quelques doses de CALCAREA CARBONICA et de SULFUR. Le mode psorique suffit largement.
Lorsque les problèmes commencent !
Chez ces enfants brévilignes du type Calcarea carbonica, l'expérience clinique montre la fréquence de troubles que l'on peut considérer comme étant la manifestation du mode psorique devenant vite insuffisant, du fait du ralentissement métabolique "constitutionnel" et ensuite de la mise en œuvre du mode sycotique.
Il y a sans aucun doute un facteur héréditaire. Ensuite les aléas de la vie expliquent l'évolution. Faut-il rappeler encore une fois que ces enfants brévilignes sont sensibles au froid et au froid humide. Ils s'enrhument très facilement, réagissent par des infections ORL hivernales et par des hypertrophies des formations lympho-ganglionnaires, notamment les amygdales et les végétations adénoïdes, ces formations devenant à leur tour une source d'ennuis. En dehors des jeunes patients traités par homéopathie, la plupart sont traités par une antibiothérapie itérative, souvent massive du fait de la chronicité et des récidives. A cela s'ajoutent les mauvais effets des vaccinations, elles aussi répétées, trop précoces. Voici donc réunis les grands facteurs étiologiques du mode sycotique.
Comme cela a été précisé plus haut, ces problèmes ORL ne concernent pas le chirurgien-dentiste. Cependant, un fait nouveau apparaît = les caries du collet d'abord au niveau des dents de lait, ensuite des dents permanentes. Les médicaments sont les suivants: Ammonium carbonicum, Argentum nitricum, Arsenicum album, Calcarea carbonica, Calcarea fluorica, Fluoric acid., Iodum, Luesinum, Mercurius solubilis, Mezereum, Silicea, Thuya et Tuberculinum. On peut voir également ces enfants pour des douleurs dentaires qui, en l'absence de causes dentaires, peuvent être considérées comme des névralgies dentaires. On retrouve l'influence du froid humide dans les circonstances étiologiques. Il faut penser alors à DULCAMARA, mais aussi à NATRUM SULFURICUM et à THUYA. Il faut penser aussi à ANTIMONIUM CRUDUM si l'enfant est devenu glouton (notamment après des problèmes d'ordre affectif et par compensation) ou à GRAPHITES, notamment en cas d'éruptions croûteuses laissant suinter un exsudat épais et mielleux.
On peut voir également des douleurs que l'on appelait autrefois des monoarthrites au niveau des molaires, molaires de lait et prémolaires supérieures, donnant le tableau clinique d'une sinusite maxillaire. On trouve là une fréquente indication de MEZEREUM, dont l'explication est simple = la suppression d'une éruption cutanée par des moyens coercitifs, comme par exemple l'application locale et externe de pommades au soufre ou aux corticoïdes. Comme par ailleurs, MEZEREUM est un médicament important du mode luétique, il faut voir dans l'apparition de son indication une mise en œuvre de ce mode, d'autant plus que CALCAREA CARBONICA, HEPAR SULFUR et MERCURIUS SOLUBILIS (chez de file de ce mode luétique) sont réunis sous l'égide du froid humide, des infections ORL récidivantes et de la tendance à la suppuration.
Quelle que soit l'explication que l'on peut en donner, force est de constater que sont réunis chez ces enfants des signes et des manifestations pathologiques que l'on retrouve aussi bien dans le mode sycotique que dans le luétique = notamment la sensibilité au froid et au froid humide, l'atteinte du carrefour ORL (bouche, pharynx, gorge, nez). Lorsque la tendance sycotique domine, on voit apparaître la chronicité désespérante des inflammations de ce secteur et en même temps celle de verrues. THUYA est un remède d'amygdalites chroniques avec hypertrophie, dureté, vascularisation et l'on constate souvent cette évolution chez des enfants brévilignes quelques temps après les séries de vaccination. De même que l'on constate aussi l'apparition de caries du collet des dents de lait, que rien n'explique par ailleurs, du moins à notre connaissance.
