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NUX

VOMICA

            Les propriétés  toxiques de la semence de noix vomique sont connues depuis le 16° siècle, mais ce n'est qu'à la fin du 18° siècle que les médecins ont commencé à l'utiliser comme stimulante stomachique. C'est Hahnemann qui a réalisé la première pathogénéise, publiée en 1805.


            La noix vomique contient plusieurs alcaloïdes, dont le principal est la strychnine, qui expliquent l'action toxique:


=> irritation des centres nerveux, notamment bulbomédullaires expliquant l'hypersensibilité générale.


=> Exitation motrice spasmodique de la musculature gastro-intestinale.


=> Congestion et stase du système porte.

 

Commentaire

d'Alain Horvilleur

NUX VOMICA est un médicament toujours d'actualité pour les raisons suivantes:

SEDENTARITE + SURMENAGE + HYGIENE DE VIE INADAPTEE

 

LE SUJET TYPIQUEMENT "NUX VOMICA"




            Il s'agit presque exclusivement d'un homme et plus particulièrement d'un homme d'affaires très actif, surmené mentalement, gros travailleur, mais naturellement porté à la sédentarité. Il lui faut une très grande volonté pour accepter de pratiquer régulièrement un sport. Il n'en a aucune envie. 


             Avec le temps, le surmenage finit par perturber le comportement = le sujet devient irritable, impatient, susceptible, colérique, il s'irrite au moindre obstacle, à la moindre contrariété. Il ne supporte qu'on tente de le calmer. C'est le prototype du tyran domestique = insupportable et méchant avec son entourage proche => famille bien entendu mais également collaborateurs du travail, surtout les subordonnés. Mais il peut paraître bien éduqué en face d'étrangers. A la maison, n'importe quelle occasion le pousse à des colères impulsives mais habituellement vite oubliées = le café n'arrive pas assez vite, il est trop chaud, ou trop froid, le repas n'est pas prêt, etc... Lors de ces colères, le sujet devient congestionné, gesticule, insulte, voire frappe ! Au bureau, ce n'est guère mieux et les secrétaires changent souvent car dans un moment de colère, il les licencient ou celles-ci ne supportent-elles plus les insultes !


            Ce comportement témoigne d'une hypersensibilité nerveuse à toute influence extérieure, comme la forte lumière, les odeurs fortes, les courants d'air, la douleur (en cas de migraine, tout le monde le sait et subit sa colère !).


            Sa réflectivité (motrice, psychique, sensorielle, viscérale) est prompte et exagérée.

        

            Ce travailleur surmené et acharné, en perpétuellement bouillonnement nerveux, toujours "sous tension" a besoin de stimulants et d'excitants, dont il abuse = café, liqueurs, apéritifs, condiments et mets épicés. Tous ces excès finissent par provoquer des troubles digestifs (qui seront décrits plus loin).

          

            Le versant de ce mode de vie est que le soir, il aurait besoin de se reposer, mais il n'en est rien. il se couche tard, se réveille de bonne heure (3 h du matin), il dort mal, il rumine ses soucis professionnels ou ses projets, et finit par se rendormir d'un sommeil lourd jusque vers 6 h mais il doit se lever pour aller au bureau.  Il est donc souvent fatigué dès le matin au lever, ce qui n'arrange pas son humeur.


            Il est facile de comprendre que cette hygiène de vie totalement inadaptée va provoquer progressivement divers troubles du comportement et de l'appareil digestif.

        

            Il est fréquent de voir, chez ces travailleurs surmenés, une tendance dépressive tristesse, hypocondrie, pleurs faciles, sentiment d'incapacité à faire face à ses charges. Le tout pouvant aller jusqu'à des tendances autolytiques.


Imaginons ce sujet au cabinet dentaire !

Docteur Albert-Claude QUEMOUN

            Il fait prendre un rendez-vous par sa secrétaire ou par son épouse. Mais, il ne respecte jamais l'heure = il vient au cabinet dentaire quand il en a le temps, ne supporte pas qu'on le fasse attendre (même s'il est arrivé en avance !) se montre désagréable à la moindre réflexion.


