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LYCOPODIUM

ET LES AGES DE LA VIE


TYPES SENSIBLES ET CLINIQUES

La nouvelle approche de notre matière médicale que nous travaillons depuis peu et qui représente une ouverture sur une Matière médicale dynamique, animée au rythme de l’évolution d’une vie, décomposée pour la circonstance en tranches paraissant artificielles, mais dans la pratique quotidienne assez bien adaptée à la fois:

  


            Car l’équation de la similitude apparemment simple est en réalité complexe à l’image de la vie chez le malade et de l’adaptation au remède chez les sujets qui l’expérimentent.


            En résumé: sur un fond commun de signes hautement hiérarchisés (étiologiques, psychiques, généraux), qui sauvegardent l’autonomie du remède, ceux-ci et les autres moins capitaux se déploient différemment tout au long de l’existence du malade.


            Chaque grand remède de la Matière médicale livrera ainsi ses expressions, ses tableaux, ses applications cliniques différemment tout au long des âges de la vie.



RAPPEL DE L’ACTION GENERALE


            Pour remonter aux sources, nous rappellerons que ce remède fait partie, avec CALCAREA CARBONICA et SULFUR, du trio de la psore de HAHNEMANN. C’est dire son importance et son intérêt, sa profondeur d’action sur le parcours du mode réactionnel psorique, bien        que végétal, l’immense majorité des remèdes de fond diathésiques étant du domaine minéral.


            Pour le comprendre, il faut l’expliquer rationnellement, comme nous avons coutume de le faire, avant d’envisager l’étude de ses types sensibles et cliniques.


            Tout dans LYCOPODIUM tourne autour du foie et à partir de lui de la nutrition et la progression de l’auto-intoxication (le foie grand désintoxiquant de l’organisme).


            Le foie n’étant pas isolé, on rappellera:

  


C’est dire la totalité de l’organisme et il faudra l’avoir en tête pour justifier l’étendue et la profondeur d’action du remède.

  

  1. en comparaison de LACHESIS, CHINA et surtout PHOSPHORUS, etc...

  

  1. à partir du foie: -> toute le tube digestif et au-delà = la NUTRITION, avec blocage émonctorial progressif et en parallèle atteinte vasculaire diffuse avec tendance à la sclérose et phénomènes inflammatoires torpides réactionnels au niveau des muqueuses (toutes mais de préférence digestives et respiratoires).

  

RELATIONS DIATHESIQUES ET CAUSES ACQUISES



I - DIATHESIQUES:

  

  



II - CAUSES ACQUISES:

  

  

  


INSTANTANE ou L’ESSENTIEL

  


            Attention: LYCOPODIUM est un remède à action centripète.

LYCOPODIUM

SELON LES ÂGES DE LA VIE



TOUS



            Ce sont des « bilieux », tôt ou tard le foie et ses annexes sont en cause.

  

  1.    Du point de vue PHYSIQUE:

  

  1. Le contraste entre l’asthénie physique et les capacités intellectuelles longtemps conservées - ce qui donne au visage un aspect ridé, vieilli avant l’âge, et ceci dès l’enfance.

  2. Le contraste entre la gracilité des membres et de la partie supérieure du corps et la prédominance de l’étage abdominal, avec des tissus mous et peu musclés. Sujet maigre à gros ventre.

  3. La coloration de la peau: brune en général. Sur ce fond: un teint pâle, jaunâtre (en dehors de l’ictère, bien entendu) et des taches dites hépatiques.



2.    Du point de vue PSYCHIQUE: alternances d’excitation et de dépression, avec en cas        d’aggravation: la prédominance dépressive.

  

  1. Relevant de l’excitation: sujet nerveux, irritable, coléreux, de mauvaise humeur < le matin, au réveil, à l’intelligence vive. Le tout pouvant aller jusqu’à l’autoritarisme et la tyrannie vis-à-vis de l’entourage.