Mais parfois, c'est la tendance luétique qui domine chez ces enfants brévilignes, sans doute pour des raisons liées à l'hérédité. Certes, ils gardent leurs tendances de fond, morphologiques à l'évidence bien que la croissance peut en être affectée. L'exemple le plus frappant est celui de MEZEREUM déjà évoqué plus haut = on supprime une éruption cutanée et l'on voit apparaître peut après des inflammations des muqueuses, notamment aux environs du malaire et du sinus maxillaire. Il est tout de même curieux de constater que les caries du collet se retrouvent aussi bien dans des remèdes typiquement sycotiques que luétiques. Mais on trouve aussi l'indication de MERCURIUS SOLUBILIS, qui a lui aussi des caries du collet et qui peut être indiqué après la suppression d'une éruption cutanée, d'un écoulement comme le coryza ou la transpiration (des pieds entre autres), ou encore après des vaccinations ou un traumatisme crânien, sans oublier le froid humide. On retrouve donc un ensemble de facteurs étiologiques du mode sycotique, ou psorique et en même temps la pathologie évolue vers les caractéristiques du mode sycotique = tendance aux ulcérations, aux hypertrophies des formations lymphoganglionnaires et la suppuration. On comprend alors la complexité de certains tableaux cliniques dont HEPAR SULFUR n'est que l'un des éléments.
Sur le plan dentaire, outre les caries du collet, c'est surtout la suppuration des dents de lait qui domine, avec les réactions ganglionnaires satellites. Il est alors bien souvent difficile de mettre en évidence l'indication d'un seul médicament. Certes la répertorisation informatisée facilite ce problème. Mais à moins d'être un uniciste fanatique (pléonasme ?), il n'y a aucun inconvénient à associer dans la même prescription plusieurs médicaments, à condition de pouvoir justifier la prescription de chacun d'eux par un faisceau de symptômes semblables. Enfin, un autre fait mérite ici un bref commentaire = ces enfants ont une tendance certaine aux aphtoses buccales, qui n'ont plus rien de l'évolution banale et souvent éphémère de SULFUR. HEPAR SULFUR et MERCURIUS SOLUBILIS se retrouvent dans cette occurrence, de même que lors d'une suppuration aiguë ou chronique des dents de lait ou permanentes. Sans oublier SILICEA qui pointe déjà son nez (enrhumé bien entendu !)!
Mais si nous nous limitons aux médicaments déjà cités, il faut prendre le risque de décourager certains praticiens en leur disant qu'ils ne sont hélas pas les seuls.
Et ce n'est pas tout !
Si l'enfant HEPAR SULFUR est avant tout ce que l'on appelle une adénoïdien chez lequel dominent de ce fait les problèmes ORL dans lesquels sont impliqués et imbriqués les modes réactionnels psorique, sycotique et luétique, il ne faut pas oublier un autre versant de ce médicament = les troubles digestifs. Faut-il rappeler que l'enfant bréviligne du type CALCAREA CARBONICA a toujours de gros problèmes avec son tube digestif, souvent par excès alimentaires, parfois par erreurs diététiques. Sa tendance naturelle à la paresse physique (le petit gros réfractaire aux activités sportives de l'école !) associée aux excès alimentaires favorisent la mise en œuvre du mode psorique et d'autant plus que le ralentissement métabolique "constitutionnel" aboutit précocement à l'auto-intoxication. Ensuite divers facteurs, dont le froid humide et les vaccinations répétées, ou certains médicaments chimiques, expliquent la mise en œuvre du mode sycotique, voire luétique. Nous avons déjà décrit ces problèmes.
