CALCAREA FLUORICA
Le fluorure de calcium ou CALCAREA FLUORICA est le deuxièmemédicament de la présente étude. Il est le support biochimique d'une constitution pathologique, longtemps appelée fluorique, et que l'on désigne aujourd'hui sous le nom de dystrophique.
1/ LE BIOTYPE DYSTROPHIQUE
A l'origine de cette constitution dystrophique, ex-fluorique, plusieurs facteurs génétiques prédéterminants ont été avancés par divers auteurs: d'abord la syphilis congénitale a tenu le devant de la scène durant des décennies, puis ont été incriminées les infections virales de la grossesse (rubéole, oreillons,..), puis les intoxications de la grossesse (alcool, drogues, certains médicaments à effets tératogènes discrets, ou même redoutables comme la tristement célèbre thalidomide...), les radiations ionisantes de la femme enceinte et du nouveau-né, les carences minérales ou métalliques et les intoxications par ces mêmes éléments (mercure, plomb, or...), les carences ou excès de certains oligo-éléments, dont le fluor.
Le nourrisson dystrophique est rarement caractéristique, car les anomalies, heureusement le plus souvent discrètes, apparaissent au fur et à mesure de la croissance. Tout au plus peut-on parfois constater quelques anomalies, comme des déformations de la boite crânienne ou du squelette, ou encore une tendance déjà manifeste à la prognathie maxillaire. Parfois, la peau quasi transparente laisse apparaître le réseau veineux.
Lorsque l'enfant grandit, son hyperlaxité ligamentaire peut surprendre. Il est capable de contorsion incroyables, ou bien il présente très tôt des anomalies de la colonne vertébrale ou des entorses fréquentes. Son comportement peut surprendre également: intelligence souvent vive, mais avec des réactions paradoxales, une instabilité et une "mobilité" caractéristiques. C'est souvent un enfant au comportement rapidement perturbateur, enclin à l'égoïsme, à la vulgarité, à l'indiscipline, notamment scolaire.
Le développement osseux est rarement harmonieux: dolicocéphalie, ou brachycéphalie, irrégularité ou asymétrie crâniennes, taille plutôt petite, asymétrie faciale, troubles de la colonne vertébrale. Les anomalies dentaires et maxillaires sont fréquentes: émail déficient, ou irrégulier, dents jaunes ou grises, mal implantées, anomalies de forme et de position, dents surnuméraires ou agénésie de certaines d'entre elles, troubles orthodontiques, etc...
Cet enfant est prédisposé aux troubles lympho-ganglionnaires avec inflammation, suppuration ou hypertrophie, induration - ou aux inflammations des muqueuses avec tendance aux ulcérations nécrotiques - aux troubles élastopathiques dont les varices dites constitutionnelles du sujet jeune.
2/ LE TYPE SENSIBLE DE CALCAREA FLUORICA:
Le type sensible de CALCAREA FLUORICA se superpose exactement au biotype sus-décrit, parce que ce biotype est déjà engagé dans la pathologie. La Matière Médicale ne comprend que deux médicaments "fluorés": CALCAREA FLUORICA et FLUORIC ACIDUM. Ce sont deux remèdes complémentaires, le second correspondant à des troubles plus lésionnels (en raison de la fonction acide). Il est classique d'opposer les modalités thermiques: CALCAREA FLUORICA, comme tous les Calcarea, est frileux, aggravé par le froid et préfère la chaleur. FLUORIC ACID. au contraire craint la chaleur et ne la supporte pas.
La réalité clinique est cependant plus nuancée. Les enfants présentant toutes les anomalies du biotype dystrophique existent bien mais sont heureusement assez rares. Mais il existe de très nombreux types mixtes, normoligne, bréviligne ou longiligne, avec des stigmatiques dystrophiques.