  2. Relevant de la dépression: émotif, parfois tendre et sentimental, avec manque de confiance en soi et troubles de la mémoire. Le tout pouvant aller jusqu’à la dépression, voire la mélancolie.

  3. La synthèse des deux: sujet qui a besoin d’être seul (SEPIA), tout en redoutant la solitude, ce qui s’exprime différemment selon les âges: de l’enfant « crampon » à l’adulte d’une exigence absolue et au sujet âgé bourru, voire « abruti ».


Sur ce fond commun, des variantes en fonction de l’âge:

  

            

D’où vient ce nourrisson ?


         On retrouvera chez les ascendants soit un mode réactionnel psorique avec des épisodes SULFUR, PSORINUM ou LYCOPODIUM - soit un mode tuberculinique du type NATRUM MURIATICUM ou même SILICEA - soit plus rarement luétique : CALCAREA FLUORICA ou BARYTA CARBONICA.  Quel que soit le mode réactionnel, l’hérédité parentale dénotera des perturbations des fonctions hépatiques.


            Quelles sont les pathologies auxquelles ce nourrisson sera sensible ? Elles sont de trois ordres :


a) Des troubles digestifs:

  


b) Des troubles nerveux: irritabilité < au réveil et lorsqu’il est malade (NUX VOMICA) et malgré cela exige la présence de ses parents.


c) L’absence d’éliminations cutanées: peau sèche, ridée, d’aspect vieillot, peu de sueurs mais fétides, voire excoriantes. Sur cette peau: éruptions sèches, squameuses, croûteuses (PETROLEUM - SARSAPARILLA sur SILICEA), voire humides rétro-auriculaires ou au bord des narines (eczéma atopique psorique - « croûte de lait » à début occipital (Duprat); STAPHYSAGRIA - GRAPHITES sur CALCAREA CARBONICA.


d) D’autres pathologies chez ce nourrisson hépatique peuvent se greffer, notamment dans le domaine O.R.L. et respiratoire, surtout lorsque le mode tuberculinique est retrouvé chez les ascendants et s’ajoute au mode psorique: angines aiguës (allant de droite à gauche), coryzas à répétition (SULFUR IODATUM), voire broncho-pneumopathie aiguë < à droite (SANGUINARIA sur PHOSPHORUS), toux asthmatiforme ou asthme vrai, plus fréquent chez l’enfant (ARSENICUM ALBUM) avec surtout crise débutant souvent vers 16h ou 17h (au moment de la digestion qui est lente et pénible).

  

LE NOURRISSON

L’ENFANT



                                                                                                        On retrouve chez lui l’opposition entre le physique  et le psychique.



1 - PHYSIQUEMENT: un aspect chétif, faible, voire maladif, le plus souvent maigre avec des membres graciles, mais avec un gros abdomen, une peau sèche, ridée, pâle. Il maigrit de haut en bas surtout quand il est anorexique (NATRUM MURIATICUM tout en mangeant bien - ABROTANUM: bon complémentaire dans les pathologies colitiques). Frileux mais craignant la chaleur lorsqu’il est dans un espace confiné.


            Mange peu et il est vite rassasié, ce qui est surtout manifeste lorsqu’il semble être affamé. Faim la nuit avec sensation de faiblesse (PSORINUM, PETROLEUM). Aime surtout les aliments sucrés, le lait qui lui donne la diarrhée sur un fond de constipation avec faux besoins à cause des gaz (côlon gauche spasmé: R.Z.). Hémorroïdes: un début, rarement chez le jeune enfant.


2 -  LE PSYCHISME (Lathoud - Duprat).


