APPORT DE L'HOMEOPATHIE
AU TRAITEMENT DES STOMATODYNIES ET GLOSSODYNIES
Les stomatodynies ou encore les glossodynies sont des « souffrances » ressenties dans la bouche ou au niveau de la langue, sans que ces termes n'en précisent la nature ou la cause. Depuis une vingtaine d'années, il semble que ces affections douloureuses soient de plus en plus fréquentes, ce qui embarrasse à l'évidence le praticien "classique" et traduisent une sorte de mal vivre. Durant de nombreuses années, on parlait essentiellement de glossodynies, car la localisation linguale est de loin la plus très fréquente. Mais d'autres localisations, comme la gencive, les lèvres, le palais, voire des dents (le plus souvent saines), justifient le terme plus générique de stomatodynies. On trouve quelquefois le terme de stomatopyrosis, mais ce mot n’exprime qu’une réalité limitée, la sensation de brûlure est certes très fréquente, mais elle n’est pas exclusive.
Le diagnostic de glossodynie sera évoqué lorsque plusieurs éléments sont réunis chez le même malade:
D'abord un contexte dépressif, plus ou moins important, parfois masqué par le comportement du patient, mais indubitable.
L'absence d'une cause locale expliquant la douleur: ce qui suppose que toutes les investigations habituelles ont été conduites convenablement.
Il s'agit donc d'une affection qu'il convient de classer logiquement parmi les maladies psycho-somatiques, même si l'expérience montre qu'il faut bien se garder de le dire aux malades. L'histoire de ces malades est à peu près la même. Le plus souvent, à la suite de soins dentaires banals, ou après une avulsion, ou encore après la pose d'une prothèse, ils ont ressenti une douleur localisée, d'abord épisodique, puis de plus en plus fréquente. Ils interprètent cette douleur comme une conséquence des derniers soins et consultent leur dentiste, qui reste perplexe par l'absence d'une lésion évidente, et qui souvent a le tort de minimiser ce problème en affirmant que "ça passera tout seul", "que c'est psychique". Et comme il faut bien prescrire quelque chose, on utilise successivement divers médicaments: bains de bouche, antalgiques, anti-inflammatoires, corticothérapie locale, etc... Or, comme il s'agit de malades dépressifs, facilement anxieux, donc "en attente d'une réponse", ils ressentent ces échecs thérapeutiques comme la certitude d'une maladie plus grave et consultent plusieurs praticiens. La répétition des échecs malgré la diversité des traitements renforce leur conviction et à la longue apparaît une véritable cancérophobie, elle-même net facteur d'aggravation.
Le "portrait-type" de ces malades correspond le plus souvent à des adultes d'âge mûr, ou à des vieillards, avec une plus grande fréquence chez les femmes, après leur ménopause. Tous ont en commun un contexte dépressif très net, expliqué par les avatars de la vie et notamment par un deuil récent du conjoint, ou d'un parent proche, ou des soucis financiers ou des difficultés professionnelles (chômage, retraite anticipée) ou familiales (veuvage, séparation...), etc... Le cas le plus fréquent est celui d'une femme d'âge mûr, veuve depuis quelques semaines ou quelques mois, qui se retrouve seule avec son chagrin, ses angoisses pour l'avenir, avec peur de la solitude, notamment lorsque le soir arrive.
La douleur est très variable d'un patient à un autre: sensation de brûlure très souvent, ou de cuisson (stomatopyrosis), de plaie à vif, ou de picotements, de fourmillements, de coupures, ou de gonflement, d'induration, de morsure. L'intensité est très difficile à apprécier: au début, la douleur est très discrète, mais sa persistance incite à la consultation. Ce n'est qu'ensuite, et surtout après les échecs thérapeutiques, que le patient somatise davantage, parvenant à une véritable fixation phobique et obsédante. L'horaire est très variable, mais il y a une véritable aggravation crépusculaire, surtout chez les personnes vivant seules, avec, et c'est un point important, disparition quasi-totale durant le sommeil, sauf exception, notamment chez des insomniaques. Les symptômes concomitants sont également très variables d'un sujet à un autre: sécheresse buccale ou hypersalivation, parfois apparition d'une salive épaisse, dysgueusies, larmoiement, moiteur des extrémités. Là se pose le problème du diagnostic différentiel avec un syndrome de Gougerot-Sjögren, très fréquent chez les mêmes malades ou encore celui des hyposialies d'origine médicamenteuse (antidépresseurs, somnifères...).