Les troubles digestifs, et surtout leur persistance ou leur récidive fréquente, peuvent entraîner des troubles de l'absorption des minéraux. On sait que l'acidité du tube digestif est un trait commun à plusieurs médicaments comme CALCAREA CARBONICA, MAGNESIA CARBONICA et HEPAR SULFUR. Mais c'est aussi une cause très importante de non absorption des minéraux dans le tube digestif, dans l'intestin essentiellement. Et plusieurs auteurs, dont Roland ZISSU, ont souvent insisté sur l'erreur fréquemment commise par des mamans et en toute bonne conscience qui consiste à abuser de boissons acides, comme les jus de fruits du commerce, les sodas en particulier. De plus le ralentissement de la digestion et l'acidité du tube digestif réunissent leurs effets néfastes pour aboutir à des malabsorptions des minéraux et donc à des carences minérales, souvent incomprises des mamans. Or qui dit malabsorption des minéraux dit mode réactionnel tuberculinique. Pour peu qu'il y ait chez l'enfant un facteur héréditaire, et le voilà confronté aux problèmes de la minéralisation des dents, de lait d'abord, mais également des dents permanentes dont on constatera les dégâts vers 6-7 ans avec l'éruption des premières dents.
Si ces troubles digestifs sont très précoces, les dents de lait peuvent être très mal minéralisées et l'enfant peut souffrir d'une mélanodontie ou d'une denture très délabrée, avec son lot de douleurs de pulpites, et les conséquences pulpo-apicales avec des abcès dentaires à répétition, impliquant souvent en médecine classique la prescription répétée d'antibiotiques, que l'on donne déjà pour les troubles respiratoires. Et comme les formations lymphoganglionnaires sont congestionnées hypertrophiées, souvent atteintes elles-mêmes d'inflammations à tendance plus ou moins suppurante, nous allons retrouver chez ces enfants l'imbrication des modes réactionnels. La réponse immunitaire aux agressions microbiennes ou virales saisonnières étant défectueuse, manquant d'efficacité, la chronicité et la récidive sont de règle, avec les conséquences thérapeutiques déjà plusieurs fois rappelées. Et c'est ainsi que l'on pourra voir chez ces enfants brévilignes, l'indication de médicaments du mode tuberculinique, qui semblent incongrus chez eux, tant ils sont éloignés du type sensible habituel = NATRUM MURIATICUM et PULSATILLA plus particulièrement et évidemment SILICEA dès lors que la suppuration est devenue chronique.
On ne sera donc plus étonné de voir l'indication de NATRUM MURIATICUM, par exemple pour un herpès labial récidivant ou périodique chez ces enfants brévilignes, alors que l'on décrit l'enfant NATRUM MURIATICUM comme grand et maigre. L'herpès labial correspond à NATRUM MURIATICUM dans environ 80% des cas, c'est dire que cette indication dépasse le cadre étroit du mode tuberculinique. HEPAR SULFUR est également un remède possible d'herpès labial, certes moins fréquemment indiqué que le précédent. PULSATILLA semble a priori plus éloigné de HEPAR SULFUR du fait notamment de sa thermophobie et son amélioration par le froid, modalités inverses de HEPAR SULFUR. Mais dans PULSATILLA, qui est souvent un enfant un peu obèse, il y a une nette tendance à la suppuration, notamment au niveau des dents et des parodontes. La principale différence entre ces médicaments, c'est que chez un sujet bréviligne du type CALCAREA CARBONICA ou HEPAR SULFUR, ils sont "occasionnels", c'est-à-dire indiqués dans des circonstances qui ne sont pas habituelles, qui restent non pas exceptionnelles mais beaucoup moins caractéristiques. Alors que ce sont des médicaments de fond du mode tuberculinique, complémentaires des médicaments constitutionnels du sujet longiligne du type CALCAREA PHOSPHORICA.