            L’éventail des signes s’ouvre par rapport au nourrisson. Irritable, facilement de mauvaise humeur, grognon au réveil. Coléreux, s’en prend à quiconque est en sa présence: la fratrie, les parents, les camarades d’école. Déprimé et de mauvaise humeur au réveil. Céphalée par le travail scolaire. Craignant la société à cause de sa faiblesse, solitaire mais redoutant de se retrouver seul, désir de quelqu’un dans le voisinage immédiat sur lequel il exercera son mauvais caractère (« enfant crampon »). Manquant d’assurance mais ayant une haute opinion de lui-même (Duprat), en secret. Air triste, concentré, préoccupé, phobie des figures étrangères. Fort intelligent mais discuteur, insatisfait des explications en classe, fixe mal son attention, car il est nerveux et agité. N’aime pas se mêler aux autres enfants (Lathoud), probablement par crainte d’être dominé.


            Synthèse = chétif, fait sérieux, paraît plus que son âge (« les yeux mangent le visage »).



3 -  Quelles sont les pathologies qui se développent chez cet enfant ?


            Mode psorique et mode tuberculinique les expliquent en sous-main à travers les déficiences du foie et de ses annexes.


a)  D’où tout d’abord les troubles digestifs: l’anorexie avec dyspepsie flatulente, digestions lentes, constipation, mi-atonique mi-spasmodique avec faux besoins, la diarrhée par le lait. L’ensemble s’explique par la déficience hépatique et en amont un début de congestion portale = les magnésiens: MAGNESIA CARBONICA (plus de diarrhée), MAGNESIA MURIATICA (constipation), MAGNESIA PHOSPHORICA (spasmes intestinaux).


b)  Une tendance éliminatoire « essoufflée » au niveau de la peau et des muqueuses:

  

  

L'ADOLESCENT(E)



Sur le fond hépato-portal et lié à l’asthénie mentale et physique, avec retentissement sur l’apparition des sécrétions hormonales génitales:

  

  1. Chez le garçon, suite ou non à la masturbation plus ou moins accentuée par suite du psychisme de solitaire avec manque de confiance en soi mais n’admettant pas l’échec: déficience sexuelle précoce avec désir conservé, spermatorrhée, éjaculations précoces = AGNUS CASTUS avec excès - CALADIUM  idem + tabagisme - SELENIUM: excès avec fantasmes, asthénie, surtout après maladie grave, ou surmenage intellectuel prolongé, écarts sexuels ou masturbation.

  

  1. Chez la fille: retard pubertaire et d’apparition des caractères sexuels secondaires avec seins peu et tardivement développés. Lorsque la puberté s’établit: règles d’apparition difficile, en retard, par contre trop longues, précédées de tristesse et de prurit vulvaire, parfois aménorrhée pendant plusieurs cycles avec pâleur, asthénie et troubles digestifs (PULSATILLA complémentaire). Douleurs ovariennes à droite, petites métrorragies pendant la selle (coexistence d’une constipation spasmodique). Entre les règles: leucorrhée laiteuse, brûlante, ébauche de varices vulvaires (élément luétique associé). Deux séries complémentaires:

            soit GRAPHITES sur CALCAREA CARBONICA

            soit NATRUM MURIATICUM sur CALCAREA PHOSPHORICA.

L'ADULTE




C’est chez lui que se développent au maximum les signes pathogénétiques psychiques et somatiques, généraux et sectoriels dans tout leur épanouissement.


C’est chez lui que s’accentuent les tendances centripètes des signes et des morbidités directement liées à l’insuffisance hépatique et à ses conséquences métaboliques et nutritionnelles, autour de 40 à 50 ans. Tout en effet est dominé par:

  1. L’accentuation de l’insuffisance des fonctions hépatiques.

  2. L’accumulation des déchets métaboliques.

  3. L’insuffisance progressive des émonctoires.

  4. La tendance à la sclérose directement liée aux précédentes, partant du foie, de ses annexes et de tout le tube digestif, s’étendant par l’entremise des vaisseaux (artères, capillaires et veines) et du système nerveux au reste de l’économie et de l’organisme.


            D’où les études successives: a) du type sensible, b) des types cliniques avec les trois stades évolutifs successifs: 1/ le stade hépatique, 2/ le stade nutritionnel, 3/ le stade de pré-sclérose.