La consultation homéopathique lors d'une stomatodynie:
La consultation dans ce cas précis n'est pas foncièrement différente de celle de toute autre affection. Mais le patient est différent dans la mesure où la dépression dominant, l'attente est plus exigeante. Ce patient, dans l'immense majorité des cas, a déjà consulté plusieurs praticiens et il a le sentiment "qu'on ne le comprend pas, qu'on ne l'écoute pas, qu'on le traite de fou ou de malade imaginaire". Le praticien homéopathe sait écouter, du moins en principe. D'ailleurs certains médisants attribuent les succès thérapeutiques de l'homéopathie justement à la qualité d'écoute. Comme si cela suffisait !!! Et pourquoi eux-mêmes n'écoutent-ils pas leurs patients ? Combien de fois entendons-nous, lorsque le patient exprime un signe curieux, négligé par les praticiens précédents: "Mais je l'ai dit au Docteur, il m'a dit que cela n'avait aucun intérêt!!".
Bien que les signes de dépression dominent, le chirurgien-dentiste doit bien se garder de les aborder en premier lieu. Il faut d'abord, et c'est très important, commencer à examiner la bouche, à la recherche d'une cause éventuelle mais réelle jusque-là non décelée. Puis il faut noter tout ce que ressent le malade, notamment les sensations, les signes originaux, les modalités, tout cet ensemble de symptômes ou de signes trop souvent négligés par les classiques, dans la mesure où leur connaissance ne guide pas la thérapeutique. Alors que les homéopathes savent combien ils sont précieux puisqu'ils caractérisent, et donc valorisent, l'individualisation du remède semblable. Ensuite, il reste nécessaire de rechercher les signes et symptômes généraux avec leurs modalités, dont climatiques. Enfin, après cette longue période, le patient a compris qu'enfin quelqu'un s'intéresse vraiment à leur cas. Ils sont alors en confiance et on peut alors aborder les signes psychiques et les raisons de leur dépression.
Le contexte psychique précédant la douleur est très important:
Voici deux cas schématisés, mais correspondant à la réalité.
Premier tableau:
Voici une femme d'une soixantaine d'années, veuve depuis deux ans = décès du conjoint d'un cancer. Avant ce deuil, cette femme présentait déjà quelques troubles divers: kyste de l'ovaire gauche, fibrome utérin, fissures et polypes anaux, troubles digestifs à type de ballonnement, de constipation chronique avec selles dures et sèches, etc... Tout cela traité normalement. Quelques semaines après le décès de son mari, elle a ressenti une vague douleur brûlante au niveau de la langue. D'abord au niveau d'une dent de sagesse enlevée deux ans plus tôt, puis à la pointe de la langue, avec une sensation que des papilles sont enflammées. Elle a consulté son dentiste, qui n'a rien trouvé de précis et lui a prescrit un bain de bouche antifongique, à tout hasard. Et puis cette douleur, vague au début, est devenue plus précise, revient souvent et cela l'inquiète, d'autant plus que tous les médicaments n'y ont rien changé. Et alors une idée s'insinue dans ses pensées, au point de devenir obsessionnel: et s'il s'agissait, comme pour son mari, d'un cancer qu'on ne peut encore diagnostiquer ? L'angoisse s'installe, le mal empire.
Pour un praticien homéopathe, il est évident que le remède est ici THUYA, dont plusieurs signes existaient déjà auparavant. Le deuil a été un élément étiologique supplémentaire à l'origine de la somatisation la plus récente. La persistance de la douleur, son aggravation même, les échecs thérapeutiques malgré la qualité des praticiens consultés, tout cela explique la cancérophobie et les idées fixes qui aggravent la dépression et l'angoisse. Dans ce cas précis, THUYA est LE remède semblable, sa matière médicale réunit tous les signes et symptômes de la malade, aussi sur le plan psychique, que général ou local. Il est prescrit seul, en moyenne dilution.
Deuxième tableau:
Encore une femme d'environ soixante ans, grande, mince, qui vient consulter pour une douleur brûlante au niveau de la langue, comme une plaie brûlante, avec sensation de sécheresse de la bouche malgré une salive abondante, gingivorragies au moindre contact, perte du goût des aliments, goût salé fréquent. Par ailleurs, cette femme est très sensible au froid, s'enrhume facilement par le moindre froid bien qu'elle ne supporte pas la chaleur confinée. On note une tendance à la sécheresse des muqueuses, notamment des lèvres qui sont fissurées, une constipation chronique sans besoins, avec des selles sèches. Elle se dit facilement fatiguée, notamment le matin vers 10 h. Plutôt triste, aimant et recherchant la solitude, ne désirant pas être dérangée lorsqu'elle est seule, irritable lorsqu'on cherche à la consoler. Les premières manifestations de la douleur remontent à environ deux ans, quelques semaines après qu'elle eut assisté à un accident de la route, qui l'a profondément choquée: sur le moment, sensation de défaillance, constriction de l'œsophage, palpitations, angoisse.
