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ARANEA DIADEMA

L'araignée à diadème est une aranéïdée, encore appelée "Epeire" ou "Araignée à croix papale", très commune en France et dans toute l'Europe.


            La teinture-mère est préparée par macération dans de l'alcool à 65%.


            Michel Guermonprez précise sa composition:


  


            Ses vertus curatives sont connues depuis l'Antiquité, en particulier dans les fièvres tierces et quartes, et même dans la petite vérole. En homéopathie, son expérimentation a été faite en 1832 et la pathogénésie a été publiée par Gustav Gross (1794-1847), proche de Hahnemann et par Eduard von Grauvogl (1811-1877).

  

Gustav GROSS

            Grauvogl, en particulier, considérait Aranea diadema comme l'un des meilleurs médicaments de sa "constitution hydrogénoïde", terme devenu obsolète, qui définissait un groupe d'individus dont le trait commun dominant est la sensibilité au froid humide avec une tendance à l'obésité hydrolipopexique. On reconnaît là le mode réactionnel sycotique et les remèdes de fond viennent immédiatement à l'esprit = THUYA OCCIDENTALIS et NATRUM MURIATICUM, sans oublier leur complémentaire dans cette occurrence DULCAMARA.



LE TYPE SENSIBLE:

  

ARANEA DIADEMA est très souvent indiqué pour différents troubles chez des sujets dits "hydrogénoides"¨comme ci-dessous:


C'est ici une personnalité typique de Natrum sulfuricum, très fréquente, toujours frigorifiée, rhumatisante. Mais il ne faut pas oublier des sujets déjà typiquement "hydrogénoïdes" qui n'ont pas encore une silhouette aussi enveloppée.


Après exposition au froid humide, le sujet ressent des frissons périodiques, intenses, prolongés, non accompagnés de sueurs.


Il ressent une sensation de froid glacial, comme glaçé jusqu'aux os !

LES SENSATIONS:

  


MODALITES:

  


INDICATIONS CLINIQUES:


Douleurs névralgiques et/ou osseuses provoquées et aggravées par le froid humide, par l'humidité, par les bains, lors de séjours dans des lieux humides, pires à la fin de l'après-midi et vers minuit, améliorées par la pression forte, en fumant et les jours ensoleillés, accompagnées d'une sensation de forte augmentation de volume et d'engourdissement des régions affectées.


L'humidité encore peut provoquer des douleurs avec fièvre = la montée thermique et l'aggravation de la douleur se produisent aux mêmes heures et ne s'accompagnent jamais de sueurs.

  

Le rythme périodique des troubles à intervalles variés mais toujours réguliers

 à la même heure exactement est caractéristique de ce médicament

Odontalgies nocturnes, brusque et violentes aussitôt au lit.


Névralgies périodiques, revenant à la même heure et/ou accompagnées de la symptomatologie caractéristique du remède.


Ce qu'il faut retenir de Aranea diadema:


       Ce n'est certes pas un remède de premier plan pour les douleurs dentaires, qui sont tout de même précisées au degré moyen dans le Répertoire de Kent.


            Le plus significatif est la sensibilité exagérée à l'humidité en général et au froid humide en particulier. Cette seule caractéristique évoque à l'évidence ce que l'on appelle depuis Grauvogl l'état hydrogénoïde.


            L'hydrogénoïdisme est l'une des étapes ou l'un des aspects du mode réactionnel sycotique.   Il se caractérise par une sensibilité exagérée à l'humidité et au froid humide. En dehors de toute pathologie, les sujets réagissant par ce mode, sont toujours mal lorsque le temps passe à l'humidité = moral en baisse, vagues douleurs barométriques annonçant l'évolution du temps vers l'humidité. En cas de troubles, ceux-ci sont toujours aggravés par l'humidité.


            Par la suite, ces sujets sensibles à l'humidité présentent une tendance à l'imbibition hydrique, à la rétention d'eau = signe de la bague que l'on peut retirer le soir mais pas le matin, car les doigts sont gonflés – diarrhée matinale peu après l'absorption de liquides – besoin de s'étirer ou de remuer pour mobiliser l'eau stagnante surtout pendant le sommeil et dès le lever.