A - LE TYPE SENSIBLE:


            Il s’épanouit dans le physique et le psychisme.


1/ PHYSIQUEMENT, le tableau est complet:

  



2/  PSYCHISME:


  Il y a du moins au départ un contraste avec ce physique de déchéance. En effet, durant un certain temps, il y a exaltation puis conservation des facultés intellectuelles sur des déséquilibres dans la sphère affective et la mémoire. Le tout créant les signes alternants d’excitation et de dépression décrits dans la pathogénésie, qu’il faut séparer pour bien les comprendre.


a)  Sous l’égide de l’excitation:

  


b)  Sous l’égide de la dépression:

  

B - LES TYPES CLINIQUES:



            Le sujet passe par trois stades successifs dans le temps: hépatique, nutritionnel, pré-scléreux.


1/  Le stade hépatique:


            Il y a prédominance des troubles hépato-digestifs: c’est la dyspepsie flatulente des hépato-biliaires - premier stade vers la lithiase.


            Rappelons:

  

  

  1. Tôt après les repas: sensation de malaise avec plénitude épigastrique, éructations ne soulageant pas, intolérance à la ceinture ou du vêtement serré (NUX VOMICA).

  2. Tard vers 16h à 18h: flatulence abdominale sous-ombilicale douloureuse, avec borborygmes, < par les féculents ou les oeufs - Ne supporte ni les huîtres, ni les oignons, ni le tabac.

  3. Pyrosis < le matin.

  4. Gaz intestinaux inodores, ne soulageant pas.

  5. Insomnie entre 2h et 5h du matin à cause de la flatulence avec gaz bloqués.

  6. Constipation spasmodique (faux besoins) à cause de la présence d’hémorroïdes, mais avec atonie du côlon gauche due à la congestion portale. D’où: selles minces (le spasme), allongées, insuffisantes (l’atonie), avec besoins inefficaces (NUX VOMICA), douleurs constrictives à l’anus liées à la présence de fissures anales et/ou d’hémorroïdes.

  7. Hémorroïdes procidentes, sensibles au toucher, douloureuses spontanément > par la chaleur.


2/   Le stade nutritionnel:

  

  1. Les troubles hépatiques s’accentuent dans le sens des signes précédents.

  2. Apparaissent des perturbations profondes de la nutrition inaugurées par: l’émaciation, l’asthénie physique et psychique qui s’aggrave, le blocage de plus en plus serré des émonctoires intestinal, rénal, cutané - des troubles trophiques (ongles, cheveux, dents).


            Les pathologies en cause sont essentiellement:

  

  1. Les lithiases biliaire et/ou rénale < à droite, inaugurées par des crises de coliques hépatiques et/ou néphrétiques.

  2. Les troubles dus à l’hyperuricémie, notamment ostéo-articulaires: douleurs articulaires tendant à la chronicité, avec enraidissement (rachis cervical, lombaire, coudes, poignets, < à droite), sciatique droite, accès de goutte).

  3. Les manifestations liées à l’hypercholestérolémie avec atteinte cardio-vasculaire débutante.

  4. Les ectasies veineuses: varicosités tendant vers les varices, < au niveau du membre inférieur droit qui est plus froid que le gauche.


3/  Le stade de pré-sclérose:

  

  1. Physiquement, l’aspect du sujet témoigne d’une sclérose progressive à point de départ hépatique, puis progression vasculaire, nerveuse, rénale, etc...

  2. Psychiquement, c’est l‘évolution vers la déchéance des capacités intellectuelles, la sensibilité émoussée, la mémoire de plus en plus défaillante.

  3. L’ensemble: évolution vers la sénilité précoce = LYCOPODIUM serait d’après la Matière médicale une véritable loque sénile. C’est à partir de ce stade et non avant que ce qualificatif est valable. D’où, et c’est pratiquement essentiel, l’action préventive du remède avant cette expression pathogénétique, véritable interprétation temporelle. Nous la reverrons plus évidente, plus « épanouie » chez le sujet âgé.