Dans un tel cas, lui aussi schématisé, deux remèdes se singularisent:
D'abord = IGNATIA sur la notion de "suites de frayeur" avec les signes décrits. Mais ce remède n'a pas les signes buccaux de cette patiente. Il s'agit là d'un remède de neutralisation étiologique, qui est donné en 9 CH, 15 CH, 30 CH, une dose à 24 heures d'intervalle. Puis NATRUM MURIATICUM qui correspond aux autres signes: psychiques, généraux et buccaux de la patiente. C'est son remède de fond que l'on donne en 15 CH, une fois par semaine jusqu'à amélioration, quelques jours après la dernière prise d'IGNATIA.
Traitement classique de la stomatodynie:
Il s'agit essentiellement de médicaments anxiolytiques, associés à une psychothérapie et à des médicaments d'action locale (bains de bouche, produits anesthésiants ou à visée immunitaire locale, etc...). Ces traitements sont rarement satisfaisants, car ils n'empêchent pas la récidive. De plus, certains anxiolytiques entraînent une hyposialie iatrogène qui n'arrange rien.
Le traitement homéopathique de la stomatodynie:
1/ La "neutralisation étiologique":
Selon les écoles homéopathiques, les circonstances étiologiques sont au sommet de la hiérarchisation qualitative des signes et symptômes. Mais, une circonstance étiologique ne sera retenue qu'à condition qu'elle soit retrouvée d'une manière certaine chez le patient. Faute de quoi, la répertorisation pourrait s'orienter vers une impasse.
Parmi les circonstances étiologiques fréquemment impliquées dans l'apparition d'une stomatodynie, voici les principales indications données dans le Répertoire de Kent, traduction G. BROUSSALIAN.
Maladies suite de chagrins: AURUM METALLICUM, CAUSTICUM, COCCULUS, IGNATIA, LACHESIS, NATRUM MURIATICUM, PHOSPHORIC ACID., STAPHYSAGRIA. Au degré moyen = APIS, CALCAREA PHOSPHORICA, COLOCYNTHIS, GELSEMIUM, GRAPHITES, HYOSCYAMUS, NUX VOMICA, PLATINA, PULSATILLA.
Maladies suite de colères avec chagrins silencieux: IGNATIA, LYCOPODIUM, STAPHYSAGRIA - puis au degré moyen = COCCULUS, COLOCYNTHIS, NATRUM MURIATICUM, PHOSPHORIC ACID.
Maladies suite de mauvaises nouvelles: CALCAREA CARBONICA, GELSEMIUM - puis au second degré = APIS, IGNATIA, MEDORRHINUM, NATRUM MURIATICUM, PALLADIUM, SULFUR.
Anxiété au sujet de sa santé: NITRI ACID. puis ARGENTUM NITRICUM, CALCAREA CARBONICA, PHOSPHORUS, SEPIA.
Cancérophobie: (selon H. VOISIN = "Thérapeutique et répertoire cliniques du praticien" - Maloine et LHF, 1978) = THUYA, puis VERATRUM ALBUM.
2/ Les 12 principaux médicaments:
Selon notre étude et notre pratique personnelles, douze médicaments sont fréquemment indiqués dans le traitement des stomatodynies ou des glossodynies. Bien sûr, ils ne sont pas les seuls. Comme c'est hélas souvent le cas en homéopathie. Seule une répertorisation minutieuse permet l'individualisation du simillimum (répertorisation accélérée aujourd'hui grâce à l'informatique, à condition que le programme soit convenablement établi). Voici ces douze médicaments par ordre alphabétique.
ARSENICUM ALBUM
Chacun connaît le sujet ARSENICUM ALBUM qui arrive toujours à l'heure au rendez-vous, dans une tenue irréprochable et qui répond avec précision aux questions. Ce qui traduit déjà un trait de son caractère, comme la minutie, la méticulosité frisant à la maniaquerie (une place pour chaque chose, chaque chose à sa place, et gare si l'on ne respecte pas ce rangement!). Agitation et angoisse caractérisent le comportement: l'anxiété crée l'agitation, le patient ne peut rester au calme, immobile, doit remuer, se déplacer. Dans le cas d'une stomatodynie, affection banale, il ne faut pas s'attendre à retrouver les signes habituellement décrits dans les livres, comme la prostration, la peur d'une mort prochaine. Certes, le patient exprime son anxiété par une multitude de signes, comme le fait de remuer, de poser mille questions sur sa douleur, son pronostic avec la conviction qu'il ne guérira pas, par sa peur de la solitude, de l'obscurité, d'être plus malade qu'il ne l'est, par le doute sur l'efficacité des traitements, etc... Malade à l'évidence hypocondriaque, facilement découragé par la persistance de sa douleur et les échecs thérapeutiques déjà essuyés, facilement vindicatif et rancunier, voire méchant et haineux.