3/ LE MEDICAMENT "CALCAREA FLUORICA":
Les risques toxiques du fluor sont bien connus, comme son affinité pour les tissus durs, osseux et dentaires, ou pour les tissus provenant de l'ectoblaste, comme les phanères, les fibres élastiques et l'émail dentaire. Outre les signes morphologiques sus-décrits, CALCAREA FLUORICA correspond à de nombreuses atteintes osseuses (ostéophytes, nodosités, exostoses, douleurs osseuses surtout nocturnes, déformations...), à des troubles lympho-ganglionnaires dont les rhino-pharyngites à répétition durant la saison froide avec tendance à la suppuration ou à l'ulcération. L'hyperlaxité ligamentaire explique la pathologie des articulations, avec tendance aux luxations interdisant la pratique de certains sports. Enfin, l'instabilité de base favorise des troubles du comportement, avec de mauvais résultats scolaires ou une asociabilité qui peut pousser à la marginalité.
CALCAREA FLUORICA chez son dentiste:
Il est fréquent de voir ces enfants au cabinet dentaire. Dès le jeune âge, la denture de lait peut être atteinte, avec des caries noires évoquant la mélanodontie, ou ressemblant au darmous. Le délabrement des dents de lait est très souvent compliqué de réactions apicales avec abcès et fistules.
Les problèmes orthodontiques sont également souvent présents, parfois spectaculaires ou associés aux atteintes des dents elles-mêmes.
Selon l'âge de l'enfant au moment de la consultation, il est indispensable de donner CALCAREA FLUORICA en deux dilutions, 3X ou 6X triturations, deux mesures à sec sur la langue avant les repas et une dilution moyenne ou haute en prises hebdomadaires pendant des semaines ou des mois, pour favoriser autant que possible, une meilleure minéralisation des dents permanentes. Chez ces enfants, la fluorothérapie pondérable est fortement déconseillée. Enfin, les troubles bucco-dentaires sont rarement isolés, ce qui justifie la collaboration du médecin traitant.
Une surveillance clinique permettra de remplacer ce médicament par son complémentaire FLUORIC ACID., médicament plus lésionnel, très souvent impliqué (entre autres troubles) dans les dysfonctionnements thyroïdiens, surtout dans l'hyperthyroïdie, grand facteur de caries dentaires. Une denture de lait très délabrée impose la recherche de l'indication de KREOSOTUM ou de STAPHYSAGRIA, comme complémentaires
CALCAREA CARBONICA
C'est le deuxième sel selon la quantité présent dans les tissus durs de la dent.
1/ LE BIOTYPE "BREVILIGNE":
Ce biotype donne à l'enfant une ossature épaisse, massive, trapue. Le développement se fait en largeur au détriment de la longueur. D'une manière générale, le poids est plus ou trop élevé par rapport à la taille, avec tendance à grossir à la moindre occasion. Le nourrisson fait la fierté des parents et grands parents, tant il ressemble à la publicité célèbre du bébé cadum: potelé, rond, souvent blond ou châtain clair. Mais déjà la tête et le ventre sont trop gros et l'abdomen est flasque
L'enfant grandit peu, ou pas très vite, semble massif mais aussi lent, "mou". Son visage large correspond à une brachycéphalie avec augmentation de l'étage inférieur (type digestif de SIGAUD).
Ses prédispositions morbides s'expliquent par une tendance au ralentissement métabolique avec tendance à l'obésité, un appétit souvent augmenté (gloutonnerie) mais parfois diminué. Enfant très frileux, sensible au froid surtout humide, il traverse l'hiver avec de gros ennuis respiratoires et lympho-ganglionnaires. Sur ce fond indolent, cet enfant est exposé aux facteurs qui aggravent sa tendance au ralentissement métabolique: suralimentation, sédentarité, agressions microbiennes et pollutions médicamenteuses (antibiothérapie itérative, vaccinations intempestives...qui sollicitent les modes réactionnels psorique d'abord, puis sycotique).
Esprit lent mais méthodique, cet enfant est capable de soutenir des efforts scolaires, il est un élève sage, studieux, persévérant mais lent. S'il y a décompensation, il devient facilement paresseux, indiscipliné et inattentif. Sa lenteur peut alors le déphaser par rapport à ses camarades, ce qui peut engendrer une pathologie psychique ou psychologique.
2/ LE TYPE SENSIBLE DE "CALCAREA CARBONICA":
Aux tendances du bréviligne (type commun à de nombreux médicaments au radical carbonica), s'ajoutent plusieurs signes qui annoncent l'indication de CALCAREA CARBONICA.
