Accueil
page
Accueil
page

KALI BICHROMICUM

            Le chrome n'a été découvert qu'en 1797 par le français Nicolas-Louis Vauquelin. C'est un métal de couleur grise mais ses différents sels sont, eux, très colorés. D'où son nom "kroma" signifie "couleur" en grec. Le bichromate de potassium, sous forme de cristaux rouge orangé, a été utilisé autrefois en médecine contre la syphilis, mais sans résultats notables. La première pathogénésie a été réalisée par un médecin anglais de Liverpool, le docteur Dr Drysdale en 1844.


          Le potassium est présent dans l'organisme, il intervient dans différents métabolismes, ce qui explique certains signes du médicament. Mais le chrome est un corps étranger et possède une action toxique violente sur toutes les muqueuses, surtout digestives et respiratoires = avec rougeur, gonflement, hypersécrétion d'un mucus adhérent, visqueux, jaunâtre, fibrineux, ayant tendance à former des fausses membranes et des ulcérations profondes à bords réguliers comme à l'emporte-pièce.


           Sur la peau également, le bichromate de potassium a une action ulcéreuse, formant des ulcérations profondes, à bords réguliers comme à l'emporte-pièce, des éruptions papuleuses et pustuleuses.


            Kali bichromicum a également une action irritante douloureuse sur les tissus fibreux et sur le périoste avec gonflement, expliquant ses indications en pathologie rhumatismale.          




KALI BICHROMICUM

EN CLINIQUE

Les muqueuses = cible privilégiée



 Toutes les muqueuses sont concernées mais à condition que l'on retrouve chez le malade les signes et caractéristiques suivants:


  



L'INFLAMMATION DE LA BOUCHE OU DU PHARYNX

L'inflammation peut concerner seulement la bouche (stomatite) ou seulement le pharynx (pharyngite), ou les deux en même temps.


La luette devient enflée et pend comme un sac empli d'eau !

            L'inflammation buccale ou pharyngée entraîne une rougeur avec sensation de sécheresse intense et de brûlure, la salive devient filante et visqueuse, l'haleine fétide. On note un oedème des zones enflammées, la luette semble comme emplie d'eau,  mais sans rougeur (dessins ci-dessus des drs Nowak et N'Guyen). On voit également des ulcérations profondes à bords taillés comme à l'emporte-pièce.


            En cas d'inflammation aiguë, la langue est rouge, sèche, vernissée, fendillée et sur son dos les papilles sont surélevées donnant un aspect de "fraise". Dans les cas chroniques, la langue est chargée d'un enduit blanc jaunâtre plus épais vers la base et elle garde l'empreinte des dents. Le malade éprouve souvent une soif vive mais avec une répugnance pour l'eau (?!?) qui lui semble avoir un goût désagréable.  Il existe parfois un désir de bière.             

            

            Dans las cas graves, on observe une prostration profonde, des fausses membranes très adhérentes sur les amygdales et sur le voile du palais, tendant à s'étendrent vers la gorge et la trachée. Le malade est très aggravé par le froid et désire être chaudement couvert dans son lit.


            Dans les cas chroniques, les patients sont obligés de racler leur gorge tous les matins pour expulser, avec difficultés, des mucosités pharyngées adhérentes, gélatineuses, filantes et légèrement jaunâtres.


            Un "petit" point à préciser: la matière médicale ajoute que les patients justiciables de Kali bichromicum peuvent parfois ressentir la "sensation d'un cheveu sur la langue", signe curieux, que l'on trouve également dans 4 autres médicaments (Allium sativum, Natrum muriaticum, Natrum phosphoricum et Silicea). Il s'agit là de ce que Hahnemann a décrit comme un "signe bizarre, inhabituel, singulier...". Lorsqu'on ne le trouve pas présent chez un patient dont les autres signes précisent le médicament, ce n'est pas un problème. mais sa présence peut être une confirmation. Bien entendu, il faut vérifier qu'il n'y a pas de cheveu sur la langue ! Simple bon sens.


En résumé = Kali bichromicum est un médicament très utile en pratique bucco-dentaire, soit lors d'une inflammation régionale liée le plus souvent aux suites d'exposition au froid humide, soit comme médicament spécifique d'une gingivite ulcéreuse ou d'une aphtose buccale.

L'INFLAMMATION GASTRIQUE ET DES VOIES DIGESTIVES

            

            Il a déjà été décrit = la sécheresse buccale, la soif vive mais avec dégoût pour l'eau (qui semble d'un goût désagréable). le patient a souvent un désir de boissons acidulées et/ou de bière (celle-ci provoque cependant des vomissements et de la diarrhée).


            Ce désir de bière, lorsqu'il est inhabituel chez un patient, devient ainsi une signe très précieux.


            Le malade a habituellement peu d'appétit et de plus, même après un repas léger, surtout s'il s'agit de viande, sa digestion paraît comme arrêtée avec une sensation de pesanteur épigastrique et au niveau du foie. Il a des douleurs gastriques brûlantes, parfois irradiées vers le dos = pyrosis, nausées fréquentes et continuelles, parfois vomissements visqueux très acides ou amers.


            Les malaises ne sont pas seulement post-prandiaux. Il peut y en avoir le matin, en marchant, ou la nuit, il s'agit de nausées ou d'éructations.