            Une fois dans le fauteuil, sa peur le pousse à un comportement désagréable, il ne supporte pas les contraintes du traitement = anesthésie, turbine, empreintes... Il se réfugie alors soit dans la colère et peut quitter le fauteuil soit dans une lipothymie salvatrice (pour un moment !).  Et si le praticien est également du type "Nux vomica" !!!!

            A noter = Nux vomica a une tendance à l'hyperexcitation nerveuse. Il est fréquent de voir une ulcération au point d'impact de l'anesthésie locale, la vasoconstriction induite par la noradrénaline est amplifiée jusqu'à une ulcération nécrotique par spasmes des capillaires. La prise avant les soins ou juste après de Nux vomica 7 CH peut la prévenir.

Outre les troubles du comportement, ce qui domine:


LES TROUBLES DIGESTIFS


          Ces troubles concernent certes l'homme d'affaires surmené et sédentaire, mais peuvent être rencontrés chez tous les sédentaires ayant une hygiène de vie très mal adaptée à leurs besoins = suralimentation avec abus de repas trop riches et trop arrosés de vins, de mets épicés, de sauces, de graisses. Il y a aussi l'abus de café, de médicaments de toutes sortes pour calmer les différentes troubles, dont les sédatifs, les somnifères, les excitants, le tabagisme est fréquent.  


            Le centre pathologique de ce malade est son FOIE et les moments d'aggravation de différentes troubles correspondent à la digestion, qui est difficile.


          Le sujet, vers 11 h, ressent quelques vagues aigreurs d'estomac, mais elles passent en prenant un apéritif ou un peu de nourriture. Petit à petit, il éprouve une aversion pour la viande et le pain mais a toujours de gros désirs de mets épicés, de condiments, de café, d'alcools dont la bière et les spiritueux. Sans oublier le tabac !


          Presque aussitôt après le déjeuner, le patient éprouve une pesanteur à l'estomac ou à l'épigastre, avec tête chaude. S'il sort au grand air, il y a une amélioration. S'il se vautre dans un fauteuil, il somnole et s'endort même avec une nette amélioration par une courte sieste (comme si le sommeil court-circuitait la tension nerveuse). Il se réveille avec la bouche sèche et un goût amer.


          S'il ne peut faire une sieste par manque de temps, la digestion est difficile et environ une à deux heures après le repas, le patient ressent une sensation de pierre et/ou de pesanteur au niveau de l'estomac. Il est d'autant plus sensible au toucher de l'abdomen qu'il a des ballonnements au point qu'il doive desserrer sa ceinture. La région hépatique est très sensible au contact et à la pression.  Il y a également du pyrosis, des éructations acides ou amères, des nausées et enfin, une distension abdominale flatulente avec parfois des coliques spasmodiques.  Le patient a l'impression que s'il pouvait vomir il serait soulagé, il tente de provoquer le vomissement, mais avec difficulté car il est rarement spontané.


           La nuit, le patient se réveille vers 3 h et pendant deux ou trois heures, il est gêné par des malaises abdominaux et des coliques flatulentes. Puis il se rendort d'un sommeil lourd et se lève vers 6 h avec "la gueule de bois". Il est alors de mauvaise humeur, la tête lourde et confuse, un goût amer dans la bouche et encore quelques nausées.


          A l'examen, le foie est hypertrophié et sensible à la palpation.  Quand apparaît la congestion portale, le sujet présente des hémorroïdes = douleurs piquantes, battantes, pressives, très prurigineuses, améliorées par des applications froides, saignement plus ou moins abondant.


          La constipation est très fréquente malgré de très fréquents besoins inefficaces. Il existe un antipéristaltisme intestinal que l'on retrouve également lors des nausées = au moment où la selle semble imminente les contractions de l'intestin se font en sens inverse. Les selles sont donc incomplètes et laissent une sensation de malaise. La migraine pendant la constipation est très fréquente.