Le nourrisson ne finit pas ses biberons et pourtant il tend à grossir. Si on le force à les finir, il vomit volontiers (vomissements acides, de lait non digéré) puis a des diarrhées (verdâtres, mousseuses, acides, coliques flatulentes...). Si ces troubles digestifs persistent, le bébé maigrit (et alors attention aux minéraux) et peut faire une véritable intolérance au lait (MAGNESIA CARBONICA). Deux autres signes sont de véritables sonnettes d'alarme: la persistance des croûtes de lait et l'érythème fessier, qui peut évoluer vers un eczéma prurigineux, suintant et souvent surinfecté (ANTIMONIUM CRUDUM, GRAPHITES...).
La dentition est souvent retardée et à l'origine de troubles digestifs avec température, abattement, sueurs chaudes, dont BELLADONA est le remède principal.
L'enfant se développe harmonieusement si les conditions de vie sont favorables, tout en exprimant les tendances de son biotype: enfant petit mais costaud, trapu et résistant, calme et lent, travailleur et persévérant dans l'effort. Les principales menaces dépendent des erreurs diététiques (suralimentation déséquilibrée, sédentarité) et des facteurs climatiques (sensibilité au froid humide qui provoquent de nombreux problèmes O.R.L., aggravés par les effets iatrogènes des médicaments chimiques et des vaccinations intempestives). L'enfant devient alors irritable, paresseux, apathique, réfractaire aux efforts scolaires (parfois le véritable cancre réfugié au fond de la classe près du radiateur!). D'où un certain déphasage par rapport aux autres élèves, ce qui entraîne caprices, colères, sentiment d'exclusion, repliement sur soi.
3/ LE MEDICAMENT "CALCAREA CARBONICA":
La première pathogénésie a été réalisée par HAHNEMANN avec un carbonate de calcium impur mais "vivant", celui de la couche moyenne de l'écaille d'huître (d'où l'autre nom de CALCAREA OSTREICA).
Plusieurs circonstances peuvent être à l'origine de l'indication de CALCAREA CARBONICA: les carences d'apport, c'est-à-dire des erreurs diététiques volontaires (régimes aberrants) ou involontaires (sous-alimentation) et les défauts d'absorption intestinale, souvent par troubles digestifs (dyspepsie flatulente). Les défauts d'assimilation entraînent de nombreux troubles: retard de l'ossification, dysminéralisations dentaires, lenteur et engorgement lympho-ganglionnaire (donnant le "type lymphatique fréquemment évoqué dans les ouvrages d'homéopathie).
Le calcium non assimilé et en excès peut provoquer des troubles toxiques: hypertrophie et indurations des ganglions et des glandes (tendance à l'hypothyroïdie), ralentissement métabolique, dépression nerveuse avec irritabilité et insomnie, augmentation de la coagulation sanguine, d'où en clinique la tendance à l'obésité, la frilosité par diminution des oxydations, l'anémie, les dilatations veineuses (varices), le ralentissement respiratoire avec acidose réactionnelle (sueurs acides, acidité digestive qui entraîne un désir d'aliments indigestes pour "tamponner" - désir de craie - fermentations intestinales...), les troubles osseux (dont les exostoses, les épaississements, les calcifications...)....
CALCAREA CARBONICA chez son dentiste:
Comme cela a été dit à propos de CALCAREA PHOSPHORICA et les troubles de sa dentition, le dentiste est rarement consulté en cette occasion. Pourtant, la dentition du petit CALCAREA CARBONICA est sujette à des troubles fréquents. Elle est souvent retardée, comme la fermeture des fontanelles, la marche, la parole, l'apprentissage de la propreté. De nombreux médicaments homéopathiques permettent le traitement des différents troubles: BELLADONA (température, abattement, face rouge avec sueurs chaudes, diarrhée...), CHAMOMILLA (nervosité, caprices, besoin d'être bercé ou pris dans les bras, une joue rouge et chaude, l'autre pâle et froide, diarrhée avec selles vertes...), CINA (verminose intestinale avec nervosité), PODOPHYLLUM (diarrhée profuse, indolore, aqueuse, fétide, en jets éclaboussants...).
