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PULSATILLA

(anémone pulsatille)

            Plusieurs noms désignent cette renonculacée = "anémone pulsatile", "Pulsatilla vulgaris", "Coquelourde", Coquerelle", "Fleur de Pâques". Hahnemann a réalisé la première pathogénésie, publiée en 1805. La teinture-mère est préparée avec la plante entière, fleurie, à l'état frais.

           

            La principale caractéristique est:


 Extrême variabilité des symptômes qui s'accompagnent de congestion veineuse

et de sécrétions muqueuses, épaisses, jaunâtres et non irritantes.


            L'expérience clinique montre les cibles privilégiées de Pulsatilla: le système veineux et les muqueuses, avec un balancement entre les deux. La pathologie est dominée par des phénomènes de congestion et de stase veineuse.


Rappels sur quelques notions de "type sensible"


            Cette notion découle d'abord de l'expérimentation homéopathique, ensuite sur l'expérience clinique des praticiens. Au cours de l'expérimentation, tous les sujets ne réagissent pas, surtout aux faibles dilutions. Ceux qui réagissent ont quelques chose en comme = soit une morphologie particulière lorsqu'il s'agit de substances appartenant à l'organisme, intervenant donc dans les métabolismes, c'est le cas pour les sels de calcium, à l'origine de la conception des constitutions minérales de Antoine NEBEL - soit un comportement particulier = timidité pour Pulsatilla, colère pour Nux vomica, méticulosité pour Arsenicum album, précipitation pour Argentum nitricum, etc...       

 

Ainsi pour Pulsatilla = le type sensible est celui d'une blonde timide, rougissant facilement à la moindre émotion.


     Le moins que l'on puisse dire est que ce type est très éloigné de celui de Hahnemann qui a réalisé la première expérimentation. C'est ici l'occasion de rappeler que l'on ne prescrit jamais sur un type sensible. Le même type peut correspondre à des médicaments différents. Le choix du médicament semblable repose obligatoirement sur la similitude des symptômes = ceux du médicament d'un côté, ceux d'un malade de l'autre.

MATIÈRE MÉDICALE CLINIQUE



          Le comportement de Pulsatilla est significatif, quels que soient sa morphologie, son teint, la couleur de ses cheveux ou son sexe, même si le sexe féminin est plus fréquemment concerné. C'est un sujet doux, docile, affectueux, émotif, impressionnable, pudique, timide, indécis. On le constate rapidement dès le premier contact de la première consultation.


          S'il pleure facilement, il passe rapidement du rire aux larmes ou des larmes au rire. Il recherche la sympathie, parfois avec une insistance touchante, il aime la consolation (au contraire de Natrum muriaticum ou de Sepia). Et contrairement à ces deux médicaments, il craint la solitude et recherche la compagnie. Attendant beaucoup des autres, il est vite et souvent déçu, blessé profondément, mais vite rassuré par la consolation. On retrouve là un trait caractéristique de ce médicament = l'extrême variabilité des symptômes. L'humeur varie dans la même journée au gré de divers facteurs affectifs ou physiques. Lorsque la phase dépressive domine, le sujet est triste mais comme résigné. Dans des cas extrêmes, le sujet peut sombrer dans une forme scrupuleuse et religieuse, pouvant être coupée rapidement par des accès brusques de caprices, de peurs, de susceptibilité ou de jalousie soupçonneuse.


          Sur le plan pratique, la consultation avec un sujet Pulsatilla est délicate. Si le praticien fait preuve de compréhension, et pire de compassion, le sujet peut l'interpréter faussement, surtout s'il s'agit d'un praticien et d'un patient de sexe opposé. Pulsatilla a peur du sexe opposé, par timidité excessive, par pudeur exagérée. mais mise en confiance, elle se livre à fond  ce qui peut expliquer une déception dès lors qu'elle ressent une restriction de son interlocuteur. Pou oser une plaisanterie = un homme aura peu de peine à séduire une femme Pulsatilla dès lors qu'il lui parlera d'amour, de grands sentiments. Mais attention, c'est comme un chewing-gum, difficile de s'en débarrasser ! Sans compter les dégâts affectifs consécutifs, mais rappelons qu'il s'agit d'une plaisanterie car un homme bien éduqué ne se comporte pas ainsi !


Les grandes tendances pathologiques:


          L'expérience clinique des praticiens permet de classer Pulsatilla parmi les médicaments du mode réactionnel tuberculinique, en particulier lors de la première phase : 


            C’est la phase dite « oxygénoïde » caractérisée par une augmentation rapide des oxydations et consommation accrue d'oxygène. 


            Alors que chez un psorique sthénique type SULFUR les prodromes d’une manifestation pathologique aiguë sont quasi inexistants (vite atteint, vite rétabli = ACONIT), un sujet tuberculinique met plusieurs jours à exprimer sa maladie. Durant ces quelques jours, il se sent fatigué, il a de la température (mais peu élevée), il devient pâle, parfois anorexique, il craint la chaleur confinée, a besoin d’air. Bref, « il se passe quelque chose ».  


            Pendant cette phase la variabilité des symptômes laisse perplexe. On la retrouve dans PULSATILLA, ainsi que la congestion veineuse périphérique, qui l’explique. 

