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CHINA RUBRA

            Au début du 17° siècle, la comtesse El Chinchon, épouse du Vice-Roi du Pérou, souffrait d’une fièvre sévère que nul ne parvenait à guérir. On lui donna alors une poudre inconnue utilisée depuis longtemps par les indigènes. Et la comtesse se rétablit ! De retour en Espagne en 1640, la comtesse prit la précaution d’emporter dans ses malles cette fameuse poudre qui connut alors un succès retentissant dans le traitement du paludisme, la fièvre quarte comme on l’appelait alors.


            Cette anecdote est controversée. Mais quoiqu’il en soit, et bien plus tard, cette poudre, reconnue comme étant de l’écorce d’un arbuste appelé par la suite China rubra, révéla son principe actif = la quinine, qui sera identifiée en 1820 par Pierre-Joseph Pelletier (1788-1842) et Joseph-Bienaimé Caventou (1795-1877).


           On raconte que des arbres de quinquina étaient tombés dans un lac à la suite d’une violente tempête et polluèrent l’eau qui prit un goût amer. Mais les indigènes remarquèrent que le fait de boire cette eau guérissait des fièvres. En 1735, Joseph de Jussieu, en mission scientifique en Amérique, identifia les “pères” de cette poudre comme étant les Indiens de la commune de Malacatos au Pérou. Mais déjà les Jésuites étaient influents et obtinrent le monopole de l’importation et du commerce qu quinquina en Europe !


          En 1679, Talbot, un empirique anglais, réussit à guérir le roi Louis XIV d’une fièvre tenace. En reconnaissance, le Roi le fit chevalier, acheta le remède mystérieux appelé alors “remède anglais pour guérir les fièvres” et le recommanda à toutes les facultés de médecine.


         Plus d’un siècle plus tard, HAHNEMANN eut l’idée d’étudier ce médicament sur lui-même, car il contestait les hypothèses avancées par William CULLEN pour en expliquer l’action. On était en 1790, HAHNEMANN avait abandonné la pratique médicale de son temps, trop dangereuse à son gré. CULLEN est mort cette même année.


         HAHNEMANN prit environ 15 grammes de cette poudre et au bout de quelques heures, il ressentit les symptômes d’une fièvre intermittente. Euréka, a-t-il peut-être dit, “une substance susceptible de guérir la fièvre quarte peut aussi la provoquer chez un homme sain”. On connaît la suite. L’homéopathie était née, même si en cette année, HAHNEMANN n’avait sans doute pas conscience d’avoir enfin découvert un “Nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales” (son “Essai” sera publié en 1796 après maintes et maintes vérifications.

CINCHONA OFFICINALIS


Matière médicale et étude cliniique

            CHINA, comme on peut le noter, porte plusieurs noms. Le nom officiel est Cinchona officinalis, en souvenir de la Comtesse El Cinchon. L'une des souches commercialisées est China rubra (rouge).


           L'expérimentation de doses physiologiques sur le "sujet sain" précise l'action de China = apparition d'une fièvre intermittente, excitation passagère puis dépression progressive et diminution de la vitalité et des fonctions:


          1 - Nerveuses => système cérébrospinal: faiblesse avec hypersensibilité nerveuse

          2 - Digestives et nutritives

          3 - Hématopoïétiques => hémorragies.

          

            D'où les grandes indications cliniques:

  

LES HEMORRAGIES




            CHINA est sans doute le principal médicament de l'hémorragie au cabinet dentaire. La seule contre indication est l'hypertension artérielle. Un signe très précis, valable pour n'importe quelle hémorragie = le patient se sent très fatigué, même après une faible perte de sang.

        

            Cependant, CHINA convient à n'importe quel hémorragie quelle qu'elle soit, mais à condition que le sang soit rouge foncé et très facilement coagulable. Le flux est en général profus et le sujet présente un refroidissement du corps. Bien sûr, ce dernier signe n'est pas évident après une hémorragie consécutive à une extraction dentaire.

          

            Dans les hémorragies abondantes, le patient ressent des bourdonnements d'oreilles,  

        

            L'épistaxis est une autre indication fréquente, parfois en première intention = le saignement est abondant, se répète souvent le matin au lever. Elle peut se produire souvent au cours d'une céphalée en particulier chez un sujet anémique et dans ce cas, l'épistaxis soulage immédiatement la céphalée.


          L'hémoptysie s'accompagne d'une sensation de constriction dans la poitrine et d'agitation.


         Les hémorragies utérines se produisent soit lors des règles (règles en avance et très abondantes, avec écoulement d'un sang foncé mêlé de gros caillots noirâtres, le tout avec une grande faiblesse générale), soit dans des congestions passives du petit bassin (crampes utérines, pesanteur douloureuse dans le bassin, sensibilité du bas ventre aggravée par le contact et par la pression forte - leucorrhée avant les règles)  se produisant chez des anémiques.

LE PATIENT ANEMIQUE ET

DEBILITE PAR LA MALADIE





            Il s'agit d'un patient débilité par = soit des pertes de liquides organiques abondantes et répétées comme les hémorragies, des sueurs très  abondantes au cours de syndromes fébriles, d'une suppuration prolongée (heureusement exceptionnelle aujourd'hui), d'une lactation exagérément poursuivie, d'une diarrhée chronique, etc... - soit par une maladie épuisante et anémiante.