            Ces trois stades, nous y avons insisté, car ils sont importants à distinguer, en pratique, répondent à trois tableaux cliniques différents et à développement progressif et correspondent pourtant au même remède: LYCOPODIUM, mais  en sachant leur évolution inéluctable que nous pourrons enrayer par l’action préventive du remède agissant d’autant mieux que nous serons au stade primitif (l’obéissance aux signes pathogénétiques étant obligatoire, bien entendu).


            Du point de vue pratique, considérant que nous avons affaire à un remède d’allure centripète, il faudra le plus souvent le faire précéder de satellites faisant ouvrir les émonctoires et facilitant le travail du foie et ses annexes.         

            

            Rappelons les principaux, ce ne sont pas les seuls, auquel cas il nous faut suivre fidèlement la leçon de la Matière médicale:

  

  

  

  

  

  

            C’est le terminal. Devient justifié le terme de loque sénile, dont l’expression analytique psycho-somatique peut apparaître plus jeune: 40 - 50 ans, et qui « s’épanouit » chez le sujet âgé, si le malade arrive à cet âge. En effet celui-ci est menacé dès la cinquantaine par des pathologies de déchéance tissulaire et organique dont on peut citer en une liste non limitative: les lithiases biliaire ou rénale, la cirrhose, les accidents cardio-vasculaires, les artériopathies, l’artériosclérose, etc...

            Chez ce sujet âgé, LYCOPODIUM peut être indiqué par la triade d’allure hépato-digestive suivante:

  

  1. Les douleurs gastro-intestinales tardives: le trio flatulent du sujet âgé, rappelons-le: CARBO VEGETABILIS, KALI CARBONICUM, LYCOPODIUM.

  

  1. Les céphalées persistantes: < en laissant passer l’heure des repas, ce qui est fréquent chez le sujet âgé, d’autant plus qu’il est anorexique, sinon vite rassasié, < à la chaleur, > au grand air (ce patient est souvent confiné à l’intérieur) et en mangeant. Ce sont des céphalées pesantes, sensation de tête très sensible, accentuées par un faux pas (BELLADONA), avec battements céphaliques après un accès de toux paroxystique (NATRUM MURIATICUM), vertiges au réveil en se levant (BRYONIA). Ces céphalées sont à différencier ou à ajouter à celles liées à l’artériosclérose, auxquelles s’adressent d’autres remèdes, en tête desquels se situent les Baryta, BARYTA CARBONICA en tête.

  2. Les douleurs ostéo-articulaires avec raideur < au repos et en étant debout (comparer à CAUSTICUM, entre autres).


            Sur un plan général, penser à l’évolution défavorable de LYCOPODIUM vers ARSENICUM ALBUM et CARBO VEGETABILIS, ces deux derniers remèdes permettant parfois un rattrapage in extremis avant le retour vers LYCOPODIUM.




Nous nous souvenons d’un malade de 40 ans environ qui avait été traité par un médecin homéopathe uniciste: 15 mois, nous disons bien quinze mois avant qu’il nous consulte. Il avait reçu d’emblée après une étude verticale de ses signes actuels, j’insiste sur ce terme, voulant dire que n’avait  pas été pris en compte son passé: une dose de LYCOPODIUM 15 CH. Cette dose unique, donnée d’emblée, avait déclenché de nombreux signes, aussi bien dans la perspective de ce remède que dans celle répondant à des blocages divers provoqués sous son action. Ce patient mécontent aurait dû revoir son médecin qui aurait peut-être pu rectifier le « tir ». Mais là n’est pas la question enseignante. En 15 mois, il ne s’était pas débarrassé d’un certain nombre de troubles apparus à la suite de la prise de cette dose unique. Je crois me rappeler avoir eu beaucoup de mal à rétablir la situation. A signaler toutefois que certains de ces signes n’appartenaient pas à la prise de LYCOPODIUM 15 CH, le malade ayant fait, et peut-on le lui reprocher, une fixation psycho-somatique sur la dose.


