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LE MEDICAMENT

A USAGE HOMEOPATHIQUE

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            Tout d’abord, il faut préciser que toutes les souches utilisées en homéopathie sont désignées par leur dénomination scientifique, c’est-à-dire en latin. Cela évite des confusions, notamment pour les substances végétales car la même plante peut avoir plusieurs noms communs dans un seul pays !


            Une première originalité est que chaque laboratoire produit les mêmes médicaments sous le même nom, même si chacun d’entre eux proposent ses spécialités. Lorsqu’un praticien prescrit par exemple ARNICA 4 CH, le pharmacien délivre un tube provenant indistinctement de tel ou tel laboratoire.


            Une autre originalité est que le médicament à usage homéopathique est délivré à des dilutions qui peuvent être infinitésimales et dépasser le nombre d’Avogadro. Cela signifie qu’une analyse, même avec les méthodes les plus avancées, ne permet pas d’identifier la souche de départ. Il en résulte la nécessité de contrôler chaque étape de la fabrication avec une rigueur très stricte. L’absence de molécules à partir d’une certaine dilution (12° CH) est à l’origine des critiques les plus acerbes de l’homéopathie par ses détracteurs.


            La pharmacopée française regroupe actuellement 1163 souches appelées « spécialités à nom commun » ou encore « unitaires », comportant une vignette de Sécurité Sociale et donc remboursées. D’autres souches sont également délivrées, mais ne sont pas remboursées.


La préparation :


Les souches proviennent des trois règnes : végétal, animal, minéral. La première étape est l’identification de la souche. Cela ne pose aucun problème pour les souches animales, chimiques ou minérales.


Lorsqu’une plante arrive au laboratoire, elle est tout d’abord examinée et identifiée par un botaniste, comparée à un herbier de référence, débarrassée des herbes ou autres impuretés. Ensuite, la plante est  finement découpée et mise en macération dans de l’alcool pendant trois semaines. Selon la quantité d’humidité de la plante, le titre alcoolique est ajusté. Après macération, on procède à la pression : on obtient ainsi une teinture-mère, solution alcoolique à titre contrôlé contenant les principes actifs concentrés de la plante (et que l’on désigne par l’abréviation T.M). Plusieurs contrôles sont alors effectués, dont la chromatographie pour vérifier la présence des alcaloïdes, pour mesurer divers paramètres,  dans le but d’obtenir une teinture-mère fiable et identique à celle de référence.



Les dilutions :


            Jusqu’à un passé tout récent, il n’existait en France qu’un seul procédé de dilution, autorisé, celui décrit par HAHNEMANN. On trouve aujourd’hui d’autres médicaments dilués selon un autre procédé, appelé Korsakow.


            Les souches sont diluées selon deux échelles = les décimales ou DH ou XH et les centésimales ou CH (centésimale hahnemannienne). Les dilutions sont réalisées dans deux supports : une solution alcoolique pour les substances solubles dans l’alcool et un mélange de saccharose et de lactose pour les substances non solubles dans l’alcool.


Le procédé de HAHNEMANN :


            Dans un flacon neuf, on mélange une partie de T.M. et 99 parties d’alcool (ou 9 pour les décimales). Le flacon subit un certain nombre de succussions à chaque opération de dilution. On obtient ainsi la 1° CH. De celle-ci, on prélève une partie que l’on mélange à 99 parties d’alcool (ou 9) dans un second flacon neuf. On obtient ainsi la 2° CH. Et ainsi de suite jusqu’à la 30° CH.


            Pour les substances non solubles dans l’alcool, on procède par trituration en mélangeant une partie de la substance dans 99 (ou 9) parties de saccharose/lactose dans un mortier de porcelaine.  On procède ainsi jusqu’à la 4° CH, car après cette dilution qui représente tout de même 10 -8 , la dispersion est telle que la substance est devenue soluble.


Le procédé de KORSAKOW :


            Ce précédé n’utilise qu’un seul flacon pour toutes les opérations. A partir de la 1° CH du procédé d’Hahnemann, on vide le flacon, il persiste une certaine quantité de la solution sur les parois internes. On ajuste le niveau d’alcool, on fait subir les succussions, on obtient ainsi la 2° K. Et ainsi de suite jusqu’à des dilutions très élevées : 100.000 K par exemple. Les manipulations sont évidemment mécanisées. En raison du manque de précision, ce procédé n’avait pas été autorisé en France. Les préparations de type Korsakow ne sont pas remboursées par la sécurité Sociale.