         Le sujet est pâle, surtout de la face, mais le visage rougit et devient chaud en entrant dans une chambre en venant du grand air.  Les yeux sont cernés, les traits tirés et les conjonctives décolorées. Voir le schéma ci-dessus qui évoque également Arsenicum album.


            Le malade est déprimé, = apathie, indifférence, aversion pour le travail intellectuel, difficultés pour concentrer ses pensées, découragement et tristesse. Mais, dans le même temps, il a une suractivité mentale avec abondance d'idées, édification de nombreux projets qui, souvent, le tient éveillé jusqu'à minuit ou à partir de 3 heures du matin. Le patient est irritable, surtout le soir et la nuit.


            Sur le plan physique, le malade est faible, frileux, craint le moindre courant d'air, transpire facilement la nuit (du côté sur lequel il est couché), transpire également pendant l'exercice (surtout à la tête, au cou, à la nuque et au dos). Il est hypersensible au bruit, aux odeurs et, en cas de douleurs, au toucher).


            En cas de céphalée, qui est fréquente = douleurs battantes éclatantes, pires en fermant les yeux, par la marche, par le soleil, par le toucher, et mieux par la pression forte.


            Il y a souvent des bourdonnements d'oreilles ou des sifflements dans les oreilles, des vertiges et des défaillances au mouvement. Tous ces signes évoquent l'intoxication par la quinine, ce qui est logique.


       A noter = la périodicité de la plupart des symptômes => plus faible un jour sur deux - fièvre un jour sur deux...


Après une hémorragie importante:


          Le malade présente le tableau d'une anémie grave = extrême pâleur de la face, bourdonnements d'oreilles, sensation que les sons perçus proviennent de loin, troubles de la vue, vertiges, refroidissements du corps, frilosité, oppression avec besoin d'être éventé lentement et tendance à l'évanouissement.

  


LES TROUBLES DIGESTIFS


            On retrouve le même sujet débilité par une maladie traînante comportant des pertes de liquides organiques importantes, déprimé par des hémorragies répétées et:ou abondantes, ou par une diarrhée chronique. On retrouve des signes d'atonie et d'hypersensibilité.


            La bouche est sèche = simple sensation de sécheresse malgré une salive abondante, généralement accompagnée d'une soif vive (désir d'eau froide). La langue est sèche, luisante, sale et chargée.


            Le foie est gros et douloureux, avec aggravation par le toucher et après les repas et amélioration par la pression forte et par la chaleur. Le malade éprouve un besoin de manger mais n'a pas d'appétence. L'hypersensibilité se traduit ici par une augmentation de l'acuité du goût qui donne l'impression que les aliments sont trop salés ou trop amers. Il paraît donc "difficile" à son entourage et le devient parfois, éprouve des dégoûts marqués pour certains aliments qu'il consommait auparavant (beurre, bière, café...), parfois pour toute nourriture. La résultante est un appétit capricieux, faible ou nul.


            La digestion est lente avec une sensation de plénitude à l'estomac. Ballonnement abdominal et flatulence dominent, avec une sensibilité de l'abdomen au contact, des borborygmes à l'épigastre, des éructations rances, amères ou sans goût, des coliques flatulentes non améliorées par l'émission de gaz, aggravées la nuit et après les repas, améliorées plié en deux. Il est logique de trouver ici une tendance diarrhéique = diarrhée indolore avec beaucoup de flatulence, selles bilieuses noirâtres, fétides, ou jaunâtres, contenant des aliments non digérés.  Cette diarrhée se produit surtout après les repas, par temps chaud, ou, après avoir mangé des fruits ou bu du lait ou de la bière. Elle est suivie d'une grande faiblesse.


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         Il existe d'autres troubles comme la fièvre, quelques éruptions cutanées érythémateuses, urticantes et eczémateuses (face, mai,s, parties génitales) avec les modalités habituelles du remède.


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CHINA au cabinet dentaire:


         Il existe quelques signes bucco-dentaires dans la Matière médicale:

  

      

 En pratique, CHINA est prescrit par le chirurgien-dentiste le plus souvent au cours d'actes de chirurgie. Plus rarement lors de  névralgies.

Les douleurs:


          China  est indiqué dans les névralgies du trijumeau et donc dentaires = après un courant d'air froid, chez des nourrices au cours de la tétée.


            Cependant, il est nécessaire l'écarter une cause dentaire qui les expliquerait et qu'il faudrait traiter, il n'y aurait plus alors de raison de prescrire un médicament.


           Les douleurs sont aggravées par le contact, par la palpation légère de la zone douloureuse, par le courant d'air, accessoirement la nuit. Elles sont améliorées par la pression forte et par la chaleur. Elles sont une tendance à la périodicité (notamment un jour sur deux).

 

          CHINA 4 CH a une actionn préventive et/ou curative sur l'hémorragie post-opératoire, une à deux fois par jour, en alternance avec ARNICA 5 CH