Si les conditions de vie sont favorables, l'enfant CALCAREA CARBONICA ne fréquente pas le cabinet dentaire: pas de carie, dents solides bien implantées. La minéralisation des dents est beaucoup moins menacée que celle des deux autres CALCAREA. D'abord parce que le carbonate de calcium est présent en moindres quantités dans les tissus dentaires, ensuite parce que l'enfant CALCAREA CARBONICA ne réagit qu'exceptionnellement sur le mode tuberculinique, il a donc moins besoin de minéraux pour les autres tâches métaboliques.
Mais des conditions de vie défavorables peuvent retentir sur la minéralisation des dents: carences et rachitisme, toxicité du calcium en excès. Si cet enfant a une tendance à l'embonpoint et à l'obésité, il peut maigrir dans certaines circonstances et alors la minéralisation des dents est menacée, avec une tendance aux caries des collets coronaires, inexpliquée pour l'instant mais sans doute en raison de perturbations des immunoglobulines salivaires.
Dès le plus jeune âge, l'association de dilutions différentes permet une action prophylactique, puis curative le cas échéant: CALCAREA CARBONICA 3X ou 6X trituration (deux mesures à sec sur la langue avant chaque repas) et CALCAREA CARBONICA 7, 9 ou 15 CH, trois granules une à deux fois par semaine, le tout par périodes.
AUTRES MEDICAMENTS DE CARIE DENTAIRE
La liste du Répertoire de Kent est assez longue. Aussi devons-nous nous limiter aux médicaments les plus fréquemment rencontrés en pratique quotidienne.
SILICEA:
La silice est l'un des constituants de la matière vivante qui donne, aux tissus dans lesquels elle est présente leur dureté et leur résistance. C'est le cas de l'émail et surtout de la dentine, riche en silicate de calcium, sans oublier l'os alvéolaire. Un autre trait caractéristique de cette substance = son action très lente, chronique, que l'on retrouve aussi bien du côté expérimental, clinique que thérapeutique. Côté expérimental parce que les pathogénésies n'ont pu être réalisées que chez des sujets déjà sensibilisés (travailleurs de la silice, malades atteintes de silicose). Côté clinique par la lenteur et la chronicité des troubles comme l'amaigrissement ou notamment la suppuration. Un patient qui fait un abcès aigu ou qui maigrit rapidement ne peut recevoir SILICEA car il n'est pas indiqué. Enfin, côté thérapeutique, SILICEA doit être prescrit longtemps, parfois très longtemps. On ne peut espérer, sauf quelques rares exceptions, un résultat immédiat. Et là se pose un autre problème = celui du choix judicieux de ce médicament. Car on peut attendre longtemps un résultat que l'on sait lent, mais qui ne viendra pas si le médicament n'est pas indiqué et laisser pendant ce temps les troubles perdurer.
Pour synthétiser en quelques propositions l'action de SILICEA, il fait retenir les mots suivants = troubles de l'assimilation avec amaigrissement progressif et rachitisme, tendance à la chronicité des troubles dont les suppurations, les inflammations lympho-ganglionnaires, la frilosité importante avec grande sensibilité au froid qui est à la fois une circonstance étiologique et une modalité d'aggravation. Sur cet ensemble, on note une grande sensibilité nerveuse avec une faiblesse irritable et un manque de réaction aux agressions mentales ou physiques.
Pour ce qui concerne la carie dentaire, on peut décrire deux aspects du problème = celui du rachitisme chez le jeune enfant avec les séquelles irréversibles qui explique les troubles de la croissance (enfant chétif, maigre, aux membres grêles, hypertrophie des bosses frontales, grands yeux vifs et brillants, retards du développement staturo-pondéral, adénopathies multiples, épiphysites de croissance, déformations osseuses, etc… et les caries précoces peu après l'éruption surtout par défaut de l'émail - Calcarea fluorica, Fluoric acid., Hepar sulfur, Kreosotum, Staphysagria…). Photo ci-contre du Dr Jouanny
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
NATRUM MURIATICUM:
Ce qui explique la pathogénésie étendue de ce médicament en somme commun, le sel marin, c'est que le chlorure de sodium joue un rôle fondamental dans les échanges intercellulaires par le biais de la pression osmotique. L'expérience montre que lorsqu'il existe une perturbation de son métabolisme, c'est dans le sens de la déshydratation qu'il se manifeste, ce qui est le contraire du sulfate de sodium qui donne une rétention et une imbibition hydrique des espaces péricellulaires.