Quant à SILICEA, il se trouve très proche de HEPAR SULFUR de part sa frilosité, ses atteintes lympho-ganglionnaires, ses troubles généraux que l'on classait autrefois sous le nom générique de scrofule. C'est essentiellement la suppuration qui unit ces deux médicaments = HEPAR SULFUR et SILICEA. Mais alors chez ces sujets, ce n'est plus la suppuration aiguë, parfois spectaculaire par son contexte inflammatoire douloureux, que l'on retrouve plus volontiers chez des sujets sthéniques du type SULFUR, qui domine. Les sujets ont perdu leur potentiel réactionnel, ils sont dans un état de santé déficient, qui s'exprime par des pathologies lésionnelles récidivantes, tendant à la chronicité malgré les traitements. On peut simplement préciser que HEPAR SULFUR est moins décompensé que SILICEA dans cette indication. Tous deux peuvent présenter une denture très délabrée, avec de nombreux abcès, des adénopathies satellites, qui peuvent à l'occasion aller jusqu'à la suppuration. On oublie alors HEPAR SULFUR au profit de SILICEA. Heureusement, bien d'autres signes, notamment ceux du comportement, sont différents. En cas de suppuration, SILICEA garde son comportement doux et timide, qui rappelle un peu celui de PULSATILLA, alors que HEPAR SULFUR se montre toujours irascible, même s'il ne souffre pas, comme c'est le cas dans un abcès chronique, simplement parce qu'il a peur des soins, peur de souffrir, cette peur de la douleur devient disproportionnée, et influence le comportement, comme dans CHAMOMILLA.
De même, on ne peut confondre PULSATILLA et HEPAR SULFUR ou SILICEA lors d'une suppuration, ne serait-ce que leur attitude respective vis-à-vis du froid. Le premier est thermophobe et la chaleur sous toutes ses formes l'aggrave, alors que les deux autres sont très frileux et la chaleur les améliore. Mais HEPAR SULFUR parvient à se réchauffer, alors que SILICEA n'arrive pas, même en se couvrant ou en restant couvert dans une pièce tempérée. SILICEA peut transpirer, notamment des pieds même lorsqu'il a froid. Ce n'est pas le cas de HEPAR SULFUR.
Ainsi, chez des enfants brévilignes décompensés, donc réagissant mal aux agressions saisonnières microbiennes ou virales, plusieurs médicaments apparaissent parce qu'ils ont des signes communs. Mais, parce que si ces signes sont bien précis dans les livres, ils sont souvent plus flous en clinique, le praticien se trouve dans une situation complexe qui le laisse perplexe sur le choix du médicament à prescrire ? Comme cela a été dit, une construction thérapeutique pluraliste s'impose souvent, à moins qu'un seul médicament se détache des autres. C'est ici l'occasion de rappeler que nous avons chacun d'entre nous inscrits sans doute dans notre code génétique, les quatre modes réactionnels en réserve. Nous utilisons celui qui nous est le plus naturel dans l'immense majorité des situations pathologiques. Surtout, c'est le mode psorique que l'on retrouve le plus fréquemment parce qu'il est un mode physiologique de défense. Mais la cause déclenchante la plus habituelle, en l'occurrence les excès alimentaires et la sédentarité, n'a pas les mêmes conséquences selon la morphologie. Notamment chez le sujet longiligne qui doit son développement en longueur à un métabolisme accéléré. Henri BERNARD en son temps avait proposé une explication qui semble difficile à admettre aujourd'hui = l'hypothèse de l'action de la "toxine tuberculeuse" sur le foie du nouveau-né ou du jeune enfant qui aurait favorisé une insuffisance hépatique congénitale avec pour conséquence l'absence ou l'insuffisance de l'élaboration d'anticorps spécifiques lors des agressions microbiennes ou virales banales. L'enfant confronté à une agression et faute d'une défense immunitaire préparée, réagirait par une brutale accélération de son métabolisme, au prix d'une consommation accrue d'oxygène et de minéraux. Ainsi expliquait-on la tendance aux déminéralisations en générale et aux caries dentaires précoces.