          

            Puis, une affection s’exprime enfin, le plus souvent au niveau d’une muqueuse, parfois au niveau d’une séreuse, ou encore au niveau de la peau. C’est alors une inflammation aiguë, ou sub-aiguë, avec sécheresse des muqueuses et les signes généraux qui se précisent ou s’aggravent : asthénie (par hypo-surrénalisme), manifestations hyper sympathicotoniques (éréthisme cardio-vasculaire = palpitations, polypnée, hypersensibilité à la douleur, etc...). On reconnaît ici l’indication de BRYONIA. La congestion veineuse périphérique s’accentue avec intolérance à la chaleur confinée et besoin d’air, alors que ces sujets sont généralement très frileux et s’enrhument facilement par temps froid.

       

            Mais, même en dehors de toute pathologie aiguë ou subaiguë, le sujet Pulsatilla est avide de grand air qui l'améliore, il ne peut supporter la chaleur, surtout dans des lieux fermés.  Lorsque l'on trouve chez un patient le fait qu'il éprouve des douleurs dentaires dès qu'il entre dans une pièce surchauffée en venant du froid, suffit à la prescription de Pulsatilla. Cependant, ce sujet facilement, même dans une atmosphère chaude et doit aller au grand air, il doit remuer = en fait il a besoin d'activer sa circulation sanguine en raison de sa tendance à la congestion veineuse périphérique.


            De nombreux troubles expriment les conséquences de la congestion veineuse et de l'hyposphyxie veineuse = engelures en hiver, douleurs erratiques, troubles des muqueuses avec des poussées congestives traînantes. Ce sujet a du mal à s'endormir, transpire la nuit, surtout entre 2h et 5h du matin (et curieusement, souvent d'un seul côté du corps), incontinence d'urines nocturnes. Le réveil est difficile et tardif, avec des palpitations, des céphalées. Lorsqu'il y a des douleurs celles-ci sont erratiques, très changeantes dans leur localisation et dans leur forme, mais elles apparaissent et augmentent  habituellement brusquement et disparaissent lentement.  Tous ces troubles sont pires lorsque la congestion veineuse augmente et s'améliorent lorsqu'elle diminue.


          La circulation veineuse est toujours instable et mobile (la patiente rougit facilement), mais elle est surtout ralentie => stase tendant vers l’ectasie. D’où:

Quelques autres indications de Pulsatilla:

  


Hélas, il y a bien d'autres troubles non décrits ici !

  

LA BOUCHE DE "PULSATILLA"



  

 

En souvenir du Dr Pierre BARBIER (1916-2002)

"Quelques commentaires sur Pulsatilla"

publiés dans la revue "L'Homéopathie Française" - 1981 n°1


           

   Il n’est certes pas facile de faire montre d’originalité avec Pulsatilla. Alors, allons-y.


              Voici deux soeurs: 21 et 17 ans, blondes, roses, timides: toutes les deux prototypes de Pulsatilla avec tous les signes des bouquins, des Pulsatilla étalons en platine iridié !


           Chez l’aînée, c’est l’acné qui l’a amenée à consulter, aggravé avant les règles comme dans Sarsaparilla; mais PULSATILLA 9 CH et SULFUR IODATUM 9 CH à 15 jours d’intervalle, avec entre: les mêmes en 5 CH, JAMBOSIA en 4 CH et PROGESTERONE en 9 CH le 10° jour avant les règles la débarrasseront de cette éruption disgracieuse.


            Quant à la plus jeune, son fiancé est mort asphyxié par un chauffe-eau défectueux. Elle avait alors 15 ans... et la voilà sevrée affectivement et sexuellement. Elle se refuse à refaire sa vie ailleurs. GELSEMIUM et CYCLAMEN en 9 CH avec PULSATILLA à diverses dilutions l’aideront considérablement. Il me faudra ajouter GOSSYPIUM pour faciliter les règles dont l’apparition semble imminente. Mais aucune prescription n’a pu jusqu’à présent l’inciter à trouver une compagnie masculine. La crainte du sexe opposé de Pulsatilla lui vient maintenant, à moins je le crois, qu’elle n’entende rester fidèle à ses souvenirs.


          J’ai eu une patiente (alors pas Pulsatilla du tout, elle, plutôt Platina), une belle brune qui menait la grande vie, une dévoreuse d’hommes, un Don Juan en jupons. Messaline à côté d’elle, une dame patronnesse, un parangon de vertu. Un beau jour, elle tombe veuve (sic). Sapristi, pensais-je, aucun frein maintenant, ça va barder. Et bien, pas du tout. De ce jour-là, elle mena une vie monacale stricte, désirant rester fidèle à la mémoire de son mari qui, le pauvre diable, en avait vu de toutes les couleurs, et du jaune en particulier ! Authentique, la nature féminine réserve de ces surprises !


          Voilà maintenant Pascale L. Encore une Pulsatilla pure, une femme dont l’émotivité, la variabilité, la dysménorrhée, l’acrocyanose appelaient notre remède. Sa maman était là, évidemment. Je demandais si elle avait un goût fade, comment étaient ses selles... A chaque fois, elle se tournait vers sa mère. Pulsatilla fit merveille...

 

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