L'expérience clinique montre que les sujets "bons répondeurs" de NATRUM MURIATICUM sont des jeunes longilignes et qu'ils ont une tendance aux caries d'évolution rapide, touchant électivement la dentine, donc caries globales commençant le plus souvent par les faces proximales. Ce que l'on constate souvent au niveau des incisives supérieures ou inférieures. De plus, NATRUM MURIATICUM du fait de son rôle métabolique sur la pression osmotique intervient dans les échanges de minéraux entre les cellules, ce qui explique sa place éminente parmi les médicaments du mode tuberculinique.
Si l'on a la possibilité de suivre un enfant sur une période assez longue, plusieurs signes clinique doivent alerter le praticien, car ils annoncent l'indication de NATRUM MURIATICUM, qu'il faut donner le plus tôt possible afin d'éviter les conséquences inscrites dans sa matière médicale, dont les caries dentaires:
C'est un enfant qui a tendance à maigrir au moindre problème (de haut en bas), alors qu'il est déjà maigre habituellement.
C'est un enfant épuisé, le plus souvent par un surmenage intellectuel, il devient pâle (tendance anémique), a besoin de repos.
C'est un enfant assoiffé et qui mange plus de sel que d'habitude = c'est le signe d'une déshydratation qui s'amorce, la soif et le besoin de sel étant ici des moyens de lutte de l'organisme. Un signe objectif caractéristique = les lèvres sèches et gercées avec la fissure médiane.
Quelles sont les circonstances étiologiques qui expliquent l'indication de NATRUM MURIATICUM ?
Il y en a quelques unes que l'on peut parfois éviter:
Les carences alimentaires en minéraux
Les excès d'aliments salés ou acides (jus de fruits industriels par exemple = l'acidité du tube digestif interdit l'absorption des minéraux).
D'autres sont parfois difficiles à maîtriser:
Le surmenage intellectuel = l'enfant et ses parents n'ont pas toujours la maîtrise du rythme scolaire. Il faut donc aménager des temps de repos.
Les convalescences prolongées et épuisantes, surtout s'il y a eu des pertes de liquides organiques (selles abondantes, sueurs profuses, hémorragies... - CHINA).
Les chagrins répétés = ces sujets sont hypersensibles sur le plan psychique et intériorisent à l'excès leurs déceptions, se réfugient dans l'isolement et le replis sur soi.
Les signes cliniques de la déshydratation:
La polyurie = besoins fréquents, urines abondantes,
La sécheresse des muqueuses (BRYONIA = complémentaire fréquent) = sécheresse buccale, lèvres craquelées et fendillées, sécheresse des muqueuses respiratoires (avec rhumes, coryzas, asthme…), des muqueuses intestinales (constipation opiniâtre avec scyballes = BRYONIA encore).
La soif inhabituelle et le désir de sel.
La langue "en carte de géographie", le plus souvent asymptomatique.
La peau sèche, fréquence de l'herpès labial….
Les signes cliniques de la déminéralisation:
La céphalée des écoliers = battante, aggravée dans une pièce chaude et suivant la courbe solaire.
La maladresse par faiblesse nerveuse et déminéralisation musculaire.
Diverses douleurs dont le point de côté au moindre effort..
Les troubles oculaires de l'accommodation.
Les troubles du sommeil = cauchemars (voleurs), somnambulisme (SILICEA).
Certains troubles osseux = l'enfant se tient mal, a besoin de s'adosser, etc..;
Et surtout l'amaigrissement au cours du moindre problème.