HEPAR SULFUR peut correspondre, comme cela a été déjà dit, à des enfants brévilignes se défendant mal, notamment du fait de l'engorgement de leur système lymphoganglionnaire. Et comme chaque fois qu'un mode réactionnel se trouve dépassé par les circonstances, les autres modes sont mis en œuvre. Sans doute en raison d'un facteur héréditaire, il peut arriver que des enfants brévilignes usent à leur tour du mode tuberculinique, certes occasionnellement. Mais la conséquence est la même au niveau des dents de lait ou permanentes = les troubles de leur minéralisation, expliquant ensuite les atteintes pulpaires et les complications apicales avec des abcès à répétition. Et si l'on veut compliquer encore le mode luétique est lui aussi mis en œuvre du fait des circonstances déjà évoquées. Et voilà réunis tous les facteurs étiologiques des troubles de la croissance et de la minéralisation des tissus durs, expliquant par là l'apparition de denture particulièrement délabrée, dont HEPAR SULFUR n'est qu'un des médicaments possibles, parmi bien d'autres.
Rappelons que les modes réactionnels ne sont que des constructions conceptuelles, calquées a posteriori sur des constatations cliniques. C'est parce que dans certains cas, on constate chez certains sujets, enfants ou adultes, l'indication de plusieurs médicaments pourtant opposés par certains signes mais réunis par d'autres, que l'on peut penser que plusieurs modes réactionnels sont mis en œuvre simultanément. Face à la fragilité conceptuelle de nos hypothèses, certains peuvent se demander pourquoi des auteurs persistent à les formuler. C'est le cas fréquent des unicistes qui refusent souvent la conception même des modes réactionnels. Pourtant, avec Roland ZISSU et Michel CONAN-MERIADEC, nous pensons avec d'autres, que les modes réactionnels permettent souvent la compréhension des différentes pathologies et surtout la proposition d'une prévention. Selon notre avis, il n'est pas vain de s'interroger sur la signification de l'indication de médicaments bien différents chez un enfant. Par exemple, si l'on hésite entre HEPAR SULFUR et MERCURIUS chez le même enfant, c'est parce qu'il met sans doute en œuvre deux modes réactionnels, dont l'un, le mode luétique, peut avoir des conséquences fâcheuses sur la croissance, des dents et des maxillaires entre autres. Même chose si l'on trouve en plus quelques signes de NATRUM MURIATICUM ou de PULSATILLA, qui signent la mise en œuvre du mode tuberculinique, avec ses conséquences sur les minéraux et leur métabolisme. En fonction de l'âge de l'enfant, les conséquences pour les dents peuvent être graves ou banales. Il est donc justifié pour nous de nous poser la question pour tenter une prévention, même si l'on doit avouer la fragilité éventuelle de nos hypothèses. On ne peut se contenter de la prescription d'un médicament ou d'un autre sans se demander pourquoi et comment le patient en est arrivé là. Et sans les modes réactionnels, comment répondre à ces questions ?
HEPAR SULFUR CHEZ L'ADULTE
Il est logique de retrouver les différentes tendances diathésiques de HEPAR SULFUR chez un adulte avec cependant quelques variantes. On peut rappeler ici l'indication fréquente de HEPAR SULFUR dans les suppurations aiguës, quel que soit le type sensible du sujet car cette indication repose avant tout sur la similitude physiopathologique.
Comme "remède de fond", HEPAR SULFUR est moins concerné chez l'adulte et lorsqu'il l'est, il se situe près de CALCAREA CARBONICA et de SULFUR, ses deux constituants. Le sujet sthénique qui réagit sur le mode psorique verra des suppurations aiguës, vite dominées par HEPAR SULFUR à condition que la posologie soit respectée. Mais comme on l'a vu chez l'enfant, HEPAR SULFUR s'exprime bien mieux dans des situations moins favorables, lorsque l'organisme se trouve en difficulté pour assurer ses éliminations nécessaires et salutaires.