La douleur est de type brûlure, améliorée par les boissons chaudes, aggravée par le froid local, notamment au niveau de la langue (sensation qu'elle a été brûlée). Par ailleurs, remède d'aphtose buccale périodique, ou d'ulcérations ou de vésicules brûlantes n'importe où dans la bouche. L'aggravation au milieu de la nuit n'est pas évidente pour la glossodynie, dans la mesure où il s'agit d'une lésion purement psychosomatique, l'angoisse cédant pendant le sommeil. Mais, elle reste possible. Ces troubles buccaux, outre le contexte dépressif, s'inscrivent dans un ensemble général réunissant une certaine asthénie, une frilosité avec besoin d'air frais, alternances de troubles cutanés (eczéma sec et pruriant) et de troubles internes (asthme, cystites...).
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
ARGENTUM NITRICUM
L’anxiété et la tendance dépressive de ce sujet, multiphobique (il a peur notamment de ses propres réactions ou impulsions), comme "décalé" dans ses réactions et son adaptation vis-à-vis du rythme de la vie moderne, trop rapide pour lui, et donc source de stress, expliquent parfaitement le risque potentiel de stomatodynies, entre d’autres troubles somatisés. Lui aussi craint d'être atteint d'une maladie grave, voire incurable, ce qui accroît son anxiété et son agitation. La notion du temps qui passe lui échappe, il arrive en avance à son rendez-vous par crainte d'être en retard, et après quelques minutes d'attente s'imagine être arrivé depuis une heure. Maladroit, précipité, il fait tout avec hâte et est agacé par la moindre contrariété.
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Dans ce contexte de troubles névrotiques liés aux stress de la vie moderne (conditions de travail et de transports, crainte de l'avenir, incertitudes et frustrations de tous ordres), il est facile de comprendre que la persistance d'une douleur localisée, banale en elle-même, puisse être ressentie comme la manifestation d'une maladie plus grave que personne ne reconnaît. La glossodynie est ici de type sensation de brûlure, avec langue sèche, quelques papilles irritées et enflammées, notamment au bout de la langue. La gencive est souvent enflammée, avec une tendance aux ulcérations, avec halitose et salivation visqueuse. Le patient peut également ressentir de vagues douleurs au niveau d'une ou de plusieurs dents, saines le plus souvent (mais lorsqu'il y a plusieurs dents déjà traitées ou couronnées se pose le problème de la mise en évidence d'une cause dentaire, ce qui est une vraie difficulté parfois). La présence de quelques signes généraux comme l'amaigrissement, l'aggravation générale par la chaleur, certains troubles digestifs comme le ballonnement, le pyrosis, le désir de sucreries, etc..., renforce l'indication de ce médicament qui sera prescrit dans ce cas en haute dilution, 15 CH par exemple une à deux fois par semaine jusqu'à amélioration.
CALCAREA CARBONICA
Le type sensible de ce médicament est bien connu: sujet le plus souvent gras, voire obèse, frileux, lent ou ralenti, prédisposé ou déjà atteint de maladies de la nutrition (goutte, lithiase, rhumatisme, diabète, hypercholestérolémie, hyperlipidémie, hypertriglycéridémie, hypertension artérielle...). Lorsqu'il était en bonne santé, ce sujet était calme, placide, lent mais régulier dans toute activité. Depuis qu'il est malade, il est devenu paresseux, indolent, apathique, mélancolique et surtout particulièrement anxieux et multiphobique. La faiblesse domine aussi bien sur le plan physique que psychique: horreur et aggravation par l'effort mental. Facilement contrarié, les moindres soucis de la vie quotidienne sont très mal ressentis, avec angoisse, peurs irraisonnées, tendance dépressive. Les mauvaises nouvelles, ou celles qu'il ressent comme telles, précipitent sa déprime, avec une angoisse progressive pour sa santé. Les conditions psychiques de la stomatodynies sont alors réunies.
Un signe fréquent apparaît: le patient éprouve d’abord une sensation d'acidité dans la bouche, que rien n'explique, puis une brûlure siégeant en différents endroits de la bouche, pire lors de la mastication. Les dents deviennent sensibles et douloureuses par une boisson froide. La gencive devient enflammée, saigne au moindre contact, et comme ce sujet tend à négliger son hygiène bucco-dentaire, cela n'arrange rien, car à cet âge, les lésions parodontales existent souvent, qui exigent une hygiène rigoureuse. L'acidité (bouche, tube digestif dans tous ses secteurs), l'aggravation au froid, les sueurs partielles et souvent d'odeur aigre, l'aversion pour la viande et pour le lait, le désir de sucreries, d'oeufs et d'aliments indigestes constituent autant de signes d’appel. CALCAREA CARBONICA est donné en moyenne dilution, 7 CH une à trois fois par semaine, pour commencer le traitement, surtout s’il y a une constipation en avertissant le patient qu'il faudra un peu de temps pour obtenir un résultat, temps que l'on pourra occuper à effectuer quelques soins dentaires pour remise en état de la denture.