 

C'est dans ce contexte digestif qu'apparaissent les troubles buccaux:


             Voici d'abord les signes "bruts" de la matière médicale:

  

           

            Le plus fréquemment, nous voyons au cabinet dentaire des sujets "Nux vomica" pour une gingivite  = la gencive saigne apparemment sans raison, du moins c'est ce qu'affirme le patient. En réalité, il y a une grande négligence de l'hygiène buccale. Dans les cas les plus simples, un simple détartrage suffit, mais la récidive est de règle et un dentiste homéopathe remarquera très vite que les épisodes de gingivite correspondent aux périodes de troubles digestifs.


             On peut faire la même constatation pour l'aphtose buccale elle-aussi contemporaine ou faisant suite aux ennuis digestifs.    


             Les douleurs dentaires ne sont pas rares, il s'agit même parfois de véritables névralgies faciales =  douleurs déchirantes, avec rougeur et  gonflement  de la joue, spasmes musculaires, aggravées par le mouvement, le travail intellectuel et  les  excitants (café, alcool...).  La localisation est fréquente dans la région sus-orbitaire, irradiant ensuite vers l’intérieur de l’oreille, avec gonflement de la joue et des spasmes musculaires. J. HUI BON HOA affirmait : « Lorsque la douleur est provoquée par un courant d’air et qu’il n’y a pas de rhinorrhée, le remède est NUX VOMICA. Lorsqu’il y a écoulement nasal qui devient purulent au bout de quelques jours, le remède est HEPAR SULFUR ».


              Le diagnostic de névralgie est toujours une épreuve car il est nécessaire d'éliminer une cause dentaire, ce qui est facile lorsque la denture est parfaitement saine. Ce n'est plus le cas lorsque le patient présente des lésions dentaires et/ou de nombreux soins déjà réalisés qui nécessitent des investigations pour apprécier l'état réel des dents.      

      

Commentaire  personnel: nous  avons  vu un cas de névralgie paroxystique sous-orbitaire  droite   survenant   au  moment   de l'orgasme chez un  patient  répondant  bien  au type sensible de NUX VOMICA. Quelques prises en 15 CH ont transformé sa vie affective !

Quelques autres indications ponctuelles:


Les suites d'abus médicamenteux  => en raison de ses nombreux troubles, surtout digestifs, le sujet a une fâcheuse tendance à prendre et surtout à abuser de médicaments allopathiques pour soulager son foie, réduire son ballonnement intestinal, faire passer son mal de tête, se donner un "coup de fouet" ou au contraire pour dormir, etc... On peut voir ainsi une tableau d'intoxication qui, s'il reste bénin, peut être amélioré par la prise de Nux vomica 5 CH deux à trois fois par jour. Un conseil médical s'impose à l'évidence au moindre problème.


La rhinite aiguë  => dans le contexte digestif décrit, compliqué éventuellement de troubles articulaires, un coryza peut apparaître et débute généralement le matin au lit par des éternuements nombreux. L'écoulement nasal apparaît dès le lever, pas très abondant, augmenté après les repas = écoulement fluent, non irritant, accompagné de lourdeur et de pesanteur frontale, d'une sensation de sécheresse nasale, parfois d'un prurit des narines. Tous ces troubles sont aggravés dans une chambre chaude et sont améliorés au grand air. La nuit, l'écoulement s'arrête mais le patient respire mal parce qu'il a le nez bouché.


            Nux vomica est également un médicament de spasmes, de différents troubles spasmodiques, voire de convulsions.



En conclusion:


            Le mode de vie décrit pour ce médicament est constaté très souvent et c'est ce qui explique la fréquence des troubles buccaux de Nux vomica. Ces troubles ne sont pas graves en eux-mêmes et guérissent facilement si le patient ne les laisse pas évoluer par négligence, ce qui hélas souvent le cas.

       

            On voit même des patients pourtant instruits, qui semblent comprendre pourquoi ils ont ces troubles, mais les mauvaises habitudes hygiéniques  sont comme les mauvais herbes, difficiles à éliminer ! Nous avons même vu des patients qui apprécient l'amélioration apportée par Nux vomica, non seulement pour les troubles buccaux mais également pour les troubles digestifs, en profiter pour continuer leurs abus en pensant que le médicament arrangera les choses !


          Nux vomica est un complémentaire très fréquent de Sulfur chez ces sujets.


 

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