            Rappelons, au risque d’importuner le lecteur, l’action physio-pathologique du remède centrée sur le foie avec son caractère essentiel centripète. Gare alors aux réactions inopportunes si le remède n’est pas préparé et qui expliquent en grande partie le cas du patient ci-dessus, perturbé durant 15 mois à la suite de l’absorption d’une dose unique de LYCOPODIUM 15 CH.


            Disons en résumé comment nous procédons avec ce remède lorsqu’il est indiqué, afin d’obtenir le meilleur rendement.

 Nous pointons LYCOPODIUM au moyen minimum de trois signes hautement hiérarchisés, exemple: coléreux, mais peureux, insupportable, troubles hépato-digestifs chroniques avec l’ensemble précédemment décrit, < par la chaleur et de 16h à 20h.

  

  1. Un ou deux remèdes satellites ou complémentaires pour aider LYCOPODIUM, reconnus au moyen d’un minimum de signes moyennement hiérarchisés, par exemple dans les secteurs « encombrés », le plus souvent loco-régionaux et à prescrire avant le remède indiqué, par exemple NUX VOMICA ou BERBERIS.

  

  1. Un ou deux remèdes complémentaires destinés à couvrir un secteur non atteint par LYCOPODIUM, si ce secteur non traité peut nuire à la prescription de ce dernier et détectés par deux ou trois signes. Nous avons affaire à un complémentaire et ce peut être PULSATILLA ou LACHESIS ou IODUM, par exemple.

  

  1. Un ou deux remèdes d’action émonctoriale dans la perspective de l’action centripète de LYCOPODIUM bloquant dans un premier temps l’élimination, et retrouvés à l’aide de deux à trois signes faiblement hiérarchisés, par exemple: CHELIDONIUM ou HYDRASTIS.

  

  1. Ayons toujours à l’esprit un à deux remèdes antidotes pour éventuellement atténuer une aggravation provisoire par LYCOPODIUM, si elle se produit malgré les précautions prises précédemment et si elle s’avère inopportune: COLOCYNTHIS ou CHINA par exemple, suivant leurs signes.

  

  1. Enfin, ayons présent en mémoire en tant que pluraliste, les remèdes incompatibles avec LYCOPODIUM, dont l’action serait ainsi neutralisée. Exemple: il ne faut jamais donner SULFUR avant LYCOPODIUM. On peut le donner ensuite après un certain délai à déterminer. Le stade SULFUR représente en effet une situation améliorée après l’action de LYCOPODIUM.


UN CAS D’ALLERGIE AU LYCOPODE


      Ce cas a été décrit parmi d’autres dans le numéro du 8 mars 1996 du Quotidien du médecin, survenu dans un salon de coiffure où l’on utilisait communément des spores de mousse lycopodium clavatum par suite de ses propriétés dégraissantes et responsables de rhinite et d’asthme. « Ces dernières années, la poudre de lycopode a également été responsable d’asthmes professionnels dans des fabriques de préservatifs où elle est employée comme agent poudrant ».



CONCLUSION


            La conclusion semble aller de soi si l’ensemble de l’exposé a bien été assimilé.


            Nous ajouterons ceci: dans la pratique devant le malade:


  1. Il exprime son comportement, la diversité de ses réactions.

  2. Nous pensons à un remède: LYCOPODIUM en l’occurrence qui « colle » à ce patient en une variété de signes psychiques et somatiques.

  3. A nous de l’étudier sous toutes ses « coutures » avec un ordre hiérarchique qui le met en relief.

  4. Afin d’en circonscrire les grands signes, à différencier, à rajuster selon les âges de la vie.

  5. Et à partir de ce diagnostic du remède, l’appliquer le plus efficacement possible, entouré de satellites si nécessaire, puis d’en prévoir la suite dans un avenir proche, puis lointain, vers l’équilibre de santé du patient en question.


R.Z.

 

Le SUJET ÂGE