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
CAUSTICUM
Remède important du mode réactionnel sycotique dans sa phase scléreuse, fréquente chez des adultes mûrs, le sujet CAUSTICUM est souvent un rhumatisant aux articulations enraidies et douloureuses, notamment par temps froid et sec. Il a souvent des manifestations neurologiques à type de parésie ou de paralysie (a frigore), comme souvent une tendance à se mordre la langue au cours de la phonation ou de la mastication. Non seulement CAUSTICUM est déprimé, mais il est pessimiste pour sa propre santé ou pour celle de ses proches. Son angoisse et sa dépression sont très nettement engendrées et aggravées par un deuil, un chagrin. Il vit alors dans l'angoisse d'un malheur proche, d'une maladie grave qui le guette, il a peur de la nuit, de l'obscurité, il attend de ses proches de la sympathie et de la consolation. Voilà donc un climat psychique propice à la somatisation qui exprime son angoisse, notamment chez une personne âgée obligée à une vie solitaire du fait du décès du conjoint et en même temps qui lui permet de demander de l'aide.
La stomatodynie exprime localement les sensations que la Matière médicale décrit à n'importe quel endroit: sensation d'écorchure, de plaie à vif, de brûlure, d'endolorissement. Mais habituellement, le diagnostic de stomatodynie n'est pas facile à préciser car la denture présente de nombreuses causes possibles pour expliquer des douleurs: gingivite ulcéreuse, gingivorragies abondantes, poches parodontales suppurant facilement, douleurs dentaires (en aspirant de l'air, par temps sec et froid, sensation d'un coin entre les dents ou comme s'il y a avait un bout de viande entre deux dents...). Par ailleurs, CAUSTICUM étant un remède éventuel de mise en oeuvre du mode sycotique après épuisement du mode psorique, par exemple après suppression d'une élimination (cutanée souvent), la manifestation buccale peut être alors l'expression d'une métastase morbide. Si l'on peut établir la réalité d'une stomatodynie ou d'une glossodynie, il convient alors de donner CAUSTICUM en haute dilution, 15 ou 30 CH une à deux fois par semaine.
LACHESIS
Ce médicament est très souvent indiqué au cours de la ménopause climatérique et après la ménopause, du fait de sa modalité caractéristique d'amélioration par un écoulement et d'aggravation par la suppression d'un écoulement pathologique ou physiologique. Il est également un remède très important des répercussions bucco-dentaires de la ménopause, du fait des modifications endocriniennes survenant progressivement. Ainsi, LACHESIS est-il très souvent le remède de la décompensation brutale d'une maladie parodontale jusque-là plus ou moins maîtrisée. Mais il y a également les conséquences psychiques de la ménopause, qui peuvent expliquer, entre autres facteurs sans aucun doute, la stomatodynie.
D'abord, les deux phases d'excitation et de dépression, classiques pour tous toxiques, alternent dans la même journée pour LACHESIS = dépression matinale à partir de la deuxième moitié de la nuit, excitation vespérale jusqu'à la fin de la première partie de la nuit. Ainsi, on ne retrouve pas l'angoisse crépusculaire comme dans les autres médicaments. Mais au contraire une suractivité physique et mentale lorsque vient le soir. Par ailleurs, LACHESIS est orgueilleux, susceptible et jaloux, ce dernier sentiment, le plus souvent injustifié, exprime l'angoisse classique du vieillissement et de la conviction injustifiée de la perte de la féminité chez une femme ménopausée ou de la perte de la virilité pour un homme devenu inquiet. Par exemple, ne trouvant pas de cheveu coupable sur la veste de son mari, qui confirmerait ses soupçons, elle accusera facilement ce dernier de liaison avec une femme chauve!!! Car l'imagination fonctionne au "turbo": démesurée, irrationnelle, aboutissant rapidement à des hallucinations et des obsessions de diverses natures: croit qu'on lui veut du mal, qu'on cherche à l'empoisonner, voire à l'assassiner d'une manière plus brutale, ou encore qu'elle est damnée, possédée par le démon, etc... Sur le plan général, les bouffées de chaleur, l'intolérance des vêtements trop serrés (surtout au cou et à la taille), le désir d'alcool, la loquacité incohérente le soir, l'hypersensibilité sensorielle, les troubles cardio-vasculaires (ecchymoses, thermophobie, congestions et hypertension artérielle...), la latéralité gauche dominante, sont bien connus pour préciser l'indication de ce remède.