On retrouve alors le mode sycotique avec des médicaments comme GRAPHITES, remède de transition entre le mode psorique devenu insuffisant par blocage des émonctoires cutané (éruptions croûteuses laissant suinter un liquide épais et collant, entre autres la blépharite chronique avec les paupières collées) et intestinal (constipation de plus en plus opiniâtre avec des selles sèches et dures, difficiles à expulser). On voit apparaître également l'indication de NATRUM SULFURICUM, remède dominant du mode sycotique dans sa phase hydrogénoïde, puis de THUYA. Ce qui explique cette évolution c'est avant tout la sensibilité au froid humide et ce qui en découle, comme l'imbibition hydrique qui accentue le type sensible (sujet bréviligne ayant une tendance à l'obésité) ou l'apparition de troubles articulaires (tiraillements douloureux dans les muscles, gonflement des articulations avec sensation de dislocation…). On retrouve à l'évidence les tendances oubliées de HEPAR SULFUR = la chronicité de certaines inflammations mais gardant la nette tendance à la suppuration (pus d'odeur désagréable, voire fétide), toutes déclenchées et aggravées par le froid humide.
Un autre groupe de troubles mérite un commentaire = les troubles génito-urinaires. On sait que le mode sycotique est souvent sollicité à partir soit de troubles du carrefour ORL, soit de troubles génito-urinaires, les deux favorisés par l'action déclenchante et aggravante du froid humide et par les erreurs thérapeutiques qui leur sont opposés du fait de leur chronicité et de leur récidive (antibiothérapie notamment), sans oublier l'action des vaccinations. Les troubles génito-urinaires ne concernent pas le chirurgien-dentiste mais cependant, les deux grands médicaments de fond, lorsque le mode sycotique est impliqué, NATRUM SULFURICUM et THUYA ont de nombreux signes bucco-dentaires. HEPAR SULFUR complète l'action de ces deux remèdes de fond chaque fois que les troubles évoluent vers la suppuration, souvent aiguë ici d'ailleurs = gonorrhée, herpès avec ulcérations purulentes et fétides du prépuce, leucorrhée fétide, irritante, avec l'odeur de vieux fromage souvent décrite en différentes localisations, etc…
A noter que les maladies vénériennes ou les infections à germes banals (staphylocoques par exemple) concernent aussi MERCURIUS SOLUBILIS qui a été longtemps utilisé en médecine classique à doses trop fortes et iatrogènes. Or HEPAR SULFUR est un antidote du mercure, aussi bien sur le plan chimique qu'en homéopathie.
Sur le plan bucco-dentaire, nous retrouvons et c'est tout de même curieux un signe commun à HEPAR SULFUR, NATRUM SULFURICUM et THUYA = la sensation de brûlure de la langue, notamment à la pointe. Or nous voyons fréquemment ce trouble lingual en consultation, en dehors souvent d'autres pathologies plus graves. c'est par exemple le cas des glossodynies, dont HEPAR SULFUR n'est certainement pas le remède.
Un autre problème est celui des maladies parodontales. Tous les médicaments cités sont souvent indiqués dans cette affection si fréquente. L'apparition de poches suppurées doit faire envisager l'indication de HEPAR SULFUR, ou de MERCURIUS SOLUBILIS, ou encore de SILICEA, et de bien d'autres encore.
Dans d'autres cours ou publications, nous avons décrit l'évolution vers l'aggravation depuis SULFUR jusqu'à des remèdes de lésions de moins en moins réversibles, qui s'inscrivent dans l'expression clinique du mode psorique. Il est intéressant de noter que, bien avant l'atteinte parodontale, on retrouve chez ces sujets des épisodes d'éliminations cutanés, notamment des périodes de furonculose dont SULFUR et HEPAR SULFUR sont les remèdes. Puis, les troubles digestifs apparaissent avec la sédentarité et la surcharge hépato-digestive, puis l'insuffisance hépatique consécutive, dont nous avons décrit dès 1976 les conséquences parodontales. Nous avons souvent décrit les troubles du comportement qui évoquent d'abord NUX VOMICA, ensuite LYCOPODIUM. Or il est intéressant de souligner les nombreuses similitudes dans le comportement de HEPAR SULFUR et de LYCOPODIUM. L'irritabilité qui confine à la colère explosive du premier, plus intériorisée du second voisine avec des troubles cutanés variés (eczéma, intertrigo, acné, furonculose…). Roland ZISSU souligne que "HEPAR SULFUR est souvent le remède d'accidents paroxystiques chez un insuffisant hépatique du type LYCOPODIUM et d'ailleurs, les accidents cutanés et muqueux chez ce sujet entraînent souvent une amélioration de l'azotémie. Par conséquent, ces deux remèdes chez l'adulte sont très souvent complémentaires, et l'apparition de l'indication de HEPAR SULFUR chez un sujet LYCOPODIUM est l'expression d'une sorte d'amélioration de l'état général".