Une fois encore, il est utile de rappeler la collaboration du médecin et du chirurgien-dentiste. Ce dernier assurera les soins préventifs habituels = visites régulières, scellements des puits et sillons, etc… Et surtout, il faut prescrire NATRUM MURIATICUM le plus souvent en 7 CH deux à trois fois par jour en l'attente de la visite du médecin.
commentaire 2
Commentaire 1
Docteur Alain HORVILLEUR
oOo
Voici deux médicaments indiqués dans les caries importantes apparaissant peu après l'éruption des dents, qui peuvent être des médicaments de mélanodontie.
STAPHYSAGRIA:
Ce médicament est toujours cité en première place dès lors que l'on parle de frustrations, de chagrins ou d'indignations intériorisés. HAHNEMANN a réalisé la pathogénésie en 1819 avec dix collaborateurs. D. DEMARQUE qui donne cette précision, affirme "qu'HAHNEMANN ne parle pas de la relation entre ces nombreuses manifestations morbides et une étiologie (sic) d'ordre exclusivement psychique. Il n'insiste pas sur les symptômes d'ordre sexuel. Son élève JAHR, en 1834, dans un livre recommandé par Hahnemann dans la sixième édition de l'Organon, indique à la fin de son étude sur les signes essentiels de Staphysagria: "suite fâcheuse de l'onanisme", "mauvaise suite de chagrin, de souci, de chagrin avec indignation". Il ne dit pas que cette correspondance étiologique soit une condition de l'efficacité du médicament".
Personnellement, nous sommes toujours étonnés de ces remarques critiques de D. DEMARQUE qu'il dispense à propos de nombreux médicaments. Il affirme qu'HAHNEMANN ne parle pas du contexte psychogène. L'explication est pourtant évidente = lorsque l'on fait une pathogénésie, elle ne peut révéler que des signes ou symptômes engendrés par la prise de la substance, dépendant essentiellement de la toxicité du produit. Tout le reste et notamment les circonstances étiologiques découle de la pratique quotidienne, et si tous les praticiens insistent sur le contexte psychogène, c'est parce qu'ils l'ont constaté en clinique. Observations maintes fois constatées par plusieurs générations de praticiens. C'est la troisième source de la matière médicale. Si pour faire plaisir à D. DEMARQUE on se limitait aux seuls symptômes observés par HAHNEMANN ou par d'autres au moment des pathogénésies, il serait impossible de proposer un cours sur la carie dentaire car elle a été "ajoutée" bien longtemps après les pathogénésies parce qu'elle a été observée par les praticiens après des mois ou des années de pratique de ce médicament et des autres.
Pour revenir à STAPHYSAGRIA et son indication dans la carie dentaire, il faut préciser que ce médicament correspond à deux types de caries:
La carie globale, importante, délabrante, type mélanodontie, qui détruit les dents peu après leur éruption et que l'on voit évidemment chez l'enfant.
La carie plus limitée, mais d'évolution très lente, laissant le temps à la pulpe d'élaborer une dentine réactionnelle noirâtre et très dure, carie que l'on observe chez des patients ayant un contexte psychogène de frustration, le plus souvent chez des adultes, mais parfois chez des enfants.
La carie globale et délabrante:
On la voit chez un enfant que l'on appelait autrefois "scrofuleux", c'est-à-dire un enfant déminéralisé au sens homéopathique, maigre, malingre, irritable, toujours de mauvaise humeur, capricieux et insatisfait, atteint d'adénites indurées, d'hypertrophie des amygdales, d'éruptions cutanées torpides, récidivantes, croûteuses, suintantes, prurigineuses, ayant souvent une verminose intestinale. Cet enfant sera porté précocement à l'onanisme et dans ce cas, il a des cernes autour des yeux et des douleurs abdominales.
STAPHYSAGRIA est l'un des médicaments de troubles résultant de la mise en œuvre simultanée de deux modes réactionnels = le mode tuberculinique et le mode luétique. Aussi ne faut-il pas s'étonner lorsque l'on a pris l'observation et que l'on cherche le remède correspondant, on puisse hésiter entre d'une part NATRUM MURIATICUM et/ou SILICEA et d'autre part MERCURIUS SOLUBILIS, PHYTOLACCA ou LUESINUM. Notons en passant que dans des cas aussi embrouillés, l'ordinateur rend de grands services.