La stomatodynie s'exprime au maximum le matin, lors de la phase dépressive, dès le lever: sensation de brûlure ou de cuisson, notamment au niveau de la langue, ou encore sensation de plaie. Il faut écarter une cause locale, justifiée par l'état de la denture et des tissus parodontaux. Car LACHESIS a souvent une gingivite ulcéreuse, hémorragique, avec des poches parodontales. Ou une langue rouge, fendillée. Ou encore des aphtes. La posologie tient compte du contexte clinique, dans la stomatodynie une haute dilution est préférable: 15 ou 30 CH, une fois par semaine ou tous les quinze jours.
MERCURIUS SOLUBILIS
Comme tous les toxiques, MERCURIUS SOL. a une action diphasique: excitation avec comportement précipité (ARGENTUM NITRICUM), agité, hargneux, coléreux, puis déprimé, angoissé, découragé, paresseux, lent. C'est ici le second versant qui explique la stomatodynie. L'angoisse provient de la conviction d'un malheur éminent, avec peur de perdre la raison. La crainte de la solitude l'incite à quitter son appartement ou sa maison. Comme tous les médicaments du mode luétique, MERCURIUS SOL. est un instable.
Les conséquences bucco-dentaires de l'intoxication mercurielle sont tellement connues que MERCURIUS SOL. est trop souvent prescrit sur les seuls symptômes pathognomoniques de la gingivo-stomatite ulcéreuse, de la même manière que certains prescrivent systématiquement BORAX dans les aphtoses. Or, une prescription réellement "homéopathique" doit répondre aux critères obligatoires de la similitude. Les signes de la stomatodynie sont faciles à mettre en évidence: sensation de brûlure aggravée par les températures extrêmes, pire la nuit. Mais le problème est ici d'éliminer une cause locale car tous les tissus bucco-dentaires sont concernés par l'intoxication mercurielle, notamment la gencive avec tendance à l'inflammation, à la suppuration et à l'ulcération nécrotique, le tout avec une hypersialorrhée nauséabonde, pire la nuit. Ces signes suffisent à expliquer la douleur brûlante et donc rendent délicat la confirmation de la stomatodynie. Dans ce cas précis, il faut donner MERCURIUS SOL. en 15 CH, une fois par semaine, avec si nécessaire la possibilité d'ajouter MERCURIUS CORROSIVUS 7 CH une fois par jour lorsque la brûlure devient intolérable.
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
NATRUM MURIATICUM
Il semble que ce médicament soit l’un des principaux médicaments de stomatodynie. Contrairement à une affirmation que l'on trouve dans de nombreux livres, NATRUM MUR. n'est pas exclusivement un médicament du sujet jeune, le tuberculinique oxygénoïde si l'on tient compte des conceptions diathésiques. NATRUM MUR. est l'un des principaux médicaments indiqués dans les suites de chagrin avec dépression mentale profonde, pleurs silencieux, mélancolie, besoin de solitude. NATRUM MUR. est par excellence, comme son complémentaire dans l'aggravation = SEPIA, un remède d'introversion, de dissimulation des déceptions et de la susceptibilité exacerbée, avec aggravation par la consolation. Déprimé, morose, hypocondriaque, apathique, indifférent, solitaire, mais en même temps peur de l'avenir pour ce qui le concerne avec désespoir, avec des périodes d'irritabilité lorsqu'on le dérange ou contredit. Il faut penser aussi à une déception sentimentale pouvant remonter à des années, voire lors de l'adolescence dont le patient ne s'est jamais tout à fait remis, qu'il n'a jamais avoué à qui que ce soit, dont il ressasse le passé et le souvenir dans la solitude qu'il recherche pour cela.
Tous les facteurs psychiques de la stomatodynie sont réunis. Celle-ci est facilement réalisée par une sensation de picotements de la langue ou des lèvres, ou d'engourdissement, de démangeaisons ou même d'enflure douloureuse du bout de la langue. Ou encore par une sensation de brûlure, de cuisson, de plaie dans n'importe quel endroit de la bouche. Le tout dans une bouche souvent sèche, objectivement (avec soif) ou subjectivement (malgré un afflux de salive) ou des dysgueusies (perte du goût ou goût salé). Dans le cas spécifique d'une stomatodynie, NATRUM MUR. doit être donné en 15 ou 30 CH, une fois par semaine.
NUX VOMICA
Habituellement, NUX VOMICA est décrit comme le médicament des cadres surmenés, poly-intoxiqués par une alimentation excessive et déséquilibrée, par des stimulants (café, thé, alcools, tabac...) ou d'une manière générale par des médicaments divers. On décrit alors un comportement irascible, coléreux, impulsif, intolérant à la moindre contrariété ou contradiction. On oublie souvent l'autre versant du médicament, la tendance dépressive, avec hypersensibilité aux impressions extérieures, impressionnabilité. NUX VOMICA est un remède éventuel des suites de chagrin. Bien qu'aimant et recherchant la solitude, ce n'est plus le cas après un deuil, surtout du conjoint, car alors la solitude lui est imposée, avec apparition d'une anxiété, surtout le soir. Or, NUX VOMICA a une nette tendance à compenser ses ennuis par l'abus d'alcool, d'excitants (café), de somnifères pour combattre ses insomnies, des sédatifs pour ses douleurs ou ses spasmes, des anxiolytiques pour apaiser ses angoisses, etc... Bref c'est souvent un sédentaire poly-intoxiqué, abattu, triste, anxieux et en même temps précipité, vite agressif. On connaît par ailleurs ses nombreux troubles digestifs liés à son mode de vie inadapté.