Le médicament le plus proche à comparer est DULCAMARA = sujet également "hydrogénoïde", frileux, ayant un froid glacial aux pieds, extrêmement sensible au froid humide sous toutes ses formes = temps pluvieux ou neigeux, évoluant du temps du beau à l'humide, refroidissement après avoir eu chaud, pieds mouillés, etc...


            Comme dans Aranea diadema, l'humidité provoque des douleurs rhumatismales et dentaires, mais Dulcamara a en plus des douleurs musculaires et ligamentaires (rarement articulaires = Rhus toxicodendron). Dulcamara a également des douleurs dentaires ou faciales. Il lui manque la périodicité régulière d'Aranea.



Autre signe à comparer = l'aggravation périodique toujours à la même heure: un seul médicament présente cette modalité originale => CEDRON



            Les troubles de Cedron reviennent à jour fixe, à heure fixe = par exemple tous les 2 jours) 10 heures. Exemples = céphalée périodique avec sensation d'augmentation de volume de la tête, engourdissement de tout le corps, agitation anxieuse…) – névralgies (sus-orbitaires, < à gauche, avec larmoiement, troubles de la vue…). Mais on ne retrouve pas dans ce médicament l'influence du froid humide.


Une curiosité = les douleurs dentaires sont améliorées en fumant ! Tous les patients atteints de douleurs dentaires ne sont pas forcément des fumeurs ! et même les fumeurs n'ont pas fait la constatation de cette modalité. Quoiqu'il en soit, le Répertoire de Kent ne précise que 7 médicaments qui ont cette modalité:


  

  

Cedron

            Il est intéressant de retrouver là des médicaments aggravés par l'humidité froide au degré moyen. Le complémentaire de fond d'Aranea diadema est sans conteste Natrum sulfuricum.


            Il n'est pas question de détailler ici la matière médicale de ce grand médicament du mode sycotique. Nous avons très souvent insisté dans nos cours et dans nos bulletins du rôle préventif de l'homéopathie. Toutes les matières médicales s'accordent sur la maladie parodontale et sa gravité. Avec cependant une évolution lente à partir d'une banale gingivite.


            Si nous avons l'occasion de voir en consultation tel ou tel patient pour des troubles mineurs et pour lesquels Dulcamara ou Aranea diadema se trouvent indiqués, il est quasi certain que ces patients réagissent sur le mode sycotique. Il est donc indispensable de poursuivre la consultation, lors d'une seconde rencontre, afin de déterminer les facteurs étiologiques de ce mode réactionnel et tenter de neutraliser ceux qui sont accessibles à une action thérapeutique, avec le plus souvent la collaboration d'un médecin généraliste homéopathe.


            Cette remarque est valable pour d'autres médicaments, aussi bien ceux qui expriment le mode sycotique (Rhus toxicodendron par exemple), ou un autre mode réactionnel (Nux vomica pour le mode psorique, autre exemple).


            Il ne faut jamais oublier que l'homéopathie est une médecine que l'on appelle "holistique" (pour faire savant). On ne peut pas se contenter de prendre en charge le seul secteur localisé, bucco-dentaire en l'occurrence, sans se préoccuper de l'environnement immédiat du patient = ce qu'il est dans sa vie. Bien entendu, il faut baliser cette affirmation. Dans l'immense majorité des cas pathologiques de la consultation quotidienne du chirurgien-dentiste, il ne s'agit réellement que d'épiphénomènes isolés, qui demandent un acte thérapeutique spécialisé. Il n'est pas question de soumettre tous les patients de caries banales à la question (hi, hi, hi) ! Mais, chaque fois que l'occasion se présente, il faut penser systématiquement au contexte général. Une banale carie ne signifie rien, surtout chez un enfant abusant des sucreries. Mais de nombreuses caries doivent inciter à penser au mode tuberculinique afin de tenter, si possible, une action thérapeutique. Un aphte banal ne signifie rien non plus, mais une aphtose périodique peut annoncer le mode psorique ou pire le mode luétique.


            La matière médicale homéopathique offre de nombreuses possibilités thérapeutiques. A nous d'en faire bénéficier nos patients.