Voici ici l'illustration de notre thèse sur l'intérêt de la conception des modes réactionnels. Un chirurgien-dentiste "classique" se contente de tarir une poche suppurée et parfois de corriger les lésions parodontales par une technique chirurgicale adaptée. Mais il y a un risque de récidive ou de métastase dès lors que l'on peut interpréter cette lésion suppurée comme une élimination salutaire. Un chirurgien-dentiste homéopathe donnera certainement HEPAR SULFUR. Mais s'il néglige le mode diathésique qui s'exprime en cette occasion, il privera son patient d'un traitement de fond qui s'impose pourtant, ne serait-ce que pour prévenir une récidive. Si l'on reste sur cet exemple précis, on peut affirmer que l'indication de HEPAR SULFUR est d'un bon pronostic, car cela signifie que le patient est encore capable d'éliminer les déchets qui l'encombrent. A condition de ne pas fermer une porte de sortie. Avant la dernière guerre mondiale, plusieurs auteurs comme O. CASTUEL ou H. BERNARD alertaient déjà sur les dangers de supprimer une "pyorrhée" sans précaution. R. ZISSU termine ainsi le chapitre évoqué plus haut: "Il y a aggravation diathésique de HEPAR SULFUR vers LYCOPODIUM en passant parfois par GRAPHITES, le sujet de plus en plus insuffisant hépatique ferme ses émonctoire, et au lieu de présenter de la furonculose et une suppuration du type HEPAR SULFUR, présente des accidents cutanés du type LYCOPODIUM, beaucoup plus torpides, entraînant un teint pâle et terreux, faisant déjà partie d'un type précancéreux; à mesure qu'augmente l'accumulation des déchets, en particulier de l'urée, on note une diminution de l'urée urinaire, qui est un signe classique objectif de LYCOPODIUM".
Cette observation renforce notre conviction qu'un chirurgien-dentiste homéopathe se doit de connaître les modes réactionnels pour comprendre une pathologie bucco-dentaire en l'insérant dans son contexte général, mais doit posséder également quelques notions de pathologie générale, qui certes, ne le concernent pas sur le plan thérapeutique, mais constitue un élément de pronostic et lui évite de commettre quelques erreurs iatrogènes qui peuvent nuire à son patient.
EN CONCLUSION
Nous avons tenté de montrer des aspects moins connus du chirurgien-dentiste d'un médicament utilisé le plus souvent dans une seule indication, la suppuration aiguë.
HEPAR SULFUR doit être classé sans hésitation parmi les médicaments du mode réactionnel psorique, mais sa pathogénésie étendue lui donne une place de choix dans des troubles exprimant des difficultés réactionnelles d'un sujet débordé, en train de se décompenser, mettant en œuvre les autres modes réactionnels: mode sycotique surtout dès lors que s'accentue le ralentissement métabolique, mode luétique souvent chez l'enfant à travers la pathologie ORL avec répercussion sur les formations lymphoganglionnaires, mode tuberculinique plein de menaces sur la minéralisation des dents chez l'enfant.
La posologie est bien codifiée en pathologie aiguë = basse dilution centrifuge en tenant compte des risques potentiels, haute dilution centripète pour faire avorter une suppuration non encore collectée, moyenne dilution dans une situation ambivalente. En remède de fond, HEPAR SULFUR doit être prescrit selon les règles habituelles = moyennes ou hautes dilutions en prises espacées.