Dans ce contexte, la stomatodynie s'exprime par une sensation de cuisson, de brûlure dans la bouche, surtout dans sa partie antérieure, au niveau de la langue, ou encore par une sensation de plaie, de contusion à la partie postérieure de la langue. La langue est souvent saburrale, notamment au moment d'une dyspepsie flatulente, avec des spasmes intestinaux (constipation alternant avec une diarrhée, selle incomplète par antipéristaltisme, hémorroïdes douloureuses, ...). La gingivite est fréquente, de même que les aphtes. Dans certains cas, il peut être utile de commencer un traitement, quel que soit le type du patient, par NUX VOMICA pour tenter une désintoxication de l'organisme. Lorsque le remède est indiqué il convient de commencer par une dilution moyenne, surtout s'il y a prédominance de la constipation, puis poursuivre avec une haute dilution.
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
PHOSPHORUS
Lorsqu'il se trouve indiqué pour une stomatodynie, c'est-à-dire plutôt chez une personne d'âge mûr, PHOSPHORUS a perdu son aspect "flamboyant" de l’adolescence. Ici dominent la dépression, l'apathie, la tendance hypocondriaque, les peurs multiples (crépuscule, nuit, obscurité, fantôme, voleurs, malheur imminent, maladie grave, orage, solitude...). Remède indiqué dans les suites de chagrin, de mauvaises nouvelles, d'alcoolisme, PHOSPHORUS a besoin de compagnie, de sympathie, voire d'amour. Le deuil l'en prive, laissant ses angoisses s'exprimer. La somatisation peut concerner la bouche. La stomatodynie apparaît par des sensations de brûlure, souvent intenses, n'importe où dans la bouche et notamment au niveau de la langue, avec une nette aggravation dès que tombe le soir car son anxiété est au maximum au moment du crépuscule, aggravée par la solitude dont il a peur ou encore par temps orageux. La conviction d'une maladie grave s'insinue progressivement surtout avec les premiers échecs thérapeutiques ou par la maladresse d'un praticien qui ne mesure pas toujours la dimension psychosomatique de cette douleur. Car il y a aussi le problème du diagnostic car PHOSPHORUS a par ailleurs de nombreux signes bucco-dentaires qui pourraient expliquer la douleur: notamment la maladie parodontale, avec des gingivorragies très abondantes et très fréquentes. Sur le plan général, si ce sujet conserve sa thermophobie malgré sa frilosité, il peut présenter de nombreux troubles, digestifs, cardio-vasculaires, rénaux, respiratoires, etc... Il faut commencer par une moyenne dilution, ou directement par une haute dilution en l'absence d'autres pathologies.
PULSATILLA
Tous les livres décrivent le comportement psychique de PULSATILLA, toujours en quête de sympathie, d'affection, voire d'amour, facilement blessé car attendant trop des autres. La stomatodynie (entre autres) lui permet de solliciter un peu d'attention, même d'un praticien, parce qu'il ou elle n'en trouve pas dans son entourage. Comme ce peut être le cas après un deuil, ou par un célibat mal accepté, après un chagrin profondément ressenti. Le portrait-type classique est celui d'une vieille fille parvenant au deuxième versant de sa vie, supportant de plus en plus mal sa solitude, avec des pleurs silencieux, comme résignée et accablée par ses malheurs, attendant et recherchant la compassion et la consolation, mais vite déçue et blessée parce qu’elle attend trop des autres. La stomatodynie s'exprime par une sensation de chaleur au niveau de la langue, sans véritable brûlure, diverses dysgueusies, avec une bouche sèche, sans soif, le tout nettement aggravé par la chaleur ambiante ou locale et au moment du crépuscule qui accroît l'angoisse de sa solitude. L'attitude du praticien est là encore déterminante: il doit rassurer, conforter, montrer qu'il comprend et prend en charge le problème, mais tout en restant un peu distant pour ne pas entraîner un sentiment d'affection de sa patiente. Une haute dilution est ici indispensable.
