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ANTIMONIUM

CRUDUM

            Il s'agit du trisulfure d'antimoine (Sb2 S3) utilisé dans l'industrie (feux d'artifice, explosifs, pigments pour les peintures. L'antimoine a une action sur le métabolisme des glucides, des catécholamines et se combine aux groupes SH de nombreuses enzymes et du glutathion.


           Sa toxicité est essentiellement gastro-intestinale (vomissements, diarrhées), respiratoire (syndrome obstructif) et cutanée (dermites irritatives).

            

            Plusieurs "types sensibles" ont été constatés par les praticiens:

  

            Henri VOISIN (1896-1975) précise: Antimonium crudum convient surtout aux deux extrémités de la vie => enfant gras, glouton, maussade, grognon, bourru, détestant les lavages à l'eau froide et vieillard somnolent, bourru, chez lequel la gloutonnerie entraîne une diarrhée matinale chronique.

 

            On le retrouve aussi chez l'adolescente grasse ou grassouillette, psychasthénique et romanesque ou chez l'adulte obèse, hypothyroïdien et lymphatique.

        

            Chez tous = le centre morbide de tous les troubles est l'estomac => les malaises s'accompagnent toujours d'un mauvais état gastrique et inversement, dès que l'estomac ne va pas, des malaises apparaissent partout ailleurs.

  

LES TROUBLES DIGESTIFS DOMINENT LA CLINIQUE DU FAIT DES EXCES ALIMENTAIRES ET DE LA GLOUTONNERIE !

            Bien qu'ayant une digestion lente et pénible, le patient ne peut réfréner sa gloutonnerie. Après des excès alimentaires (c'est-à-dire souvent !), particulièrement par temps chaud, ou après un bain froid, le patient présente des troubles digestifs aigus ou subaigus.


            Il est particulièrement attiré par "la grande bouffe" qu'il ne supporte pas. Plus particulièrement, il ne supporte pas le porc, le pain, les vins surtout acides, les acidités ou les pâtisseries. Dès que les troubles digestifs apparaissent, il n'a alors plus d'appétit, la vue ou l'odeur des aliments le dégoûte ! Il a une sensation de poids au niveau de l'estomac avec la conviction qu'il a trop mangé. Son ventre est ballonné et douloureux, les gaz nombreux, il a des éructations ayant la goût des aliments, des nausées constantes ou fréquentes et des vomissements qui continuent lorsque la nausée a cessé, mais ces vomissements ne soulagent pas.

            Mais c'est à la langue que se marque la signature du médicament = lors des troubles digestifs, la langue se recouvre d'un enduit épais, blanc et laiteux comme du lait de chaux.

       

            On note également une diarrhée aqueuse mêlée de matières solides, accompagnée de rectite, de ténesme et d'épuisement. Pendant ces troubles, il y a une céphalée congestive au sommet du crâne aggravée à la chaleur (surtout d'un appareil de chauffage et du soleil), elle est améliorée si le malade vomit ou après une diarrhée.


             Si les troubles gastriques se prolongent ou se répètent souvent (ce qui est fréquent !), le malade présente des alternances de constipation et de diarrhée, sa langue reste blanche (mais sans l'enduit épais et laiteux constaté lors des épisodes aigus. Les lèvres sont sèches et gercées aux commissures, les narines et les paupières se fissurent. Le fois devient congestionné, dur et douloureux, les conjonctives deviennent subictériques et souvent apparaissent des hémorroïdes prurigineuses et suintant constamment (sécrétion jaunâtre et ichoreuse). Pendant ces troubles chroniques, le patient reste sensible aux aliments acides (surtout certains vins et le vinaigre) qui aggravent nettement les troubles digestifs et provoquent des douleurs articulaires du genre "goutte".

       A l'évidence, le comportement s'en ressent = le sujet est irritable, grognon, voire hargneux et acariâtre. L'enfant est particulièrement boudeur, ne supporte pas qu'on le touche ou qu'on l'examine. L'adulte est de plus triste, larmoyant, se dit dégoûté de la vie, le tout pouvant aboutir dans certains cas à une tendance au suicide.


AVEC LA CHRONICITÉ DES PROBLÈMES DIGESTIFS SE DÉVELOPPENT DES TROUBLES CUTANÉS DOMINÉS PAR LES ÉPAISSISSEMENTS CORNÉS:


               On peut voir les troubles cutanés ci-dessous, même en dehors des troubles digestifs.


La peau devient facilement craquelée et douloureuse, surtout aux commissures des lèvres ou des paupières. Elle présente des épaississements cornés soit en larges plaques à la plante des pieds, soit sous forme de verrues ou de callosités aux doigts et aux oreilles.

   

            La caractéristique de ces indurations est leur grande sensibilité, en particulier la plante des pieds, pire à la marche, les indurations des mains sont sensibles aux lavages à l'eau froide.

Quelques autres indications:



  


  

Nous avons gardé pour la bonne bouche (!) les troubles bucco-dentaires:

         

Voici d'abord les signes bruts de la matière médicale:









CONCLUSION

     

            Les signes bucco-dentaires en eux mêmes n'ont pas de caractères spécifiques. Il faut donc les valoriser par le contexte général. Antimonium crudum se trouve indiqué chez des sujets de morphologie bréviligne très proches de Calcarea carbonica et de Graphites.

   

            C'est l'un des principaux médicaments de "grande bouffe", de gloutonnerie avec les conséquences digestives, cutanées et articulaires.


       Dans la perspective des modes réactionnels, on peut affirmer que Antimonium crudum est l'un des médicaments du mode psorique devenu insuffisant pour maintenir un équilibre satisfaisant. les émonctoires se ferment, notamment l'émonctoire cutané, ce qui explique l'aspect des lésions. Le mode sycotique est très proche. Ceci signifie que la prise de ce médicament doit être poursuivie assez longtemps. Il est nécessaire également que le patient accepte enfin de suivre un régime alimentaire adapté à ses besoins énergétiques, ce qui est un autre problème, un vrai problème !