La carie avec dentine réactionnelle dure:
Elle se voit le plus souvent chez des adultes. La carie en elle-même n'a rien de caractéristique, sinon que la perte de substance peut être importante, mais il n'y a pas ou peu de réactions pulpaires du fait de la lenteur, de la chronicité, permettant une réparation pulpaire avec cette dentine noirâtre ou brune, très dure. Chez ces patients, le contexte de frustration est la clef de la somatisation: indignations refoulées, humiliations, frustrations souvent d'ordre sexuel, etc… Il est évident que ces patients particulièrement introvertis ne se livrent pas facilement, surtout à un dentiste car ils n'ont pas conscience du lien entre leurs caries et leurs problèmes psychologiques. Il faut faire montre de tact et de psychologie, en évitant soigneusement d'aborder ces problèmes de front, d'autant plus que de nombreux troubles à différents niveaux permettent la mise en évidence de l'indication de ce médicament.
KREOSOTUM:
De "kreas" la viande et "oton" je conserve, la créosote de hêtre était utilisée autrefois pour fumer les viandes et les poissons qui étaient consommés par les équipages marins. Or o a vite constaté que l'alimentation prolongée et excessive de ces aliments fumés provoquait des caries dentaires importantes, une stomatite ulcéreuse qui ressemble au scorbut, une fétidité de l'haleine et aboutissait à un état de dénutrition cacochyme.
L'ensemble évoque le mode tuberculinique par similitude avec la dénutrition et la cachexie tuberculeuses.
KREOSOTUM peut se voir indiqué chez des enfants malingres, grandissant trop vite, maigrissant rapidement au moindre problème, ayant un aspect vieillot, plus âgé que leur âge réel, avec une face pâle, les yeux cernés, une blépharite chronique, une perlèche. Enfants frileux, grognons, têtus, jamais satisfaits, les problèmes commencent dès la dentition qui accentue le comportement irritable, provoque une diarrhée avec irritation de la région périnéale et génitale.
Ou bien on peut voir ce médicament à n'importe quel âge et tout commence par une gingivite ulcéreuse, avec une gencive enflée, spongieuse, rouge bleuâtre sombre, très douloureuse, saignant abondamment. La chronicité entraîne des caries dentaires importantes, les dents deviennent noires, s'effritent, l'haleine est très fétide et une maladie parodontale entraîne rapidement des pertes d'organes dentaires. Le tout se produit le plus souvent dans un contexte digestif avec des brûlures à tous les niveaux.
Chez la femme surtout, on trouve de nombreux troubles génitaux et urinaires = femmes maigres, faibles, souvent excitées sur le plan sexuel (comme STAPHYSAGRIA), règles fréquentes, abondantes, fétides, irritantes, intermittentes, précédées de céphalées, avec prurit vulvaire, diminution de l'ouie. Ou encore = leucorrhée acide, fétide, irritante, brûlante.
Chez tous les malades, on trouve les sensations de brûlure et une nette tendance à l'hémorragie passive, en nappe, de sang noirâtre, décomposé, coagulant avec facilité, fétide.
Il n'est certes pas facile de prévenir les troubles notamment dentaires car il s'agit surtout d'un médicament d'action lésionnel, qui ne s'annonce pas aisément par des signes prémonitoires. Peut-être qu'un praticien averti pourra le reconnaître dès les troubles de la dentition chez un nourrisson dyspeptique et "hurleur", avec des troubles digestifs, un abdomen distendu par les gaz, un érythème fessier, etc…
Un facteur d'appréciation = la prématurité. Le Répertoire de KENT précise pour les caries chez les prématurés = Calcarea carbonica, Calcarea fluorica, Coffea (!), Fluoric acid., KREOSOTUM, STAPHYSAGRIA
Dans ces deux cas, la prévention n'est plus d'actualité à l'évidence !
C'est justement pour éviter d'en arriver à ce stade que la prévention précoce doit être proposée, à condition de savoir deviner le risque potentiel important qui pèse sur ces sujets, aussi bien Natrum muriaticum que Kreosotum, plus quelques autres médicaments...