STAPHYSAGRIA
Principal remède de troubles psychosomatiques, mais aussi de pathologies somato-psychiques, STAPHYSAGRIA concerne directement la stomatodynie, bien que les signes soient plutôt discrets = douleur piquante ou sensation de plaie de la langue ou à sa pointe. Il y a aussi des odontalgies aggravées par les boissons froides ou par le contact des aliments, sur des dents saines. Mais par ailleurs, STAPHYSAGRIA est un remède de caries dentaires, très nombreuses chez l'enfant déminéralisé (il n'y a alors aucun contexte psychique). Cependant, il existe une forme de carie dentaire typique chez l'adulte, que l'on considère comme étant véritablement d'origine psychosomatique = dent cariée, avec parfois une importante destruction de l'émail et de la dentine, mais d'évolution très lente, permettant l'élaboration d'une dentine réactionnelle de couleur sombre et très dure.
STAPHYSAGRIA représente le prototype des médicaments de la susceptibilité rarement extériorisée (essentiellement aux très proches) et donc camouflée, mais somatisée. Le patient peut très mal ressentir une parole qu'il croit blessante à son égard, ou une situation banale en elle-même mais qu'il interprète comme une agression, ou comme une vexation = frustrations d'ordre professionnel, mais surtout psycho-sexuelles. Il est donc très difficile, notamment pour un chirurgien-dentiste, surtout non averti, de mettre en évidence une frustration par définition dissimulée. Ici se comprend notre conseil de ne jamais aborder les problèmes psychiques directement, mais seulement à la fin de la consultation, voire même lors d'une deuxième consultation, car non seulement le patient ne se livre pas facilement mais il pourrait interpréter les questions comme une tentative d'immixtion dans son intimité et comme il n'a pas forcément conscience de la nature réelle de sa stomatodynie, il pourrait se replier davantage sur lui-même. Ce qui n'arrangerait rien. Par ailleurs, on connaît la fréquence des troubles génito-urinaires dans la même situation psycho-somatique. STAPHYSAGRIA, dans cette indication, doit être donné en haute dilution, 30 CH deux à trois fois par semaine, de préférence complété par une psychothérapie confiée à un spécialiste.
THUYA
Principal remède de cancérophobie, parfois d'ailleurs prémonitoire, THUYA se trouve fréquemment indiqué dans la stomatodynie = douleurs brûlantes au niveau de la gencive, de la langue, notamment à sa pointe, ou sensation de plaie, de contusion. Le diagnostic peut s'avérer délicat dans la mesure où THUYA est un remède important de maladie parodontale ou de caries (des collets radiculaires, notamment des faces proximales, surtout distales, sous le collet gingival apparent) ou encore d'aphtose récidivante.
Remède central du mode réactionnel sycotique, l'image de la "prison" est souvent associée à THUYA = blocage des échanges inter-cellulaires, fixation des pathologies, et sur le plan psychique idées fixes obsessionnelles, avec dépression, inquiétude constante pour des riens, souci exagéré de l'avenir, dégoût de la vie, affaiblissement intellectuel, sur un fond d'hypersensibilité sensorielle (pleure en écoutant de la musique). Sur le plan général, on connaît sa tendance à la rétention hydrique avec aggravation par l'humidité, les suites défavorables des intoxications, des vaccinations répétées, ses productions tumorales, etc... On comprend alors que les problèmes psychiques dominent facilement avec notamment la cancérophobie qui s'insinue progressivement dans les préoccupations au point de devenir une véritable obsession. Selon le contexte général, il est souvent préférable de commencer le traitement par une moyenne dilution répétée deux à trois fois par semaine, en prévenant le ou la malade de la durée du traitement, car les troubles sycotiques sont caractérisés par leur ténacité, leur aspect torpide, leur chronicité désespérante.
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
Commentaire
d'Alain HORVILLEUR
CONCLUSION
Les stomatodynies semblent de plus en plus fréquentes, sans doute en raison du mode de vie actuel, surtout dans les villes. Il est aujourd'hui très fréquent de constater que de nombreuses personnes vivent seules, et il est facile de comprendre que cette solitude soit plus mal vécue par des personnes retraitées, notamment après un deuil, que chez des personnes encore en activité professionnelle. Le chirurgien-dentiste est mal préparé au maniement des anxiolytiques. Il se contente de médicaments d'action locale, sans effet thérapeutique satisfaisant, car inappropriés. Et par ailleurs, les psychotropes, qui peuvent se montrer actifs, ne sont pas dénués d'effets secondaires au niveau de la bouche. D'où la préférence actuelle des auteurs classiques pour la psychothérapie.
L'homéopathie propose une solution alternative, souvent efficace, en tous cas dénuée d'effets secondaires et d’accoutumance. Mais il n'est pas toujours facile de retrouver avec certitude le remède correspondant, surtout chez des patients qui ne se livrent pas facilement. Il reste l'action psychologique indirecte que constitue la qualité d'écoute unanimement reconnue aux homéopathes. Elle ne suffit pas, car rien ne compense la résolution de l'équation de la similitude.