Les formes galéniques :


            Plusieurs formes galéniques sont proposées aux praticiens :

  

            Les granules et les globules sont obtenus par dragéification de saccharose et de lactose. Ils sont ensuite imprégnés par les différentes dilutions de T.M.

  

Les autres souches :


            En dehors des unitaires, il existe d’autres médicaments à usage homéopathique que l’on peut classer en plusieurs groupes = biothérapiques et isothérapiques.


1/  Les biothérapiques :


            Autrefois appelés « nosodes », les biothérapiques sont des produits non chimiquement définis = sécrétions, excrétions pathologiques ou non, etc... Ils sont au nombre de 27 et sont délivrés de la 3 CH à la 30 CH. On les classe en trois groupes :

  

  

  


2/  Les isothérapiques :


            Ce sont des biothérapiques mais la souche provient soit du malade lui-même (auto-isothérapiques), le prélèvement de sang, d’urine, de pus, de tartre, etc... est envoyé au laboratoire pour une préparation personnalisée, soit de certains allergènes (poussières, pollen, produits chimiques....), on les appelle des hétéro-isothérapiques. Ils accompagnent généralement la désensibilisation des malades allergiques.




QUELQUES CONSEILS DE POSOLOGIE


            Alors que la posologie se trouve bien définie en médecine « classique », le Dictionnaire Vidal pouvant suppléer la déficience de la mémoire du praticien, il n’en va pas de même en homéopathie car les règles ne sont pas définies d’une manière précise et tous les praticiens ne sont pas d’accord entre eux.


            D’une manière très générale, l’étendue de la similitude donne quelques indications. Un médicament indiqués par les seuls signes ou symptômes locaux est généralement prescrit en basses dilutions = 4 ou 5 CH.


            Lorsque la similitude est étendue aux signes locaux et à quelques signes généraux, les moyennes dilutions sont préférées = 9 CH. Enfin, lorsque la similitude s’étend aux signes de comportements ou aux symptômes psychiques, les hautes dilutions sont préférées = 15 à 30 CH. Mais hélas, il y a de nombreuses exceptions qui s’expliquent par l’action du médicament. Par exemple, HEPAR SULFUR, remède de la suppuration aiguë a une action centripète en haute dilution = une 15 CH peut faire régresser un processus suppuré dès lors que le pus n’est pas encore collecté. Une 4 CH de ce même médicament a une action centrifuge qui permet l’évacuation de la collection suppurée déjà réalisée. Autre exemple : un médicament comme SULFUR a une action centrifuge en basse dilution, centripète en haute. On évitera donc de donner une haute dilution si le patient souffrait d’une constipation opiniâtre afin de ne pas l’aggraver.


            Dans le présent ouvrage, les dilutions seront précisées autant que possible, même si elles ne sont pas obligatoires. Qu’un praticien débutant ne se formalise pas de ces imprécisions, la pratique s’avère beaucoup plus aisée qu’en apparence. En cas de doute, il faut préférer une dilution moyenne, une 7 CH par exemple.


            De toute façon, il y a une règle précise = dès l’amélioration obtenue, il faut cesser les prises dans un cas aigu, les espacer dans un cas chronique. Par exemple, si l’on a donné un médicament pour une douleur, il faut que le patient cesse de reprendre ce médicament aussi longtemps que la douleur ne réapparaît pas et le reprendre au moment où celle-ci se reproduit. Toujours dans un cas aigu, il est souvent nécessaire de faire reprendre le médicament plusieurs fois par jour. Dans un cas chronique, les prises sont espacées à deux ou trois par semaine, voire une seule fois.

  

Trois étapes dans la fabrication des médicaments homéopathiques

1 - Tri des matières premières

2 - Dilutions et dynamisations

3 - Conditionnement

Une vidéo E = M6  de Youtube sur la fabrication des médicaments homéopathiques

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Dailymotion = préparation des dilutions korsakoviennes