           

            Ce médicament convient également chez des rhumatisants (aggravation par le froid humide) qui souffrent des douleurs articulaires en hiver et de gastralgies en été ou par temps chauds. 

LE FOIE ET L'INTESTIN



            Chez un sujet souvent gras (style buveur de bière bavarois = dessin des drs Nowak et n'Guyen ci-dessus), on trouve = soif (mais l'eau lui semble d'un mauvais goût), désir de bière, haleine fétide, langue chargée dans les cas chroniques => la digestion est lente, malaises gastriques aussitôt après avoir mangé, pesanteur et brûlure à l'estomac, vomissements bilieux, ballonnement intestinal, tension et douleurs crampoïdes diffuses dans le ventre.


            En dehors des repas = céphalée précédée de troubles oculaires, d'abord frontale puis fixée à un petit endroit, généralement sus-orbitaire, accompagnée d'aversion pour la lumière, aggravée par le mouvement, en se baissant, la nuit et améliorée à la chaleur du lit. Il y a également des douleurs sourdes dans la région du foie (aggravées au mouvement) et au niveau de la rate. On trouve aussi des douleurs erratiques dans l'abdomen limitées en de petits endroits.


            Les selles sont variables = soit  une diarrhée matinale et chronique, soit de la constipation avec selles dures alternant avec des crises de diarrhées précédées de ballonnement, de nausées, de crampes abdominales et formées de selles gélatineuses, mousseuses, écumeuses, inodores, sanguinolentes avec des douleurs et du ténesme. Durant cette période, la langue est sèche, rouge, lisse et fendillée. La diarrhée alterne parfois avec des douleurs rhumatismales = rhumatismes l'hiver et diarrhée l'été.

  

LES MUQUEUSES RESPIRATOIRES




            Le coryza et la sinusite sont deux indications fréquentes, notamment chez l'enfant le plus souvent gras et joufflu qui s'enrhume facilement et chez l'adulte gras craignant le froid humide.


            Cependant, n'importe quel patient pourra bénéficier de ce médicament à condition que le principe de similitude soit respecté.

            

            Coryza aigu, subaigu, plus rarement chronique => il y a d'abord une congestion de la muqueuse nasale avec sécheresse, sensation d'obstruction, chatouillement  dans les narines, fréquents éternuements, le tout aggravé au grand air. Puis apparaît un écoulement fluent et abondant au début puis épais, jaunâtre ou verdâtre, visqueux et filant et surtout des mucosités pouvant formes des bouchons élastiques, gélatineux et durs, verdâtres, adhérents, qui laissent la muqueuse à vif et brûlante lorsqu'après s'être mouché, ils sont expulsés. Ce sont les mêmes mucosités formant des bouchons élastiques que l'on trouve dans l'arrière-gorge en cas d'angine ou de pharyngite. Il y a des douleurs = frontales, battantes ou pulsatives localisées au-dessus des orbites (avec sensibilité au toucher lors d'une sinusite frontale) ou au niveau des maxillaires (sinusite maxillaire). On retrouve également la tendance aux ulcérations au niveau des narines, pouvant aller jusqu'à la perforation de la cloison. 

      

            Bronchite chez un sujet habituellement obèse ou gras, qui s'enrhume facilement par temps froid => lorsqu'il est malade, le sujet désire être chaudement couvert (plus que d'habitude), il présente une dyspnée avec sensation de pesanteur ou de constriction à la poitrine. La toux est violente et dure, accompagnée de douleurs brûlantes derrière le sternum et irradiées au dos, aggravées à l'air froid, en se déshabillant, vers 3h du matin, pendant le repas, améliorées à la chaleur du lit et étant couché.  Il y a rapidement une expectoration de mucosités profuses, jaunâtres, très gluantes, sortant en longs filaments très tenaces et parfois des petites masses gélatineuses, visqueuses et très adhérentes.

D'AUTRES MUQUEUSES




Inflammation torpide des yeux et des paupières chez des sujets le plus souvent gras, craignant le froid = rougeur, photophobie, douleurs faibles, tendance aux ulcérations à progression lente.


Blépharite avec brûlure, œdème et sécrétions jaunâtres, visqueuse et filante.

  




DEUX AUTRES INDICATIONS




            Les douleurs rhumatismales = douleurs variées mais localisées, souvent brûlantes et battantes, parfois lancinantes, piquantes ou sourdes, accompagnées de faiblesse générale ou de la région douloureuse = douleurs osseuses aiguës, surtout aux tibias, au sacrum, au coccyx (sensation que cet os est trop long) et autres localisations. Aggravation par le froid et par le mouvement, amélioration par la chaleur et par le repos = mais la sciatique est améliorée par la marche. Alternance de douleurs osseuses et/ou articulaires avec une diarrhée ou une gastralgie ou une pharyngite.


            Les éruptions cutanées   : quelle que soit l'éruption, on retrouve la tendance aux ulcérations profondes à bords réguliers, tendant à se creuser en profondeur et à s'étendre en surface = tendance phagédénique. Il peut s'agir d'éruptions papuleuses, puis pustuleuses ou des ulcérations variqueuses ou encore des éruptions exanthémateuses généralisées rappelant la rougeole avec peau rouge, sèche, chaude, prurigineuses et brûlante.


  

Retour Accueil

Retour Accueil